Participation du président du Comité militaire de l’OTAN au Dialogue de Shangri-La

Lors d’un panel consacré à l’IA, à la cyberdéfense et à la guerre du futur, l’amiral Bauer s’est dit préoccupé par l’utilisation sans restriction de nouvelles technologies sur le champ de bataille. « Tout au long de l’histoire militaire, chaque nouvelle avancée technologique a augmenté notre capacité de destruction, à plus grande échelle, plus vite, et avec une plus grande précision. Mais alors même que la technologie augmente notre capacité de détruire, notre capacité de réglementer, elle, diminue rapidement. On se demande alors : Où cela mènera-t-il ? Quelle sera l’ampleur des divisions ? Si les plaques tectoniques du pouvoir se déplacent et que le monde est divisé en plusieurs systèmes parallèles appliquant des ensembles de règles différents, la coexistence sera-t-elle possible ? » L’amiral Bauer a rappelé qu’après deux guerres mondiales, de l’avis général, les grandes luttes de pouvoir ne devraient plus jamais être menées sur le champ de bataille, et les systèmes d’armes devraient être réglementés et contrôlés : « J’espère sincèrement que nous en avons tiré les leçons qui s’imposent une fois pour toutes, et que nous nous abstiendrons d’associer des armements de pointe à un régime de non-droit et d’impunité digne du Moyen Âge, qui n’a rien de moderne. »

En marge du Dialogue de Shangri-La, l’amiral Bauer a rencontré le général de corps d’armée Jing Jianfeng, chef adjoint du département de l’état-major interarmées de la Commission militaire centrale chinoise. Le président du Comité militaire a exprimé l’inquiétude de l’Alliance face à la position du gouvernement chinois sur l’invasion brutale de l’Ukraine par la Russie. Il a également insisté sur l’importance de la liberté de navigation et les effets liés aux défis de sécurité régionaux sur la scène internationale. L’amiral Bauer a souligné l’intérêt d’un dialogue continu et de la transparence militaire : « Le dialogue entre militaires est essentiel pour éviter les malentendus, les erreurs d’appréciation et les idées fausses ». L’OTAN et la Chine entretiennent depuis 2010 un dialogue militaire régulier, brièvement suspendu en raison de la pandémie de COVID-19.

Le président du Comité militaire a également rencontré la ministre néo-zélandaise de la Défense, Judith Collins, et le chef d’état-major de la défense par intérim, le général de division aérienne Tony Davies. Ensemble, ils ont abordé la manière dont les partenariats permettent de mieux faire face aux défis de sécurité communs, ainsi que les décisions qui seront prises au sommet de Washington sur le soutien à long terme de l’OTAN à l’Ukraine.

L’amiral Bauer et le vice-chef d’état-major des armées de la République de Corée se sont principalement entretenus du maintien de la sécurité dans les espaces internationaux – voies maritimes, itinéraires de transport, systèmes de communication, approvisionnements énergétiques – ainsi que des nouveaux défis de sécurité appelant une réponse collective.

L’amiral Rob Bauer a également rencontré le secrétaire permanent du ministère de la Défense de Singapour, M. Chan Heng Kee, avec qui il a évoqué l’importance de la liberté de navigation et de la coopération internationale pour gérer les défis de sécurité mondiaux.

L’entretien avec le chef d’état-major de la défense suisse, le général de corps d’armée Thomas Süssli, a porté sur la poursuite de la participation de la Suisse aux exercices et aux activités d’entraînement de l’OTAN.

Enfin, l’amiral Bauer a prononcé un discours introductif lors du forum Indo-Pacifique, aux côtés du ministre de la Défense du Japon, Minoru Kihara. Il s’est exprimé sur l’importance des partenariats dans un monde toujours plus divisé. Partenaires depuis des décennies, l’OTAN et le Japon ont renforcé leur collaboration depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. L’amiral Bauer a souligné que l’OTAN était déterminée à intensifier la coopération avec les partenaires de l’Indo-Pacifique dans plusieurs domaines pratiques, notamment la cyberdéfense, la lutte contre la désinformation et les technologies émergentes.