Conférence de Berlin sur la sécurité – Le président du Comité militaire de l'OTAN demande une meilleure préparation à la guerre (Kriegstüchtigkeit) et plus de résilience

  • 30 Nov. 2023 -
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  • Mis à jour le: 14 Dec. 2023 17:28

Les 29 et 30 novembre 2023, l’amiral Rob Bauer, président du Comité militaire de l'OTAN, a participé à la 22e édition de la conférence de Berlin sur la sécurité, au cours de laquelle il a prononcé un discours intitulé « L’OTAN dans une nouvelle ère de défense collective ».

Chair of the NATO Military Committee calls for more ‘Kriegstüchtigkeit’ and resilience at the Berlin Security Conference

Arrivé à Berlin le 29 novembre au soir, l’amiral Bauer a d’abord participé au dîner IBM des dirigeants en compagnie de représentants de grandes entreprises du secteur de la défense, d’experts des questions militaires et des représentants militaires d’un certain nombre de pays de l’Alliance. Il y a livré un vibrant plaidoyer invitant l’industrie de défense, les gouvernements et les investisseurs à renforcer leur coopération, tout particulièrement compte tenu de l’environnement de sécurité actuel : « Cette nouvelle ère de défense collective est pour nous l’occasion de redéfinir le complexe militaro-industriel. Le secteur privé et le secteur public doivent tous les deux changer fondamentalement leur approche. Nous sommes aujourd’hui dans une dynamique qui doit nous permettre de changer le système. De voir à nouveau l’efficacité sous tous ses aspects, et pas seulement sous son angle économique. De prendre nos distances avec la politique du “juste assez, juste à temps”. Et de commencer à générer davantage de stocks et de capacités de réserve. »

Le lendemain, devant l’ensemble des conférenciers, l’amiral Bauer a prononcé son discours intitulé « L’OTAN dans une nouvelle ère de défense collective », dans lequel il a insisté sur l’adaptation en cours de l’Alliance à un environnement de sécurité fondamentalement modifié : « Les autorités militaires de l’OTAN suivent de près les agressions répétées que la Russie commet depuis de nombreuses années, et nous avons adapté nos plans de défense en conséquence. Nous avons élaboré plusieurs stratégies et plans militaires qui précisent comment nous nous protégeons et comment nous nous protégerons des deux principales menaces présentées dans le nouveau concept stratégique : la Russie et les groupes terroristes. Nos plans régionaux, qui ont été approuvés en juillet au sommet de Vilnius, sont les plans de défense les plus complets que l’OTAN ait établis depuis la fin de la Guerre froide. »

Poursuivant son propos, le président du Comité militaire a déclaré que, même si des stratégies de dissuasion et de défense sont en place pour faire face à toutes les menaces, dans tous les milieux et dans toutes les zones géographiques, il reste encore beaucoup à faire : « Du point de vue militaire, de nombreuses autres mesures doivent encore être prises pour notre défense collective. Mais garantir la liberté ne relève pas de la seule responsabilité des militaires. Pour renforcer notre défense collective tout en soutenant l’Ukraine dans son combat existentiel, nous devons mobiliser tous les pans de la société. Les acteurs publics et privés doivent modifier leurs schémas de pensée, car nous sommes passés d’une époque axée sur l’efficience, où tout était planifiable, prévisible et contrôlable, à une époque où tout peut arriver à n’importe quel moment. À une époque où nous devons prévoir l’imprévisible. C’est pour cela que nos forces armées comme nos sociétés doivent devenir “prêtes pour la guerre” (kriegstüchtig). » 

Dans ses conclusions, l’amiral Bauer a rappelé à l’assistance le caractère défensif de l’OTAN : « Si l’OTAN est l’alliance qui, dans l’Histoire, a le mieux réussi, ce n’est pas grâce à un quelconque étalage agressif de sa puissance militaire, ni grâce à la conquête brutale d’un territoire. C’est parce que nous avons apporté la paix. Parce que nous avons uni des pays. Et parce que nous avons empêché des conflits de dégénérer. En somme, c’est grâce à notre capacité de “gagner la guerre avant de la faire”. Mais nous devons voir le monde tel qu’il est, pas tel que nous voudrions qu’il soit. Se préparer à la guerre, ce n’est pas être agressif. C’est le seul moyen de maintenir la paix. »