Les chefs d’état-major de la défense des pays de l’OTAN s’entretiennent de l’exécutabilité des plans régionaux
Du 15 au 17 septembre 2023, à l’invitation du général Eirik Kristoffersen, les chefs d’état-major de la défense des pays de l’OTAN et leur homologue du pays invité se sont réunis à Oslo, en Norvège, pour la Conférence annuelle du Comité militaire. Cette conférence a principalement porté sur la mise en œuvre des décisions prises au sommet de Varsovie, qui visent à renforcer la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance.
À l’ouverture de la Conférence, en présence de M. Bjørn Arild Gram, ministre de la Défense, et du général Eirik Kristoffersen, chef d’état-major de la défense, l’amiral Bauer a remercié la Norvège de son accueil chaleureux et de son hospitalité. Il a ensuite donné un aperçu du programme du premier jour, axé sur l’exécutabilité de la famille de plans du concept de dissuasion et de défense pour la zone euro-atlantique (DDA). « Les plans adoptés par les Alliés à Vilnius auront une incidence sur le développement de nos forces armées pour les prochaines décennies. Nous prenons des mesures énergiques pour renforcer notre posture de dissuasion et de défense, et jamais auparavant les plans de défense de l’OTAN et ceux des pays n’ont été à ce point indissociables », a-t-il noté. À propos des plans régionaux, il a ajouté : « Ils reposent sur les besoins – objectifs et axés sur la menace – de la structure de forces, qui détaillent les moyens ou les capacités nécessaires dans un scénario de crise ou de conflit. Il va de soi que ces plans et ces besoins font l’objet de documents évolutifs actualisés en fonction de l’état de la menace. »
Les chefs d’état-major de la défense ont abordé la manière dont ces plans seront intégrés dans les processus existants. « Leur concrétisation exige l’augmentation du nombre de soldats et l’accroissement de leur disponibilité opérationnelle, le renforcement et le développement des capacités, l’adaptation des structures de commandement et de contrôle de l’OTAN, ainsi que le renforcement de la facilitation (logistique, soutien du pays hôte, maintenance, mobilité militaire, recomplètement et prépositionnement des stocks). Et, surtout, elle nécessite la multiplication des activités d’entraînement et des exercices consacrés à la défense collective », a souligné le président du Comité militaire dans ses observations liminaires. Cette démarche s’inscrit dans l’évolution de l’OTAN d’une Alliance optimisée pour les opérations de circonstance hors zone à une Alliance adaptée à des opérations de grande envergure, capable de défendre chaque centimètre carré de son territoire.
Les responsables militaires ont rendu hommage à leurs frères et à leurs sœurs d’armes : certains ont sacrifié leur vie, tandis que d’autres souffrent encore physiquement ou mentalement suite à leur déploiement.
« Lorsque la Suède nous aura rejoints, l’OTAN pourra compter sur 3,5 millions d’hommes et de femmes en uniforme pour protéger l’Alliance. Ensemble, ils voient ce qu’un seul ne peut voir. Ensemble, ils font ce qu’un seul ne peut faire. La profession militaire offre d’immenses possibilités, mais elle exige dans le même temps d’immenses sacrifices », a rappelé l’amiral Bauer avant d’inviter les chefs d’état-major de la défense à se lever pour observer une minute de silence.
Les chefs d’état-major de la défense ont également porté une attention particulière à l’avenir et à la posture à long terme de l’OTAN. Ils ont dit s’inquiéter de l’allongement des délais de livraison et de l’augmentation du prix des équipements et des munitions du fait d’une capacité de production insuffisante. « À l’heure actuelle, nous payons des sommes toujours plus importantes pour un même produit... ce qui signifie que nous ne pouvons avoir la certitude que l’augmentation des dépenses de défense conduira véritablement à une plus grande sécurité. Nos économies libérales ne permettent pas d’établir les priorités dont nous avons cruellement besoin dans l’immédiat. La stabilité à long terme doit primer sur les profits à court terme », a précisé l’amiral Bauer lorsqu’il s’est adressé à la presse.
Lors de la Conférence, les chefs d’état-major de la défense des pays de l’OTAN ont décidé de prolonger de six mois le mandat de l’amiral Bauer en tant que président du Comité militaire de l’OTAN, et ont élu l’amiral Giuseppe Cavo Dragone, chef d’état-major de la défense italien, à sa succession pour un mandat de deux ans et demi.