Pour le secrétaire général de l’OTAN, « ce que nous décidons de faire aujourd’hui changera la face du monde pour les prochaines décennies »
Ce mardi (30 mai 2023), le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s’est exprimé à l’occasion d’une conférence organisée à Oslo par le Comité atlantique norvégien et le ministère norvégien des Affaires étrangères.
« La guerre d’agression menée par le président Poutine contre l’Ukraine marque la fin du monde tel que nous le connaissons », a déclaré le secrétaire général, avant d’ajouter : « ce que nous décidons de faire ou de ne pas faire aujourd’hui changera la face du monde pour les décennies à venir ». Il a souligné que les Alliés avaient fourni des contributions considérables et décisives sur le plan militaire, et indiqué qu’il s’attendait à ce que de nouvelles annonces et décisions interviennent dans les prochaines semaines et au sommet de Vilnius, qui aura lieu en juillet. L’OTAN élabore actuellement un programme d’assistance pluriannuel pour l’Ukraine, qui aidera le pays à passer des normes et équipements de l’ère soviétique à ceux – plus modernes – de l’OTAN, et à se rapprocher de l’Organisation. « Nous ne pouvons laisser la Russie continuer de s’en prendre à la sécurité européenne ; c’est pourquoi nous avons besoin d’un cadre garantissant la sécurité à long terme de l’Ukraine », a expliqué M. Stoltenberg, avant de poursuivre : « Je ne peux pas prévoir l’issue des discussions, mais il est clair que tous les Alliés s'accordent à dire que la porte de l’OTAN est ouverte, que l’Ukraine deviendra membre de l'Organisation, et que cette décision revient uniquement à l’Ukraine et aux pays membres de l’OTAN, et non pas à la Russie. Mais pour l’heure, le plus important, c’est de s'assurer que l’Ukraine l’emporte. C’est là notre tâche première. Sans cela, toute discussion sur l'avenir est inutile. »
Par ailleurs, M. Stoltenberg a indiqué que le sommet de Vilnius serait l’occasion de renforcer davantage encore le dispositif de dissuasion et de défense de l’OTAN. Il a expliqué que les dirigeants entérineraient des plans détaillés pour la défense des pays de l’Alliance et définiraient des besoins précis concernant les capacités que doit fournir chaque Allié et les forces nécessaires. Il a insisté sur le fait que « toutes ces mesures [faisaient] partie du processus de transformation et de renforcement de l’OTAN entamé en 2014 – au cours des dix dernières années, l’OTAN a été restructurée pour être prête pour les dix prochaines années. » À Vilnius, a-t-il ajouté, « nous devrons prendre des engagements plus fermes concernant l’objectif de 2 % que l’OTAN s’est fixé. Il ne doit plus s’agir d’un plafond que nous cherchons à atteindre, mais d’un plancher sur lequel nous bâtirons l’avenir. »
Cette conférence a eu lieu la veille de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN, qui se tiendra les 31 mai et 1er juin. L’allocution d’ouverture avait été prononcée par la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Anniken Huitfeldt.