Visite de la secrétaire générale déléguée de l'OTAN en Hongrie
Ce mardi (26 février 2019), la secrétaire générale déléguée de l’OTAN, Rose Gottemoeller, s’est rendue à Budapest, où elle a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, le ministre de la Défense, Tibor Benko, et d'autres hauts responsables du gouvernement. Elle a prononcé un discours d’ouverture à la Conférence au niveau des ambassadeurs organisée par le ministère hongrois des Affaires étrangères.
Dans son discours, Mme Gottemoeller a indiqué que l’environnement de sécurité d’aujourd'hui est plus complexe et souvent plus chaotique qu'il ne l’a été depuis longtemps. Elle a souligné qu’avec sa tendance actuelle aux actions agressives, « la Russie continue de rejeter et de mettre à mal les règles et les institutions qui sont à l'origine de la stabilité, de la prospérité et de la paix en Europe et dans le monde depuis de nombreuses décennies » et que la Russie sape l’un des piliers de la maîtrise des armements nucléaires, avant d’ajouter qu’ « avec son nouveau système de missile SSC‑8, la Russie enfreint directement le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (traité FNI). Les nouveaux missiles de la Russie sont mobiles, faciles à dissimuler et capables d’emporter une charge nucléaire. Ils peuvent atteindre des villes comme Budapest en quelques minutes ».
Mme Gottemoeller a souligné qu’ « il n’y a pas de nouveaux missiles américains sur le sol européen, mais seulement de nouveaux missiles russes ». Elle a aussi indiqué que les pays de l’Alliance n'ont cessé, ces six dernières années, de faire part de leurs préoccupations à la Russie au sujet de ce nouveau système de missile, mais que « leurs préoccupations n’ont malheureusement pas été prises en compte ».
Mme Gottemoeller a ajouté qu’il s’agit de l’une des nombreuses raisons pour lesquelles le dialogue en cours avec la Russie est si important. « Nous sommes en désaccord sur de très nombreux points. Mais cesser de se parler ne ferait qu’accroître le risque de voir les actions de l'une ou l'autre partie être mal interprétées et de voir des incidents dégénérer au point de devenir incontrôlables. »
Elle a déclaré que la Russie, « qui n'a cessé de tricher en développant, testant et déployant le SSC‑8 », a contraint les États‑Unis à suspendre, avec le plein soutien de tous les pays de l’Alliance, y compris la Hongrie, les obligations qui sont les leurs au titre du traité FNI, et elle a souligné que les Alliés espèrent que la Russie se conformera de nouveau au traité et détruira ses missiles, lanceurs et autres équipements s’y rapportant. « Il est encore possible que la Russie se conforme au traité, d'ici au mois d’août », a‑t‑elle déclaré.
Mme Gottemoeller a remercié la Hongrie pour le soutien qu’elle apporte à l’Ukraine dans le conflit avec la Russie, notamment par une inversion des flux gaziers, une assistance humanitaire et des soins médicaux aux soldats blessés.
Elle a souligné que les réunions de la Commission OTAN‑Ukraine sont « au centre de notre soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi qu’un puissant moyen de garantir que le gouvernement ukrainien maintienne le cap des réformes ».
« Les Alliés se sont montrés solidaires de la Hongrie lorsqu’il s’est agi de la loi ukrainienne sur l’éducation. Dans la déclaration de Bruxelles et dans l'évaluation de l'exécution du programme national annuel de l'Ukraine, tous les Alliés ont prié instamment l'Ukraine de mettre pleinement en application les recommandations de la Commission de Venise », a déclaré la secrétaire générale déléguée.
Mme Gottemoeller s’est par ailleurs félicitée de la résolution adoptée par le gouvernement hongrois de faire passer le budget de défense du pays à 2 % du PIB d’ici à 2024, ainsi que de son souhait d’investir 20 % de ce budget dans des équipements d'importance majeure à partir de l’année prochaine.
« Nos actions doivent montrer que nous investissons dans notre dispositif de dissuasion et de défense, et que nous mettons tout en œuvre pour maintenir la paix et la stabilité dans notre voisinage, que ce soit au sud ou à l’est », a déclaré Mme Gottemoeller. « Cela fait 70 ans que l’OTAN contribue à préserver la paix en Europe. Je crois que grâce à notre solidarité, nous continuerons de préserver cette paix pendant bien des années encore ».