Renforcer la culture stratégique chez les responsables afghans de la défense

Des hauts responsables représentant le Bureau du président ainsi que d'autres administrations et ministères de la défense et de la sécurité nationale ont examiné les concepts, la théorie et les pratiques en matière de stratégie et de leadership applicables à l'environnement complexe en Afghanistan. Les participants se sont aussi penchés sur les moyens de renforcer la réflexion, la culture et les pratiques stratégiques chez les responsables actuels et à venir au sein de la communauté de défense et de sécurité nationale, ainsi que sur les moyens d'encourager les relations professionnelles et le travail en réseau entre responsables. Ils ont également réfléchi à la manière de développer davantage de synergies entre les acteurs clés de la sécurité, et en particulier à la manière de renforcer l'interopérabilité intellectuelle entre l'OTAN et l'Afghanistan.

Le secrétaire général adjoint délégué pour les affaires politiques et la politique de sécurité, M. James Appathurai, a prononcé le discours d'ouverture du séminaire. Ce séminaire s'est déroulé sous la conduite de Mme Frédérique Jacquemin, directrice sénior du programme DEEP (Division Affaires politiques et politique de sécurité de l'OTAN), de M. Harry Tomlin, professeur de stratégie (United States Army War College) et du colonel Stan Anton (Université nationale de défense « Carol I^er », Bucarest).

Engagement à long terme

L'ESLS, qui jouit d'une grande renommée, vise à développer une culture stratégique de référence chez les hauts responsables des structures afghanes actifs dans le domaine de la défense et de la sécurité. Ces efforts ont débouché sur la capacité avérée de l'Université nationale de défense Maréchal Fahim (MFNDU) à concevoir et à délivrer des formations de ce type en Afghanistan en faisant appel à des universitaires afghans. Le succès actuel du séminaire s'explique par l'implication, la patience et l'engagement à long terme des hauts responsables stratégiques depuis le premier séminaire DEEP organisé en Afghanistan en 2010.

« La sécurité nationale est un sport d'équipe. Si les hauts responsables et les conseillers au sein des sociétés démocratiques veulent penser et agir de manière efficace au niveau stratégique dans un environnement de sécurité complexe, il est impératif qu'ils comprennent et qu'ils intègrent de manière globale tous les instruments de puissance nationale et les ressorts du gouvernement », a précisé le professeur Tomlin.

Plus d'une centaine d'universitaires et de responsables afghans ont déjà participé aux séminaires et aux ateliers ESLS. 

« Dans le cadre du partenariat durable entre l'OTAN et l'Afghanistan, l'OTAN recherche le consensus au sein comme à l'extérieur du gouvernement. Sur le court terme, notre attention portera particulièrement sur les missions opérationnelles qui améliorent les conditions actuelles sur le terrain. Sur le long terme, il s'agira d'évoluer vers un partenariat renforcé entre l'OTAN et l'Afghanistan », a indiqué M. Marc Di Paolo, chef de la Section Opérations et missions (Afghanistan et Iraq) de la Division Opérations de l'OTAN.

Le programme DEEP améliore la capacité des participants et de leurs services respectifs à effectuer une planification stratégique, à assurer une coordination entre les ministères afin d'améliorer la sécurité et la stabilité et de développer encore la culture de la réflexion stratégique. Cette analyse a été confirmée par la MFNDU et par tous les ministères afghans concernés lors de la revue annuelle effectuée en février 2018 au siège de l'OTAN à Bruxelles.

« Dans le cadre du processus progressif visant à renforcer le secteur de la sécurité en environnement bilatéral et multinational, il est primordial de partager les mêmes objectifs, de parler une même langue, d'écouter, d'être patient, de partager l'information et de faire preuve de leadership », a indiqué Mme Eva Shinagel, directrice adjointe pour les plans de défense à la Mission des États-Unis auprès de l'OTAN.

Les DEEP sont des programmes sur mesure dans le cadre desquels l'Alliance donne aux pays partenaires des conseils sur les moyens de mettre en place, de développer et de réformer les établissements de formation spécialisés dans les questions militaires, de sécurité et de défense. Des projets sont en cours dans 12 pays : l'Afghanistan, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Mauritanie, la République de Moldova, la Serbie, l'ex-République yougoslave de Macédoine¹, la Tunisie et l'Ukraine.