Promouvoir l'approche stratégique et la coordination interinstitutionnelle dans le secteur de la sécurité en Afghanistan
- French
- English
Cet été, un projet de taille lancé avec l'Afghanistan en 2010 s'est achevé avec succès. Son objectif : mettre en place, dans l'ensemble du secteur de la sécurité, une culture stratégique reposant sur la coordination et la coopération interinstitutionnelles. Au fil des ans, une centaine d'universitaires et de responsables de niveaux intermédiaire et supérieur ont participé à des ateliers et à des stages sur cette question.
Un stage sur la coordination interinstitutionnelle s'est tenu du 10 au 13 juillet 2017 au Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe (SHAPE), à Mons (Belgique), au titre du partenariat durable entre l'OTAN et l'Afghanistan et dans le cadre du programme de renforcement de la formation « défense » (DEEP) de l'OTAN pour l'Afghanistan.
Y ont assisté trois grands professeurs afghans de l'Université nationale de défense Maréchal Fahim (MFNDU) ainsi que huit responsables des principaux ministères afghans – Affaires étrangères, Défense, Intérieur et Finances – et d'autres organismes publics tels que la police nationale afghane (ANP) et le service de renseignement.
Le stage a marqué la fin de deux initiatives importantes : les séminaires pour responsables de haut niveau (ESLS) afghans, lancés en 2010, et les séminaires sur la coordination interinstitutionnelle en Afghanistan (ASIC), démarrés en 2014. L'ESLS avait pour but d'inculquer une culture stratégique de base aux hauts responsables du ministère de la Défense et de l'armée nationale afghane, tandis que l'ASIC, qui venait le compléter, visait à promouvoir, dans l'ensemble du secteur de la sécurité en Afghanistan, une culture stratégique reposant sur la coordination et la coopération interinstitutionnelles. L'un des principes directeurs était de tenir compte du contexte afghan actuel dans la conception et la conduite de ces programmes.
« Ce séminaire m'a permis de comprendre l'importance de l'approche interinstitutionnelle, et je souhaite travailler de concert avec vous [MFNDU] pour avancer dans cette voie », a déclaré Najibullah Safi, délégué à la coopération en matière de sécurité au ministère afghan des Affaires étrangères.
Grâce à ces activités, la MFNDU a démontré qu'elle était désormais capable d'organiser et de conduire ce type de stages en Afghanistan, avec des universitaires afghans. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu la participation de hauts responsables et une vision stratégique axée sur la patience et sur le long terme.
Le stage a été pris en charge conjointement par les États-Unis et la Division Affaires politiques et politique de sécurité de l'OTAN, représentés respectivement par Harry Tomlin, professeur de stratégie au United States Army War College, et Frédérique Jacquemin, directrice sénior du programme DEEP.
« Il faut instaurer une culture de la coopération, mais cela prend du temps. C'est la manière dont l'expérience et la valeur ajoutée résultant des activités seront transmises et adaptées à l'environnement de sécurité afghan qui permettra de véritablement mesurer le succès de celles-ci », explique Frédérique Jacquemin.
Dans l'ensemble, une centaine d'universitaires et de responsables afghans de niveaux supérieur et intermédiaire ont participé à des séminaires et à des ateliers ESLS et ASIC, auxquels ont également assisté des représentants des ministères de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances, de l'armée nationale afghane, de la police nationale afghane, du Conseil national de sécurité, de la Direction nationale de la sécurité, de l'ambassade d'Afghanistan à Bruxelles, ainsi que des universitaires et des personnels des pays de l'OTAN.
« Les universitaires et les représentants des étudiants de la MFNDU ont tous montré un intérêt accru pour la coordination et la coopération interministérielles ainsi que la volonté personnelle de faire progresser cette approche – qui est impérative pour la sécurité nationale – dans le cadre de leurs fonctions et de leurs organisations respectives », indique le professeur Tomlin.
Les programmes DEEP sont des programmes sur mesure dans le cadre desquels l’Alliance donne aux partenaires des conseils sur les moyens de mettre en place, de développer et de réformer les instituts de formation spécialisés dans les questions militaires, de sécurité et de défense. Des projets sont en cours dans 12 pays : Afghanistan, Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Mauritanie, République de Moldova, Serbie, l'ex-République yougoslave de Macédoine1, Tunisie et Ukraine. Ils sont axés en particulier sur le perfectionnement du corps enseignant et sur l'élaboration de programmes d'études, et ils couvrent des sujets tels que les méthodes d'enseignement, l'aptitude à diriger et la planification opérationnelle.
- La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.