Ukraine : réponse aux défis liés à la sécurité des frontières
La sécurité des frontières est un enjeu immédiat pour l'Ukraine compte tenu de la crise que traverse actuellement le pays, et promouvoir la bonne gouvernance au sein du Service d'État des gardes-frontières est l'une des pistes à explorer. Des experts d'institutions publiques, d'organisations internationales, d'universités et d'organisations non gouvernementales se sont réunis à Kiev les 25 et 26 février 2016, à l'occasion d'un atelier parrainé par l'OTAN, pour discuter des défis émergents liés à la sécurité des frontières.
Des experts et des responsables ukrainiens et étrangers discutent des défis liés à la sécurité des frontières auxquels le pays est confronté.
« Il faut replacer la sécurité des frontières de l'Ukraine dans un contexte plus large, pour la considérer comme la sécurité des frontières du flanc est de l'Alliance », a déclaré Iehor Bojok, chef par intérim de la mission d'Ukraine auprès de l'OTAN.
De nombreux participants à l'atelier ont souligné l'importance de la paix en Ukraine pour la sécurité euro-atlantique. « La situation actuelle dans l'Est est aussi une excellente illustration de ce que les partenariats de l'OTAN sont essentiels à la sécurité euro-atlantique », a affirmé pour sa part Michael Gaul, conseiller sénior au sein de la Division Défis de sécurité émergents de l'OTAN.
La prévention de la corruption et la lutte contre ce phénomène – l'une des grandes priorités des autorités ukrainiennes dans leur ensemble – étaient un thème important de l'atelier. Viktor Tchoumak, membre de la commission du Parlement ukrainien chargée de la lutte contre la corruption, a ainsi déclaré : « La corruption étant l'un des principaux ennemis de l'Ukraine, l'adoption d'une politique anticorruption efficace est une condition indispensable aux réformes structurelles et au renforcement de la confiance au sein de la société ukrainienne. »
Pour Alexander Vinnikov, chef du Bureau de liaison de l'OTAN en Ukraine, « il faut soumettre le Service d'État des gardes-frontières à une surveillance civile et à un contrôle démocratique étroits ». Les participants se sont accordés à dire que le pays avait besoin d'une nouvelle approche interinstitutionnelle et devait s'ouvrir davantage à la coopération transfrontalière internationale grâce à l'échange d'informations, de savoir-faire et de bonnes pratiques en matière d'amélioration de l'intégrité et de promotion de la bonne gouvernance.

Le premier adjoint du chef du Service d'État des gardes-frontières d'Ukraine, le général de corps d'armée Vassyl Servatiouk, a souligné que la lutte contre la corruption ne pouvait être unilatérale. Selon lui, « le caractère souvent systématique de la corruption aux frontières montre toute l'importance qu'il y a à instaurer un système efficace et durable de lutte contre la corruption, qui aidera le Service d'État des gardes-frontières d'Ukraine à mener des réformes de fond et à donner une image nouvelle des gardes-frontières – une image d'intégrité ».
L'atelier de recherche avancée (intitulé « Addressing Security Risks at the Ukrainian Border through Best Practices on Good Governance – Sources and Counter Measures ») était organisé conjointement par le Kosciuszko Institute (Pologne) et l'Institut des politiques publiques d'Ukraine.
Parrainé par le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (programme SPS), l'atelier a jeté les bases d'un approfondissement de la coopération en matière de sécurité des frontières entre le programme SPS et l'Ukraine, qui est le partenaire le plus actif et le principal bénéficiaire de ce programme, avec plus de 36 activités en cours.