Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN parlent des défis émanant du sud et approuvent une nouvelle stratégie hybride et des mesures d’assurance pour la Turquie
Ce mardi 1er décembre 2015, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN ont pris des mesures devant permettre à l’Alliance de continuer à s’adapter aux défis de sécurité émanant du sud. Les ministres ont fait le point sur les progrès accomplis par la coalition mondiale contre l’EIIL, sur les mesures prises depuis les attentats terroristes de Paris, et sur les pourparlers de Vienne visant à trouver une solution politique au conflit en Syrie.
« Les défis émanant du sud sont graves et complexes », a déclaré le secrétaire général après la réunion, soulignant que « l’OTAN y répond déjà ». M. Stoltenberg a indiqué que l’Alliance prenait des mesures dans trois domaines : renforcement de la défense collective ; aide à la gestion de crise ; et coopération avec les partenaires en vue d’instaurer la stabilité régionale.
S’agissant de la défense collective, l’OTAN améliore l’état de préparation de ses forces face aux menaces émanant du sud mais aussi de l’est. Le secrétaire général a noté que le plus grand exercice mené par l'Alliance depuis plus d'une décennie venait de s’achever dans la partie méridionale de l’Alliance, et que les travaux avançaient dans le domaine de la défense maritime et de la défense antimissile, mais aussi dans celui des drones de surveillance. « Aujourd’hui, nous avons approuvé une nouvelle stratégie sur la guerre hybride », a déclaré M. Stoltenberg, avant d’ajouter : « Nous améliorons également nos mécanismes de renseignement et d’alerte précoce, de manière à mieux comprendre la région et à avoir une meilleure connaissance de la situation ».
Comme la Turquie est la première concernée par l’instabilité régionale sur le flanc sud, les Alliés examinent d’autres mesures d’assurance à lui donner. « Ces mesures seront finalisées dans les semaines à venir », a déclaré M. Stoltenberg. Il a ajouté que l’OTAN renforçait la défense aérienne de la Turquie depuis plusieurs années, et qu’elle continuerait de le faire.
S’agissant de la gestion de crise, le secrétaire général a noté que tous les Alliés contribuaient à la coalition contre l’EIIL. Il a souligné que « l’efficacité de la coalition repose dans une large mesure sur l’interopérabilité développée par les Alliés et les partenaires dans le cadre des opérations menées par l’OTAN depuis de nombreuses années ».
M. Stoltenberg a aussi expliqué que l’OTAN aidait les partenaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à développer leurs capacités de défense. Il a fait observer que l’OTAN a récemment lancé des programmes de renforcement des capacités de défense pour la Jordanie et l’Iraq, et qu’elle mettait en place des stages de formation en Jordanie et en Turquie destinés aux officiers iraquiens. Ces formations porteront sur des domaines comme la lutte contre les engins explosifs improvisés, la cyberdéfense et la réforme du secteur de la sécurité. L’OTAN travaille aussi avec la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme, notamment en assurant la formation des forces spéciales. « Nous allons voir avec nos partenaires ce que nous pouvons faire de plus dans ces domaines », a indiqué, pour conclure, le secrétaire général.