Cyberdéfense - Coopération renforcée dans la région du Caucase du Sud et de la mer Noire
Les infrastructures critiques et les services publics sont de plus en plus tributaires des technologies de l'information, dépendance qui suscite des préoccupations du fait de la vulnérabilité de ces infrastructures aux cybermenaces. Les cyberattaques étant de plus en plus répandues, de nouvelles stratégies de défense, des approches adaptatives et une coopération accrue sont indispensables.
Étant donné que la protection des infrastructures et les réponses aux cyberincidents peuvent être bénéfiques à tous les voisins de la région de la mer Noire et du Caucase du Sud, des experts en cyberdéfense et des représentants de divers gouvernements ont participé à un atelier qui s'est tenu du 29 juin au 1er juillet à Tbilissi (Géorgie) afin d'examiner les possibilités d'intensifier la coopération.
Cet atelier s'est déroulé avec le soutien du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), sous la conduite de codirecteurs représentant l'Agence d'échange de données (DEA) du ministère géorgien de la Justice et la société Intellium Ltd, un consultant en cybersécurité spécialisé dans les stratégies destinées aux services publics et aux infrastructures critiques.

(De gauche à droite) Propos de bienvenue de M. William Lahue, chef du Bureau de liaison de l'OTAN en Géorgie, de Mme Tea Tsulikiani, ministre géorgienne de la Justice, de M. Michael Gaul, conseiller sénior, Division Défis de sécurité émergents de l'OTAN, et de M. Andrea Rigoni, codirecteur général du projet d'ARW et associé gérant d'Intellium.
Plus d'une cinquantaine d'experts nationaux (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Hongrie, République de Moldova, Pologne, Roumanie, Turquie et Ukraine) ont participé à l'atelier. Des représentants d'organisations internationales telles que l'Union internationale des télécommunications (UIT) et le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), d'universités, de firmes privées et de centres de recherche de pointe d'Europe et des États-Unis y ont également été associés.
« Dans cette région, les cybermenaces ont souvent les mêmes origines et beaucoup de caractéristiques en commun, y compris le mode opératoire. De ce fait, une coopération pratique accrue entre nos partenaires de la région de la mer Noire et du Caucase du Sud en matière de cyberdéfense ne peut que venir renforcer leur sécurité nationale et collective », a indiqué M. Michael Gaul, conseiller sénior (projets et stratégie), à la Division Défis de sécurité émergents de l'OTAN.
Cette initiative visait à améliorer la coopération régionale par l'instauration de la confiance, le partage de l'information et l'élaboration de mesures communes de cyberdéfense. Les débats ont porté sur des questions de cyberdéfense qui nécessitent un complément de recherche et développement, ainsi que sur la coopération entre secteur public et secteur privé, ainsi qu'entre pays. En outre, les participants ont évoqué les stratégies, les capacités et les techniques de cyberdéfense, la réponse aux incidents et le partage de l'information, de même que la coopération internationale et les approches coopératives régionales potentielles.
Vers un renforcement des capacités de cyberdéfense
À l'issue de cet atelier, les participants sont convenus de l'importance d'une initiative régionale pour la protection des infrastructures critiques et de la nécessité de formations et d'exercices pour spécialistes des technologies de l'information.

(De gauche à droite) M. Alexandre Tabatadze, ministre adjoint de la Justice de la Géorgie, M. Irakli Gvenetadze, président de la DEA, ministère géorgien de la Justice, et M. Andrea Gotsiridze, président du Bureau de cybersécurité, ministère géorgien de la Défense.
L'ouverture des canaux de communication et l'intensification du dialogue en matière de cyberdéfense pourraient aussi offrir des occasions de collaborer sur l'établissement d'un cadre technique, juridique, réglementaire et d'interopérabilité dans ce domaine.
« La Géorgie se réjouit de la tenue de cet atelier de haut niveau, en association avec l'OTAN et des pays voisins, qui était entièrement consacré à des questions de cyberdéfense », a déclaré M. Irakli Gvenetadze, codirecteur de l'atelier SPS et président de la DEA au ministère géorgien de la Justice.
S'agissant de la voie à suivre, les stratégies élaborées au travers de cette initiative régionale permettront aux pays qui y sont associés d'améliorer leur préparation et d'accroître leur capacité de répondre aux cyberattaques.