Gérer les plaintes liées à la dimension de genre dans les forces armées

  • 21 May. 2015 -
  • |
  • Mis à jour le: 27 May. 2015 13:10

La discrimination, le harcèlement et les abus liés à la dimension de genre constituent un obstacle important à la fidélisation et à la présence égale des femmes au sein des forces armées. Les enquêtes suite aux plaintes dans ce domaine et le soutien aux victimes en opérations extérieures peuvent s'avérer particulièrement difficiles. Un récent atelier parrainé par l'OTAN a été consacré à l'examen des solutions pratiques pouvant être apportées à ces problèmes.

« Pour de nombreuses femmes dans les forces armées, déposer une plainte liée à la dimension de genre peut signer la fin de leur carrière, » a déclaré Michael Gaul, conseiller principal à la Division Défis de sécurité émergents de l'OTAN. « Le besoin de politiques solides et efficaces pour assurer la protection contre la discrimination, le harcèlement et les abus liés à la dimension de genre est donc plus impérieux que jamais. »

De nombreuses forces armées améliorent la façon dont elles gèrent ces plaintes, mais il reste encore beaucoup à faire, et les efforts se poursuivent pour instaurer l'égalité des genres.

Le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) a récemment parrainé un atelier consacré au partage des bonnes pratiques de gestion des plaintes liées à la dimension de genre au sein des forces armées. Des représentants de 30 pays membres de l’OTAN et pays partenaires ont pris part à cet événement, qui était organisé du 28 au 30 avril 2015 par le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF) de Genève et par l'ombudsman parlementaire pour les forces armées norvégiennes.

« Instaurer et promouvoir un environnement positif pour les femmes dans les forces armées est extrêmement important. Cet atelier a rassemblé certains des dirigeants de pays de l'OTAN et de pays partenaires qui travaillent à la réalisation de cet objectif, » a précisé Hans Born, Chef adjoint de la Division Recherche au DCAF. « Les participants ont partagé leurs nombreuses années d'expérience et ont appris de leurs pairs, tout en renforçant également les réseaux et la coopération entre pays membres et pays partenaires de l'OTAN. »

« Je suis heureux d'avoir pu partager mon expérience. « Pouvoir apprendre d'autant de personnes intéressantes et expérimentées m'a été particulièrement utile, et je me réjouis à l'idée d'utiliser dans mon travail quotidien les nombreux enseignements et bonnes pratiques glanés à l'atelier, » a dit Diana Molodilo, chef du Département Analyse d'orientation à la Division Suivi et évaluation du ministère moldove de la Défense.

Encourager la présence des femmes au sein des forces armées

Actuellement, près de 400 000 femmes servent au sein des forces armées des pays de l'OTAN, où elles représentent en moyenne 10 % des effectifs.

Non seulement le nombre de femmes militaires augmente régulièrement, mais les postes à responsabilité, de même que les possibilités de servir au sein d'unités de combat, s'ouvrent aux femmes au sein des forces armées des pays membres de l'OTAN et des pays partenaires.

« Le leadership est une question de personnalité et non de genre, » a déclaré le général de brigade Nawal M. Al-Nsoor, Directeur du Département Affaires féminines au sein des forces armées jordaniennes, qui comptent aujourd'hui 10 000 femmes militaires.

L'armée reste néanmoins un environnement dominé par les hommes. Il appartient aux hommes et aux femmes occupant des postes de commandement au sein des forces armées de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination, de harcèlement ou d'abus, pour des raisons liées à la dimension de genre ou pour toute autre raison.

L'un des résultats attendus de l'atelier sera un manuel axé spécifiquement sur la prévention, le traitement et le suivi des plaintes, qui servira de référence pour les forces armées et les ministères de la Défense des pays.