Renforcement des initiatives en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité

  • 09 Dec. 2014 -
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  • Mis à jour le: 23 Dec. 2014 11:15

En novembre, deux activités ont été organisées dans le cadre du programme de l'OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) afin d'améliorer la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU et des résolutions connexes. Plus de 120 experts militaires et civils des pays membres de l'Alliance et des pays partenaires ont réfléchi aux moyens de faire avancer la cause des femmes, de la paix et de la sécurité.

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La mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU et des résolutions connexes est un domaine d'action prioritaire important pour l'OTAN et les pays partenaires.

« L'OTAN est à l'avant-garde dans ses déclarations de principe sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce qui compte, à présent, c'est que les différents pays membres et pays partenaires appliquent cette résolution », indique Mme Chantal De Jonge Oudraat, présidente de l'association Women in International Security (WIIS).

Mesurer les progrès réalisés : l'outil d'évaluation 1325


Photo reproduite avec l'aimable autorisation de l'USIP

Les 6 et 7 novembre, un atelier a été organisé à Washington dans le but de mettre au point un outil d'évaluation du degré d'intégration de la dimension de genre dans les politiques de sécurité nationales. Il s'agissait du deuxième atelier, sur une série de trois, relevant d'un projet baptisé « L'outil d'évaluation 1325 de l'OTAN : l'intégration de la dimension de genre - indicateurs pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU et des résolutions connexes ». 

Le projet vise à définir une série d'indicateurs auxquels se référer pour évaluer la situation dans chacun des quatre domaines recensés dans la résolution 1325 : la prévention, la participation, la protection, ainsi que le secours et l'assistance. Pour donner suite à cette résolution, les pays de l'OTAN et les pays partenaires ont pris des mesures très variées, c'est pourquoi il est difficile de mesurer les progrès réalisés, en particulier dans le contexte OTAN. L'outil d'évaluation 1325 de l'OTAN permettra de déterminer comment les pays de l'Alliance et les pays partenaires intègrent la dimension de genre dans les opérations militaires. Les résultats obtenus faciliteront la normalisation en matière de formation, de mise en œuvre, de suivi et d'évaluation pour les initiatives en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité.

« Ce qui rend le projet unique, c'est qu'il rassemble des intervenants du secteur de la sécurité et de la société civile. Un grand nombre des responsables de la société civile présents ont salué la spécificité du projet et de l'atelier », a déclaré Mme Kathleen Kuehnast, la directrice du Center for Gender and Peacebuilding (United States Institute for Peace (USIP)).

Mme Catherine Russell, ambassadrice itinérante chargée des questions relatives à la condition de la femme dans le monde auprès du Département d’État des États-Unis, a pris la parole devant les délégués, parmi lesquels se trouvaient des responsables de l'OTAN, du Grand Quartier général des Puissances alliées en Europe (SHAPE) et du Centre nordique pour les questions de genre dans les opérations militaires, ainsi que des représentants de la société civile.

Le premier atelier de la série s'est déroulé les 26 et 27 mai 2014 au Centre de politique de sécurité de Belgrade (BCSP), en Serbie. Le résultats du projet seront présentés au cours des deux derniers ateliers, à Bruxelles, en 2015.

Les ateliers sont organisés par le WIIS, avec l'USIP et le BCSP. Le projet a été lancé en 2013.

Les femmes au sein des forces armées : l'importance du recrutement et de la fidélisation

Les 11 et 12 novembre, un atelier a eu lieu à l'Université Rey Juan Carlos, à Madrid (Espagne), dans le cadre du programme SPS. Un nouveau projet a été lancé à cette occasion, sous la direction de l'Australie et de l'Espagne, afin d'évaluer les incidences de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU sur les forces armées des pays de l'OTAN et des pays partenaires. Le travail des chercheurs consistera à faire une analyse approfondie des rapports transmis par les pays au Bureau du conseiller pour les questions de genre auprès de l'État-major militaire international (EMI) de l'OTAN, lesquels contiennent des données non classifiées sur la situation des femmes au sein des forces armées des pays membres de l'OTAN et des pays partenaires.

« Grâce à cette collaboration multinationale, l'OTAN et ses pays membres pourront comprendre l'importance primordiale du recrutement et de la fidélisation des femmes dans leurs forces armées », indique Mme Elizabeth Broderick, la commissaire chargée des questions de discrimination sexuelle auprès de la Commission australienne des droits de l'homme. « Sur la base de l'expérience australienne, la collaboration permettra aux pays d'élaborer des stratégies centrées sur les meilleures pratiques propres à instaurer l'égalité des genres au sein des forces armées et, à terme, à rendre ces forces plus efficaces. », ajoute-t-elle. 

Ce projet nous donnera les moyens d'analyser les données pour les années 2000 à 2013, et de recenser ainsi les domaines dans lesquels l'OTAN peut améliorer son action à l'appui des objectifs de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU et des résolutions connexes. Il aboutira à l'établissement d'un rapport indiquant les meilleures pratiques, complétées par des recommandations.

« La valeur ajoutée de ce projet tient au fait que des institutions de la société civile, telles que des universités et des organisations de défense des droits de l'homme, coopèrent avec une organisation politico-militaire comme l'OTAN. Cette coopération représente un multiplicateur de forces pour tous les acteurs impliqués dans le projet », observe M. Jesus Gil Ruiz, conseiller pour les questions de genre à l'EMI.

L'OTAN publiera les résultats définitifs et les soumettra aux Nations Unies en 2015, à l'occasion du 15è anniversaire de la résolution 1325.

Continuité du soutien à la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU

Le programme SPS continue d'apporter son soutien aux initiatives en faveur des femmes, de la paix et de la sécurité. Un appel à propositions a ainsi été lancé pour des ateliers, des stages de formation et des projets qui seront confiés à des scientifiques, à des experts et à des décideurs des pays de l’OTAN et des pays partenaires, à l'appui de la mise en œuvre de la résolution 1325 et des résolutions connexes.

« La société civile a montré à plusieurs reprises sa détermination et son rôle moteur dans ce domaine », observe M. Michael Gaul, conseiller principal auprès de l'OTAN. « J'espère donc que nous pourrons continuer à créer de nouvelles occasions - comme ces ateliers - qui rassemblent tout un éventail d'experts. L'OTAN et ses partenaires croient au rôle central que les femmes peuvent jouer dans la construction, la consolidation et le maintien de la paix et de la sécurité. Le programme SPS de l'OTAN est là pour y contribuer.

Le programme SPS est un outil de partenariat de la Division Défis de sécurité émergents (ESC).