Les parlementaires luttent contre la corruption dans le secteur de la défense et de la sécurité
Les 8 et 9 novembre 2014, à l'Académie internationale de lutte contre la corruption, à Laxenburg (Autriche), des parlementaires de pays membres et partenaires de l'OTAN ont participé à un atelier sur les risques de corruption dans le secteur de la défense et de la sécurité.
Dans le cadre du programme pour le développement de l'intégrité (BI - building integrity) mené par l'OTAN, les participants ont passé en revue les pratiques actuelles et examiné les mécanismes de coopération qui permettraient de renforcer le rôle des parlements dans la lutte contre la corruption. Les parlementaires jouent un rôle central dans la supervision des activités des ministères de la Défense, de l'industrie de défense et des contractants privés, en passant au crible les décisions concernant les budgets, les acquisitions et le personnel.
Le programme BI offre des outils pratiques censés aider les pays participants à développer l'intégrité et la transparence, à faire respecter l'obligation de rendre compte et à réduire le risque de corruption dans les secteurs de la défense et de la sécurité. Il encourage les bonnes pratiques, procédures et méthodes, et fournit aux pays un soutien personnalisé pour les aider à rendre leurs institutions de défense et de sécurité plus efficaces. L'atelier était le premier événement de ce type spécialement adapté aux parlementaires.
Le lieutenant-général Franz Reissner, commandant de forces interarmées dans les forces armées autrichiennes, soulignant le défi, pour ces organes législatifs, de renforcer la transparence la redevabilité et l'intégrité dans le secteur de la défense et de la sécurité, a expliqué : « Des sommes d'argent énormes sont investies et par conséquent, le législateur est appelé à instaurer des réglementations efficaces, efficientes et applicables ». Il a mis en avant les bonnes pratiques de l'Autriche dans ce domaine, et mentionné en particulier le code de conduite pour le personnel du ministère autrichien de la Défense et des forces armées autrichiennes.
De hauts représentants de l'OTAN, de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN (AP-OTAN), de l'Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption (GOPAC) et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont également participé à l'atelier.
Le secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les affaires politiques et la politique de sécurité, l'ambassadeur Thrasyvoulos Stamatopoulos, a souligné la nécessité de collaborer pour prévenir la corruption et y répondre : « La corruption tue. Elle tue les perspectives économiques et tue l'investissement. La corruption, telle un virus, ne respecte pas les frontières, et un pays agissant isolément ne peut pas la contenir », a-t-il expliqué, ajoutant que « le secteur de la défense et de la sécurité n'est pas épargné. Au contraire, il existe très souvent dans ce secteur une culture du secret et de l'impunité ». L'ambassadeur Stamatopoulos a également souligné l'intérêt de la contribution de l'OTAN à la prévention de la corruption dans ce secteur. L'expérience de l'OTAN dans les opérations a montré que la corruption avait un impact direct sur la sécurité, avec un coût financier et humain.
L'OTAN s'appuiera sur les conclusions de ces discussions pour développer le programme BI pour la période 2015-2017.
L'atelier, organisé par l'OTAN en collaboration avec l'AP-OTAN et la GOPAC, était accueilli par le gouvernement autrichien.