Le Secrétaire général de l’OTAN exhorte les pays de l’UE à investir dans les capacités
M. Anders Fogh Rasmussen s’est exprimé sur des questions de défense devant le Conseil européen tenu aujourd’hui (19 décembre 2013) à Bruxelles, encourageant les pays européens à continuer de développer leurs capacités militaires et à s’employer à renforcer la coopération et la coordination entre l’OTAN et l’UE. Lors de cette toute première allocution d’un secrétaire général de l’OTAN devant un Conseil européen, M. Rasmussen a déclaré aux chefs d’État et de gouvernement des pays de l’UE que « pour que l’Europe puisse jouer pleinement son rôle, nous devons mettre au point de vraies capacités, les capacités dont nos pays ont réellement besoin : des drones d’observation, des systèmes de ravitaillement en vol, des moyens de transport lourd ».
M. Rasmussen a remercié le président du Conseil, M. Herman van Rompuy, pour son invitation, et il s’est félicité de l’accent mis par l’Union européenne sur la défense, un sujet dont l’importance est reconnue tant par l’UE que par l’OTAN. Il a déclaré que ces dernières années, les défis de sécurité se sont multipliés tandis que les budgets de défense diminuaient, certains pays européens ayant réduit leurs budgets de défense jusqu’à 40 pour cent en termes réels.
Mais il a ajouté que ce qui compte, ce n’est pas seulement ce que l’Europe paie pour la défense, mais aussi le rôle qu’elle joue dans le monde. Se présentant comme un Européen engagé mais inquiet, M. Rasmussen a déclaré : « Je crains que si l’Europe ne souhaite pas jouer pleinement son rôle dans la gestion internationale des crises, ou si elle n’est pas en mesure de le faire, d’autres comblent ce vide. Notre capacité à protéger nos valeurs et à défendre nos intérêts s’en trouverait réduite. »
Insistant sur la nécessité de capacités nationales plus fortes, le secrétaire général a souligné que « ni l’OTAN ni l’UE ne possède ces moyens. Ces moyens appartiennent aux différents États. Ils profitent aux pays qui les détiennent. Et ils permettent à ces pays d’apporter une plus grande contribution au traitement des crises, quel que soit le cadre choisi - l’UE, l’OTAN ou autre. » Pour que l’argent des contribuables soit mieux utilisé, il a lancé un appel à une coopération, une coordination et une cohésion plus étroites entre l’UE et l’OTAN dans le développement des capacités militaires, dans l’élaboration des normes industrielles et dans la manière de concevoir la sûreté maritime et la cybersécurité ; il a également préconisé de coordonner la formation, les exercices et le développement des capacités de défense au profit des partenaires qui ont besoin d’aide.
« C’est maintenant qu’il faut agir » a dit le secrétaire général. « En effet, si nous, Européens, ne prenons pas notre sécurité au sérieux, les Nord-Américains se demanderont à juste titre pourquoi ils devraient le faire. Si nous ne prenons pas de nouveaux engagements en faveur de notre propre défense, nous risquons de voir l’Amérique se désengager – et l’Europe et l’Amérique s’éloigner l’une de l’autre. Aucun d’entre nous ne le souhaite. Et cela ne serait ni dans notre intérêt ni dans celui du reste du monde. »