Engagement capacitaire de Prague (PCC)

  • Mis à jour le: 28 Oct. 2010 07:52

Au sommet de lOTAN qui s'est tenu en 2002 Prague, les dirigeants des pays membres de l'Alliance se sont engagés au plus haut niveau à améliorer les capacités opérationnelles de leurs forces armes prises individuellement et collectivement.

Les chefs d’État et de gouvernement se sont mis d’accord sur des objectifs par pays et des délais fermes en vue d’améliorer les capacités existantes et d’en développer de nouvelles dans des domaines spécifiques. L’Alliance a mis en place des mesures permettant de faire un suivi et un bilan des progrès réalisés.

L’objectif est de s’assurer que l’OTAN pourra remplir ses engagements opérationnels présents et futurs et faire face aux nouvelles menaces que représentent le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.

Ceci est particulièrement important au moment où l’OTAN entreprend de nouvelles missions dans des zones éloignées comme l’Afghanistan. Ces missions exigent des forces qui puissent être déployées rapidement dans des zones lointaines pour mener une large gamme de missions et rester sur le théâtre des opérations pour de longues périodes.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Aux termes de l’Engagement capacitaire de Prague, les pays membres se sont mis d’accord pour améliorer leurs capacités sur plus de 400 aspects spécifiques de huit domaines essentiels pour les opérations militaires d’aujourd’hui :

  • Défense contre les armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires ;
  • Renseignement, surveillance et acquisition d'objectifs ;
  • Capacité aéroportée de surveillance terrestre ;
  • Systèmes déployables et protégés de commandement, contrôle et communications ;
  • Efficacité au combat, y compris les munitions à guidage de précision et la neutralisation des défenses aériennes ennemies ;
  • Transport aérien et maritime stratégique ;
  • Ravitaillement en vol ;
  • Unités déployables d'appui tactique/de soutien des forces au combat.

Les membres de l’OTAN ont amélioré leurs capacités dans ces domaines, individuellement et collectivement.

Ainsi, dans les domaines du transport stratégique et du ravitaillement en vol, des consortiums multinationaux ont été créés pour donner à l’Alliance les capacités requises.

Une approche similaire a été adoptée pour la défense contre les armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires : des pays membres de l’OTAN ont créé conjointement un bataillon multinational chargé de fournir cette capacité. L’acquisition par l’OTAN d’un système aéroporté de surveillance terrestre fait également l’objet d’un projet multinational, tout comme la création d’une escadre expéditionnaire de F-16.

Dans d’autres domaines, les pays membres de l’OTAN sont convenus d’améliorer leurs capacités individuellement, en atteignant des objectifs par pays pour améliorer leurs capacités ou en développer de nouvelles dans des délais déterminés.

Le PCC est coordonné avec les efforts de l’Union européenne pour améliorer ses propres capacités. Un groupe OTAN-UE sur les capacités a été créé dans ce but sur la base des arrangements dits « Berlin plus ». Pour assurer la complémentarité des processus OTAN et UE, on a fait en sorte de confier aux mêmes pays la responsabilité des mêmes capacités dans les deux organisations. Ainsi, dans le domaine du transport aérien stratégique, l’Allemagne dirige à la fois le consortium OTAN et le groupe pour le plan d’action européen sur les capacités.

Quelle a été l’évolution du projet ?

Les efforts pour améliorer les capacités opérationnelles de l’Alliance ont commencé au sommet de l’OTAN tenu en avril 1999 à Washington au cours duquel les dirigeants alliés ont lancé l’Initiative sur les capacités de défense (DCI).

Il s’agissait de déterminer un certain nombre de domaines dans lesquels les capacités de l’Alliance devaient être améliorées. Ces domaines étaient regroupés en cinq grandes catégories :

  • Aptitude au déploiement et mobilité : déployer des forces rapidement dans les zones de crise ;
  • Efficacité de la prise à partie : améliorer les capacités de pointe des forces ;
  • Consultation, commandement et contrôle : donner aux forces la meilleure connaissance et le meilleur contrôle possibles de la situation ;
  • Surviabilité : protéger les forces ;
  • Soutenabilité et logistique : soutenir les forces sur le terrain.

La DCI a contribué à améliorer les capacités de l’Alliance dans de nombreux domaines importants. Cependant, les pays n’étant pas tenus de faire état individuellement des progrès réalisés, les résultats obtenus dans le cadre de la DCI ont été inégaux.

De la DCI au PCC

Aussi, les ministres de la défense des pays membres de l’OTAN sont-ils convenus, lors d’une réunion à Bruxelles en juin 2002, de recentrer leurs efforts sur quatre grands domaines d’une importance fondamentale pour l’efficacité de toutes les missions de l’Alliance, y compris la défense contre le terrorisme :

  • Défense contre les attaques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) ;
  • Supériorité des systèmes de commandement, d'information et de communication ;
  • Amélioration de l'interopérabilité des forces déployées et des aspects clés de l'efficacité au combat ;
  • Déploiement rapide et soutenabilité des forces au combat.

Ils ont également décidé de faire reposer cette nouvelle initiative sur des engagements fermes pris par chaque pays sur la base de décisions nationales et de fixer des dates auxquelles les insuffisances constatées devraient être corrigées. Les ministres de la défense sont convenus d’intensifier la coopération multinationale pour atteindre les objectifs définis pour les capacités, de s’assurer qu’ils sont réalistes d’un point de vue économique et de les coordonner avec les efforts entrepris par l’Union européenne pour améliorer ses propres capacités.

Au sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Prague en novembre 2002, la nouvelle initiative a été officiellement entérinée et lancée au plus haut niveau politique par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OTAN.

État d’avancement à Istanbul

Deux ans plus tard, au sommet d’Istanbul, les chefs d’État et de gouvernement ont réitéré leur soutien à l’Engagement capacitaire de Prague et sont convenus de s’attacher à combler les insuffisances critiques qui subsistaient.

En même temps, les ministres de la défense ont décidé de fixer, pour leurs forces terrestres, des objectifs d'employabilité correspondant à une déployabilité de quarante pour cent et une soutenabilité de huit pour cent. Cela signifie que les forces armées des pays membres seront restructurées de telle sorte que, à tout moment, quarante pour cent des forces terrestres puissent être déployés et huit pour cent soutenus dans le cadre de missions lointaines. Les pays s'attacheront à atteindre ces objectifs, et pourraient même les dépasser. Ces objectifs ont été entérinés par les chefs d’État et de gouvernement.

Les ministres de la défense d’un certain nombre de pays ont également signé un mémorandum d'entente sur le transport aérien stratégique, alors que d'autres pays ont signé des lettres d'intention sur le transport maritime stratégique et un mémorandum d'entente sur la création d'une escadre expéditionnaire de F-16.

Quels organes de l'OTAN jouent un rôle central?

Le Groupe de travail excutif, compos des Conseillers pour la dfense des dlgations nationales auprs de l'OTAN, supervise les travaux consacrs l'Engagement capacitaire de Prague.