Déclaration du Secrétaire général en conférence de presse
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Bonjour, Mesdames et Messieurs,
Je tenais à vous rencontrer aujourd'hui, accompagné du SACEUR, pour faire le point de façon détaillée sur la progression de l'opération de l'OTAN "Force alliée", commencée depuis un peu plus d'une semaine.
Dans un instant, le SACEUR et son équipe vous parleront des aspects militaires.
Mais d'abord, je tiens à souligner que les objectifs politiques de l'OTAN restent les mêmes :
- premièrement et avant toute chose, nous devons mettre fin à la tuerie au Kosovo et aux destructions brutales qui touchent les vies et les biens;
- deuxièmement, nous devons mettre un terme à l'effroyable situation humanitaire qui se déroule en ce moment au Kosovo et créer les conditions nécessaires pour que les réfugiés puissent rentrer chez eux;
- troisièmement, nous devons créer les conditions d'une résolution politique de la crise du Kosovo sur la base de l'accord de Rambouillet.
Ces objectifs sont les nôtres depuis longtemps.
Nous avons essayé de les atteindre par la négociation.
A Rambouillet, le président Milosevic avait une occasion unique de régler cette question par la négociation et sur la base d'un accord de paix juste et équilibré.
Mais il a rejeté cet accord, qui pourtant prenait en compte les intérêts des Serbes comme ceux des Albanais du Kosovo.
Au lieu de cela, il a préparé son épuration ethnique, et cela depuis des mois.
Même avant la fin des pourparlers de Paris, il avait entamé ses opérations de nettoyage systématique à travers le Kosovo.
Il a démontré que seule l'intéressait une solution militaire, dictée par lui et par lui seul.
Il n'a laissé à l'Alliance aucune autre solution que de lancer des opérations militaires.
L'OTAN a entamé une opération difficile.
Mais nous pensons que c'est la bonne décision, et qu'il est de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour faire cesser la tuerie au Kosovo.
C'est pourquoi chaque Allié s'est engagé à fournir son plein soutien et maintiendra celui-ci.
L'OTAN reste unie et déterminée.
Après une semaine d'opérations aériennes de l'OTAN, je suis convaincu que nous exerçons un impact majeur sur l'appareil de guerre criminel de Belgrade.
Nous dégradons sa capacité de perpétrer les actes de violence commis actuellement au Kosovo.
Par ailleurs, la portée et le rythme de nos opérations augmentent sans cesse.
J'invite à présent le SACEUR à vous donner plus de précisions.
[EXPOSE DU SACEUR]
Comme vous pouvez le voir, le cercle se referme autour des forces armées yougoslaves.
Par ses effets cumulatifs, notre campagne aérienne aura un impact de plus en plus marqué. L'opération est efficace.
La tragédie humanitaire actuelle n'est pas une réaction spontanée aux opérations aériennes de l'OTAN. C'est le dernier chapitre d'une stratégie soigneusement planifiée et méthodiquement exécutée, qui a commencé bien avant que l'OTAN eut décidé d'agir.
Une seule personne est responsable de la fuite de tous les réfugiés qui affluent maintenant dans les pays voisins, et c'est Milosevic.
Chaque réfugié atteste qu'il a été chassé de sa maison par les soldats de Milosevic, et non pas les bombes de l'OTAN.
Je suis chaque jour en contact avec les dirigeants des pays voisins. Je les ai assurés du soutien et de l'aide de l'OTAN en ces moments difficiles.
Les pays membres de l'OTAN apportent une aide humanitaire active aux réfugiés qui se trouvent en Albanie et dans l'ERYM.
D'ores et déjà, des tentes, des couvertures, des vêtements, de la nourriture et des médicaments ont été acheminés jusqu'à tous ceux qui, victimes de l'agression de Milosevic, sont aujourd'hui sans abri.
Notre Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe aide activement le HCR des Nations Unies, et nous envoyons un Officier de liaison de l'OTAN auprès du HCR à Genève pour coordonner cette assistance.
Mais il est clair que la seule solution à la crise humanitaire est un règlement politique pour le Kosovo qui permettra aux réfugiés de rentrer chez eux en sécurité. Ce règlement politique devra être garanti par une Force de mise en oeuvre de la paix dirigée par l'OTAN.
Le président Milosevic devra écouter le message de l'OTAN. Devant la pression de plus en plus forte des Alliés, il sera contraint de mettre un terme à son agression. L'OTAN ne s'arrêtera que lorsque lui-même s'arrêtera.
Mais ce n'est pas une situation que l'on peut régler en 24 ou en 48 heures.
Nous n'avons jamais prétendu le contraire.
Comme l'indiquait le SACEUR, nous réussirons, mais il nous faudra de l'endurance et de la détermination.
Ce que nous avons vu au Kosovo ces derniers jours est une remise en cause directe de toutes les valeurs sur lesquelles nous bâtissons une Europe nouvelle et non divisée.
Milosevic et son gouvernement représentent l'antithèse de tout ce à quoi nous sommes attachés.
Nous ne pouvons donc tolérer ce comportement barbare d'un autre âge dans une Europe qui veut se façonner un avenir plus uni et plus éclairé.
Notre cause est une cause juste.
Il est de notre devoir de la défendre.