Intervention
du Ministre de la Défense de la France, Alain Richard<br />sur l'état actuel et les perspectives pour la coopération OTAN-Russie liée à la défense
- French
- English
Monsieur le Secrétaire général, mon cher collègue,
Messieurs les Ministres,
Un an après la signature de l'Acte fondateur, le bilan du nouveau partenariat entre l'OTAN et la Russie dans le domaine de la défense, dont nous allons maintenant discuter, nous apparaît, dans l'ensemble, très satisfaisant.
Les réunions du Conseil Permanent Conjoint dans ses différentes formations des ministres et ambassadeurs, comme les travaux de nos des Chefs d'Etat-Major ou des représentants militaires, fournissent une base institutionnelle solide pour construire la coopération de défense entre l'OTAN et la Russie.
Vous m'avez parfois dit, cher collègue, Maréchal Sergueïev, que la Russie souhaitait que ces instances ne se contentent pas de faire de la figuration. Nous partageons entièrement ce sentiment.
Nos représentants, diplomates et militaires, font de leurs rencontres un instrument efficace au service de la sécurité en Europe. Pour compléter la mise en ¦uvre de l'Acte fondateur sur le plan institutionnel, il importe désormais de mettre en place à Moscou une mission militaire de liaison de l'OTAN. Les discussions sont bien engagées, elles doivent aboutir car cette présence militaire au quartier général de l'OTAN et à Moscou offrira un signe visible supplémentaire de notre attachement mutuel au respect des principes de réciprocité et de transparence. Cette présence devrait aussi faire progresser efficacement notre coopération militaire.
L'actualité nous a donné, bien sûr, l'occasion de nous consulter régulièrement sur l'évolution des crises affectant notre continent. En Bosnie, comme nous l'avons vu, nous coopérons efficacement sur le terrain ; la concertation en amont, au niveau politique et sur les travaux de planification, s'est développée. Notre Conseil offre également un cadre pour des échanges sur la crise du Kosovo, ce qui vient fructueusement d'avoir lieu.
Au-delà, la mise en ¦uvre de notre ambitieux programme de travail a permis de lancer des travaux approfondis sur des sujets importants d'intérêt mutuel : les questions nucléaires, les infrastructures militaires, le maintien de la paix, la prolifération des armes de destruction massive, les plans civils d'urgence.
En ce qui concerne la prolifération, je voudrais souligner, à la lumière de la récente déclaration commune OTAN-Russie relative aux essais nucléaires indiens et pakistanais, la proximité de nos positions et notre volonté partagée de promouvoir la non-prolifération au moyen des traités internationaux. Les réunions spécifiques dans ce domaine doivent être l'occasion de réels échanges.
Par ailleurs, le groupe de travail que nous avons créé pour approfondir ensemble la notion de maintien de la paix témoigne que nous pouvons donner une réelle substance à l'Acte fondateur, comme nous l'espérions en le signant. La France, comme d'autres, a contribué activement aux débats qui, nous l'espérons, permettront de déboucher sur la définition de modalités pratiques dans la perspective d'opérations conjointes nouvelles là où elles seraient nécessaires.
A cet égard, vous savez aussi que l'OTAN a mis au point le concept GFIM pour adapter nos moyens de commandement à la nature imprévisible des crises et aux besoins de flexibilité quant à la participation des nations à leur règlement. Il nous a paru important d'en faire ici une présentation, afin de réfléchir aux modalités d'une association entre l'OTAN et la Russie dans ce domaine.
Pour résumer, cette première année de coopération militaire a réellement instauré le début d'un dialogue stratégique entre la Russie et l'OTAN. Nous sommes conscients que, sur beaucoup de sujets, nous ne sommes qu'au début de nos échanges et nous devons encore les améliorer. La concertation s'est développée. Les mécanismes entrent en application. Des pistes sont tracées. Nous avons ainsi posé les premières pierres d'un nouveau partenariat en matière de défense. Il doit nous permettre de bâtir, selon un processus progressif, basé sur la confiance et la réciprocité, une sécurité commune et globale dans la région euro-atlantique.