Déclaration
du Conseiller fédéral Flavio Cotti à l'occasion de la signature du document cadre du Partenariat pour la paix
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C'est avec un réel plaisir et avec profonde satisfaction que je m'apprête à signer aujourd'hui, au nom de la Suisse, le document-cadre du partenariat pour la paix. Plaisir, Mesdames et Messieurs, car je me vois entourer des Hauts Représentants de pays amis avec lesquelles la Suisse entretient depuis toujours des relations intenses marquées par le respect et l'amitié.
Satisfaction, car cette signature, car le partenariat pour la paix présente un des témoignages certains de la nouvelle situation qui caractérise en Europe le vaste problème de sécurité depuis que le partage de notre Continent en deux blocs séparés, on peut l'affirmer, appartient définitivement au passé.
Partenariat pour la paix, représente des éléments essentiels et symboliques en même temps. Pour appel que l'Histoire a profondément évolué en Europe depuis 1989. Il s'agit maintenant pour nous toutes, pour nous tous, de maîtriser la nouvelle donne stratégique et de répondre à l'exigence tellement ressentie par nos peuples qui ont vécu dans leur histoire bien des drames dûs aux divergences profondes, ériger une réelle communauté de sécurité globale soit en même temps la garantie du fait que l'histoire ne se répètera pas et donc la base même d'une vie de paix dans l'Europe aux conflits séculaires, une vie de paix fondée sur les valeurs de la démocratie, des droits de l'Homme et de la société civile.
L'OSCE représente aussi depuis vingt ans un signe visible de cette volonté commune, et de son sommet qui vient de se tenir à Lisbonne a confirmé la révolution stratégique que nous avons vécu avec la déclaration sur le modèle de sécurité. Bien sûr des opinions divergentes se sont manifestées à Lisbonne, sur la manière de parvenir à l'objectif de sécurité qui nous est commun. Pour ne pas revenir sur les options différentes et toutes au moment d'actuels légitimes qui s'y sont manifesté.
J'en ai parlé ce matin lors de la réunion du ...... Il me suffira de dire ici le partenariat pour la paix présente une contribution concrète, fictive, fondée sur une commune volonté et non sur la tentation de la rhétorique pour ce qui a trait à la future coopération européenne en matière de sécurité. Je suis fier de pouvoir, Mesdames et Messieurs, vous transmettre la volonté de la Suisse de participer au Partenariat pour la paix, d'en partager des valeurs qui en représentent le fondement irremplaçable.
Mon pays cherchera dans le futur à apporter sa contribution au renforcement de ces valeurs et par-là à la paix sur notre Continent; elle fera cela comme elle l'a fait cette année en assumant la présidence de l'OSCE: avec la volonté de s'ouvrir de manifester participation et solidarité, d'attester la communauté de destin qui est la réalité de nos pays et de nos peuples. Les décisions aussi en matière de politique étrangère dans mon pays, vous savez, semble toujours fondé sur un large débat public.
Même si, comme dans le cas d'espèce, la démocratie directe n'est pas mise en cause du point de vue formelle, le Conseil fédéral ne saurait me charger ...... aujourd'hui de signer le document-cadre s'il ne pouvait pas compter sur une large discussion qui a précédée l'acte formel d'aujourd'hui. Discussion intense, parfois polémique, comme il se doit dans une vraie démocratie, débat approfondi au niveau du Parlement et de l'opinion publique qui ont été informés en détail de la nature de l'initiative et de la signification de la participation suisse.
La décision du Conseil fédéral de participer au Partenariat pour la paix se fonde sur la conviction claire et non contestable que ce nouvel engagement de la Suisse non seulement n'est pas en contradition avec son statut de neutralité; au contraire la signature d'aujourd'hui répond parfaitement aux exigences de la politique suisse de neutralité. La Suisse reste en effet fidèle à sa neutralité armée. Le rapport de politque étrangère du Conseil fédéral de 1993 fait état de cette volonté de mon pays.
En conséquence la Suisse n'entend pas adhérer à l'Alliance de l'Atlantique Nord . L conception de la neutralité qui est la nôtre, bien différente de ce que certain ne pourrait imaginer. La neutralité ne signifie pas du tout pour nous une volonté de se renfermer dans son petit jardin. La neutralité ne bloque pas nos initiatives d'ouverture et de solidarité sur tout neutralité ne signifie en aucune manière l'absence de la scène internationale, ou pire, abstention lorsqu'qu'il s'agit d'évaluer cette même scène. Au contraire, la neutralité nous oblige à l'ouverture, à la solidarité à affirmer de manière claire et nette nos visions et nos opinions.
Simplement, la neutralité nous empêche de participer à des structures internationales de défense et collaboration militaire, naturellement de participer à des actions de guerre qui ne soient des actions de pure défense. C'est la raison pour laquelle la Suisse devra limiter sa collaboration à PFP aux facettes qui ne soient pas en contradiction avec sa neutralité.
Nos domaines prioritaires pourront être la promotion par exemple du contrôle démocratque des forces armées, la diffusion du droit humanitaire international, la formation dans ce domaine: un domaine qui traditionnellement représente un point fort de la présence suisse sur la scène internationale. De plus, on pourra renforcer la formation des officiers et des diplomates en matière de politique de sécurité la formation dans le domaine du sauvetage et en général des opérations humanitaires.
Le soutien logistique des mesures de maintien de la paix et le contrôle du désarment étant aussi des secteurs auxquels sera réservé la concentration de mon pays. Le Conseil fédéral se réjouit de pouvoir débattre dans le proche futur des modalités détails de la participation suisse. Cela se fera sur la base de notre document de présentation.
Je n'ai aucun doute que mon collègue et ami , le chef du Département militaire fédéral pourra au plus vite et sur cette base signer ce programme de partenariat indiiduel. Mesdames et Messieurs, voilà les éléments fondamentaux qui ont poussé le Gouvernement suisse à proposer la participation suisse au Partenariat pour la paix. Voilà les raisons essentielles de la signature que nous allons apporter maintenant avec la conviction la plus profonde.