Allocution
de M. Alejandro Alvargonzález, Ssecrétaire général adjoint pour les affaires politiques et la politique de sécurité de l’OTAN à la cérémonie d'inauguration du pôle régional pour le sud, JFC Naples
- French
- English
Amiral, Excellences, Mesdames et Messieurs,
C'est un grand honneur pour moi de pouvoir m'adresser à une telle assemblée internationale de personnalités de marque, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration du pôle régional pour le sud.
Je me réjouis tout particulièrement d'être parmi vous aujourd'hui car en ma qualité de secrétaire général adjoint pour les affaires politiques et la politique de sécurité, je travaille directement, avec mes collaborateurs, sur les questions liées au dialogue politique et à la coopération pratique avec nos partenaires en Méditerranée et au Moyen-Orient.
L'OTAN et ses partenaires du Dialogue méditerranéen (DM) et de l'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI) font face à des menaces et des défis de sécurité transnationaux communs : le terrorisme international, le débordement des crises que connaissent les États défaillants ou faillis, le trafic d'armes légères et de petit calibre, la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, la sûreté maritime, et la protection des voies de communication maritimes et des voies d'approvisionnement en énergie, en particulier des goulets d'étranglement. L'OTAN, grâce à son expérience et à son expertise, apporte une valeur ajoutée pour relever ces défis.
Depuis plus de vingt ans, l'OTAN s'emploie à développer un dialogue politique régulier et une coopération pratique avec les pays du Dialogue méditerranéen, et depuis une dizaine d'années avec les pays du Golfe dans le cadre de l'Initiative de coopération d'Istanbul. L'Alliance est parvenue à instaurer une nouvelle culture de la coopération dans le domaine de la sécurité, avec douze partenaires de la région aux expériences bien différentes.
Ces partenaires appliquent les normes de l’OTAN et promeuvent l'interopérabilité avec l'Alliance, tout en modernisant leurs secteurs de la défense et de la sécurité. Tous sont demandeurs d'une plus grande coopération et d'une plus grande aide de l'OTAN dans ces deux domaines. Des programmes individuels de partenariat et de coopération et des programmes d'assistance en matière de renforcement des capacités de défense, conçus sur mesure, leur permettent à tous d'intensifier leur dialogue politique et leur coopération pratique avec l'OTAN.
Ce que souhaite l'OTAN, c'est projeter la paix et la stabilité, et elle estime pouvoir le faire au mieux en aidant ses partenaires à mettre en place des capacités et des institutions de défense et de sécurité solides et transparentes, dans le cadre d'un partenariat pour la stabilité.
Qu'il s'agisse du Dialogue méditerranéen ou de l'Initiative de coopération d'Istanbul, les partenariats de l'OTAN avec les pays de la région sont axés tant sur la prévention que sur les opérations.En favorisant le dialogue politique et la coopération pratique dans les domaines de la défense et de la sécurité avec ses nombreux partenaires du DM et de l'ICI, de cultures différentes, dans le cadre d'une relation à double sens et d'une approche sur mesure, l'OTAN a pu corriger les idées reçues au service d'une meilleure compréhension mutuelle ; il a ainsi été possible d'éviter les tensions et, par conséquent, les conflits. .
La contribution politique et militaire de six pays du DM et de l’ICI (Bahreïn, Jordanie, Koweït, Maroc, Qatar et Émirats arabes unis) aux opérations dirigées par l'OTAN en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan et en Libye témoigne de l'efficacité de l'engagement opérationnel de l'Alliance avec ces partenaires, qui favorisent ainsi la sécurité, la stabilité et la paix dans le monde.
Le Commandement allié de forces interarmées de Naples a joué un rôle déterminant dans la conduite de ces opérations, et son apport est aussi essentiel pour ce qui est des trois tâches fondamentales de l'Alliance, à savoir la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative. C'est la raison pour laquelle la décision de développer l'axe stratégique sud de l'OTAN, annoncée par le secrétaire général M. Stoltenberg à la réunion de février des ministres de la Défense, revêt une telle importance.
Ainsi, le pôle régional pour le sud permettra, par la gestion et le partage des informations collectées, d'améliorer la connaissance de la situation dans la région et la compréhension des menaces, défis et opportunités qui s'y présentent ; il contribuera à la mise en œuvre des programmes individuels de partenariat et de coopération et des programmes de renforcement des capacités de défense avec nos partenaires du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ; il permettra d'intensifier le dialogue entre les experts de l’OTAN et leurs homologues des pays partenaires, les organismes civils, les organisations internationales et d'autres entités non OTAN.
Ce faisant, l'OTAN continuera de travailler avec ses partenaires en Méditerranée et au Moyen-Orient suivant les principes qui caractérisent leur coopération depuis de nombreuses années, et en particulier les principes de la coresponsabilité et de l'engagement bidirectionnel, par lesquels l’OTAN cherche à obtenir la contribution des partenaires pour assurer la réussite de leur collaboration, par le biais d'un processus de consultations régulières, en mettant tout particulièrement l’accent sur la coopération pratique. Nous nous emploierons également à promouvoir activement la complémentarité entre nos travaux et ceux des autres organisations internationales avec lesquelles nous coopérons déjà, notamment l'ONU, l'Union européenne et la Ligue des États arabes. Cela permettra de garantir que les activités que nous menons dans le sud se renforcent mutuellement.
Mais si nous partageons avec nos partenaires du sud les menaces et défis de sécurité que j'ai évoqués au début de mon allocution, il est vrai aussi que nous aspirons, tout comme eux, à la stabilité, à la sécurité et à la paix. Je suis convaincu que ces aspirations peuvent être comblées grâce à une approche multilatérale et coopérative de la sécurité, qui est précisément l'approche que l'OTAN souhaite promouvoir en œuvrant de concert avec ses partenaires, au travers notamment du pôle régional pour le sud.
La création de ce pôle répond à une demande que les Alliés ont formulée à plusieurs reprises. Une première équipe est déjà à l'œuvre au sein de ce pôle. Ses membres, qui se sont tous portés volontaires, savent que leur travail ne sera pas aisé, qu'ils devront s'adapter à une structure nouvelle à l'OTAN, ainsi qu'à une nouvelle culture de travail. Je tiens à les remercier de se mettre au service de cette tâche pour ainsi réaliser l'ambition des Alliés et des partenaires, qui est de garantir la sécurité de nos citoyens et de nos pays.
Merci beaucoup.