Communiqué final
Président : M. J. Luns
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<p>Échange de vues sur l'évolution des force nucléaires stratégiques soviétiques - Incidence des progrès technologiques sur la dissuasion - Processus de consultation Nucléaire. </p>
Le Groupe des plans nucléaires de l'OTAN (NPG), composé des Ministres de la défense de huit pays membres de l'Alliance, vient de clore sa quinzième réunion semestrielle après deux jours de conférence à Bergen.
Participaient à cette réunion les Ministres de la défense suivants: M Georg Leber (République fédérale d'Allemagne), M. Eustathios Latsoudis (Grèce), M. Giulio Andreotti (Italie), M. Henk Vredeling (Pays-Bas), M. Alv Jakob Fostervoll (Norvège), M. Roy Mason (Royaume-Uni) et M. James R. Schlesinger (Etats-Unis). M. Arthur R. Menzies, Représentant permanent du Canada auprès du Conseil de l'Atlantique Nord, représentait M. James Richardson, Ministre de la défense nationale du Canada. La réunion était présidée par M. Joseph M.A.H. Luns, Secrétaire général de l'OTAN. Conformément à la pratique établie, l'Amiral Sir Peter Hill-Norton, Président du Comité militaire de l'OTAN, le Général Andrew J. Goodpaster, Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe (SACEUR) et l'Amiral Ralph W. Cousins, Commandant Suprême des Forces Alliées de l'Atlantique (SACLANT), étaient également présents.
Depuis sa création, en décembre 1966, le NPG constitue un forum où sont étudiées et évaluées de façon très complète les questions de politique de défense nucléaire qui intéressent l'Alliance.
Des études détaillées préparées pour les Ministres de la défense au sujet de divers aspects des questions de défense nucléaire leur ont permis de procéder à des échanges de vues approfondis sur l'orientation de la politique nucléaire. Le NPG est le principal moyen dont disposent les gouvernements de l'OTAN pour élaborer les grands principes applicables aux plans militaires, ainsi que pour déterminer les procédures à suivre afin d'assurer efficacité des consultations et décisions relatives à l'éventuelle utilisation défensive d'armes nucléaires par l'OTAN. Les Ministres ont réaffirmé leur conviction que le travail du NPG est extrêmement précieux pour eux et pour l'Alliance tout entière.
A l'invitation d'autres Ministres, le Ministre de la défense de la Norvège a fait une déclaration sur la politique nucléaire et sur la politique de bases de ce pays. A partir d'un exposé du Secrétaire à la défense des Etats-Unis, les Ministres ont entamé un échange de vues constructif sur l'évolution récente et prévisible du développement et du déploiement des forces nucléaires stratégiques soviétiques. Ils ont noté et examiné avec soin les répercussions, pour l'équilibre stratégique entre l'Est et l'Ouest, du regrettable accroissement que continue de marquer le potentiel nucléaire soviétique. A la suite d'une discussion sur les récents développements de la doctrine des Etats-Unis en matière d'objectifs, qui est en harmonie avec la stratégie OTAN de la riposte graduée, les Ministres se sont félicités des nouveaux éléments qui leur étaient donnés pour apprécier dans quelle mesure ces développements augmentent la crédibilité du dispositif de dissuasion opposé à toute menace visant l'Europe OTAN et l'Amérique du Nord.
Les Ministres ont également entendu un exposé de M. Schlesinger traitant de certains développements technologiques qui pourraient avoir des conséquences pour le potentiel nucléaire tactique de l'Alliance et on procédé à un échange de vues préliminaire au sujet des incidences que les progrès de la technologie pourraient avoir sur le dispositif de dissuasion et de défense de l'OTAN. Ils ont décidé de maintenir à l'étude les implications de ces développements sur le plan politique et militaire en général.
Poursuivant l'étude des dispositions à prendre pour organiser plus efficacement la consultation entre gouvernements membres en période de tension ou d'hostilités, les Ministres ont approuvé un rapport sur certains aspects du processus de consultation nucléaire requérant l'intervention du Comité militaire de l'OTAN. Ils ont jugé que ce rapport devrait être soumis au forum plus large que constitue le Comité des Plans de Défense.
Se fondant sur une étude effectuée par six pays du NPG, les Ministres ont également débattu de la stratégie politico-militaire et de la doctrine militaire du Pacte de Varsovie en fonction de leurs répercussions sur l'emploi tactique éventuel d'armes nucléaires. Ils ont noté que cette étude contribuait très utilement à mieux faire comprendre une question qui est importante pour l'établissement des plans de défense de l'Alliance. Au terme de leur débat, les Ministres ont décidé de transmettre l'étude considérée, avec quelques commentaires, au Comité des Plans de Défense.
Avant de se séparer, les Ministres ont passé en revue le programme de travail du NPG et donné leurs directives quant aux tâches futures. Ils ont décidé que la prochaine réunion ministérielle du NPG se tiendra en Italie, au cours de l'automne 1974.