Communiqué final

Président : M. D.U. Stikker

  • 08 May. 1961 - 10 May. 1961
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  • Mis à jour le: 05 Nov. 2008 18:16

Confirmation de la position sur l'Allemagne - Désarmement - L'aide aux régions moins développées du monde - Etude des moyens d'aider la Grèce et la Turquie à accélérer leurs programmes de développement.

  1. Le Conseil de l'Atlantique Nord a tenu sa réunion ministérielle de printemps à Oslo du 8 au 10 mai 1961, sous la présidence de son nouveau Secrétaire Général, M. D.U. Stikker.

I

  1. Depuis que les pays atlantiques se sont unis, il y a douze ans, conformément à la Charte des Nations Unies, pour assurer leur défense commune, leur alliance a sauvegardé la paix et la liberté. Mais aujourd'hui la menace qui les a rassemblés n'est plus seulement militaire; elle présente également des aspects politiques, économiques, scientifiques et psychologiques de portée mondiale.
  2. L'Alliance Atlantique ne menace personne. Elle ne sera jamais utilisée à des fins d'agression. Elle cherche à éliminer la guerre et les causes de la guerre. Mais elle est résolue à défendre la liberté des peuples qu'elle représente. Dans le monde, tel qu'il est aujourd'hui, l'unité et la puissance de l'Alliance Atlantique sont indispensables au maintien de la paix et de la liberté. Ses ressources collectives "intellectuelles et matérielles" sont pleinement suffisantes pour lui permettre de s'acquitter de cette tâche. Convaincues de leur puissance, de leur résolution et de la valeur des idéaux qu'elles défendent, les quinze nations atlantiques continuent à se consacrer à la construction d'un monde affranchi de la fausse doctrine du conflit permanent et inévitable.

II

  1. Les Ministres ont examiné l'évolution de la situation dans le monde. Constatant les efforts accrus du bloc communiste en vue de fomenter et d'exploiter des conflits et d'étendre sans cesse sa domination, ils ont réaffirmé leur résolution de relever ce défi.
  2. Pour leur part, les nations atlantiques sont prêtes à apporter leur contribution à une solution juste et équitable des problèmes politiques en suspens. Elles déplorent que l'Union soviétique ne soit pas disposée à agir de même.
  3. Les Ministres ont constaté avec regret l'absence de tout progrès dans la réunification de l'Allemagne. Ils ont réaffirmé leur conviction qu'une solution pacifique et équitable du problème allemand, y compris Berlin, ne peut intervenir que sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. En ce qui concerne notamment Berlin, les Ministres ont confirmé leur résolution - proclamée dans leur déclaration du 16 décembre 1958 - de sauvegarder la liberté de Berlin-Ouest et de sa population. En ce qui concerne la menace souvent proférée par l'Union soviétique de signer un traité de paix séparé, ils réaffirment la position qu'ils ont prise dans leur déclaration de 1958 aux termes de laquelle "la dénonciation par l'Union soviétique des accords interalliés sur Berlin ne peut en aucune façon priver les autres parties des droits que ces accords leur donnent, ou dégager l'URSS de ses obligations".
  4. Le désarmement par étapes, sous contrôle international efficace, demeure l'un des principaux objectifs des Gouvernements de l'Alliance. Le Conseil exprime l'espoir que l'initiative prise par les Etats-Unis d'engager des consultations avec l'Union soviétique, en vue d'établir une procédure acceptable de part et d'autre, permettra la reprise des négociations à la fin de juillet. Il a décidé que la position des membres de l'Alliance participant à ces négociations serait élaborée au moyen d'une consultation étroite au sein du Conseil de l'Atlantique Nord.
  5. Au sujet des négociations de Genève sur la suspension des essais nucléaires, le Conseil a noté avec satisfaction que les Gouvernements des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont soumis un texte de traité d'une portée très étendue qui offre des perspectives d'accord. Il regrette les nouvelles difficultés suscitées par l'attitude négative du Gouvernement soviétique et exprime l'espoir que celle-ci sera modifiée dans un proche avenir de manière à permettre à ce Gouvernement d'être partie à un Traité efficace, première et significative étape dans la voie du désarmement.
  6. La tâche qui consiste à aider les régions moins développées du monde à améliorer leur situation économique et sociale constitue l'un des grands impératifs de notre époque. Cette tâche, les membres de l'Alliance Atlantique l'acceptent de grand coeur; et, dans leur examen de la situation mondiale, les Ministres ont accordé une très grande importance à cette question. Ils ont pris note avec satisfaction du volume considérable de l'aide apportée par le monde libre - aide qui dépasse de loin celle que fournit le bloc sino-soviétique - et réaffirmé leur détermination accroître ces efforts.
  7. Les Ministres ont discuté les problèmes que pose l'élaboration des plans à long terme de l'Alliance dans le domaine non militaire, sur la base d'un rapport présenté par le Conseil Permanent sur le développement et le rôle futurs de l'Alliance dans les domaines politique et économique, ainsi que dans d'autres domaines, tels que celui de la protection civile. Sur la base de ce rapport, ils ont donné des directives au Conseil Permanent, en vue de renforcer la cohésion de l'Alliance.
  8. Le Conseil a reconnu que d'importants progrès ont été réalisés dans la voie d'une plus étroite unité d'intention et d'une plus complète harmonisation de l'action des pays membres. Il a souligné l'importance, à cette fin, d'une consultation étroite, franche et permanente en vue de rendre efficace l'unité croissante de l'Alliance Atlantique.
  9. Les Ministres ont invité le Conseil Permanent à poursuivre, en étroite coopération avec les autorités militaires, leurs études sur la situation militaire de l'Alliance sous tous ses aspects, en vue accroître sa force de défense et de dissuasion. Ils ont demandé au Conseil de leur soumettre ces études aussitôt qu'elles seront prêtes et de faire rapport à la réunion ministérielle de décembre.
  10. Les Ministres ont consacré une attention particulière aux problèmes économiques de la Grèce et de la Turquie. Reconnaissant l'importance de la contribution de ces pays à la défense commune, ils ont étudié les moyens de les aider dans leurs efforts pour accélérer la mise en oeuvre de leurs programmes de développement et améliorer le niveau de vie de leurs peuples.