Communiqué final

Conseil de l'Atlantique Nord réuni en session ministérielle

  • 30 May. 1995
  • |
  • Mis à jour le: 05 Nov. 2008 02:25

  1. Nous avons célébré, au début du mois, le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Nous demeurons convaincus que la démocratie, la primauté du droit, le respect des droits de l'homme et un lien transatlantique fort sont les clés du maintien d'une paix durable. Au cours du dernier demi-siècle, les pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord ont forgé des liens durables de paix et d'amitié qui trouvent leur expression dans notre Alliance. Aujourd'hui, une occasion unique s'offre à nous de bâtir la coopération et le partenariat dans toute la région euro-atlantique. Nous réaffirmons notre volonté d'oeuvrer pour la paix, la sécurité et la stabilité dans une Europe sans divisions.
  2. A l'approche du cinquième anniversaire du Sommet de Londres, il est opportun d'évaluer les progrès déjà accomplis dans la rénovation de l'OTAN et de réfléchir à la voie que nous suivrons pour aider à construire une Europe sûre et prospère, ce qui est l'objectif de l'Alliance depuis sa création. Nous nous sommes attachés à faire en sorte que l'Alliance suscite le changement, tout en favorisant la sécurité et la stabilité dans l'ensemble de l'Europe. Tout au long de cette période, nous nous sommes attachés à contribuer à la mise en place des structures d'un continent plus uni en faisant une offre d'amitié et de coopération par-delà les anciennes lignes de partage. Nos dirigeants ont lancé un mouvement qui a amené l'OTAN à modifier radicalement sa conception de la défense dans une Europe nouvelle, sans divisions, et ils ont entamé le difficile travail de réorientation de la stratégie militaire de l'OTAN et de restructuration de ses forces armées.

    Ainsi, les missions de l'OTAN ont évolué et ses forces font l'objet d'une restructuration et d'une réduction significatives. Ces forces plus petites et plus souples, qui incluent des éléments multinationaux, ne sont dirigées contre aucun pays et sont mieux à même de répondre à toute la gamme de défis à la sécurité qui peuvent se présenter dans l'environnement de l'après-guerre froide.

    Nous avons accéléré la transformation de l'OTAN au Sommet de Bruxelles, en janvier 1994, où les dirigeants de nos pays ont donné de nouvelles orientations pour continuer d'adapter les structures et procédures politiques et militaires de l'Alliance. Ils ont rendu encore plus concret le nouveau rôle de l'OTAN en adoptant une vaste stratégie de coopération pratique dans l'ensemble de l'Europe. Ils ont approuvé le concept de GFIM comme moyen de faciliter la conduite des missions de l'Alliance et afin de constituer des capacités militaires séparables mais non séparées pouvant être employées par l'OTAN ou par l'UEO. Ils ont apporté une nouvelle confirmation de l'ouverture à l'est de l'OTAN en adoptant l'initiative du Partenariat pour la paix et en invitant toutes les nouvelles démocraties à mener avec nous de nouveaux efforts politiques et militaires et à oeuvrer ainsi aux côtés de l'Alliance. Ils ont également déclaré que l'Alliance escomptait un élargissement de l'OTAN aux Etats démocratiques, à l'est, et l'envisagerait favorablement dans le cadre d'un processus évolutif, compte tenu des développements politiques et de sécurité dans l'ensemble de l'Europe.

    Les participants au Sommet ont réaffirmé qu'un partenariat transatlantique fort conserve toute sa valeur pour soutenir les fonctions essentielles de l'Alliance et lui permette de contribuer à la sécurité et à la stabilité dans l'ensemble de l'Europe. En appliquant les décisions du Sommet, nous renforcerons encore le lien transatlantique entre l'Amérique du Nord et une Europe qui se dote d'une politique étrangère et de sécurité commune et qui prend une responsabilité plus grande en matière de défense et apporterons notre plein appui au développement d'une identité européenne de sécurité et de défense. Nous soutenons le renforcement du pilier européen de l'Alliance par le biais de l'Union de l'Europe occidentale, qui se développe en tant que composante de défense de l'Union européenne. L'organisation et les ressources de l'Alliance seront ajustées de manière à faciliter ce processus. L'Alliance et l'Union européenne ont des intérêts stratégiques en commun. Un partenariat transatlantique renforcé, renouvelé et équilibré soulignera le rôle essentiel de l'Alliance pour la sécurité et la stabilité en Europe et sa détermination d'intensifier la coopération avec les pays situés à l'est de sa zone.

  3. Dans le cadre du Conseil de coopération nord-atlantique et du Partenariat pour la paix (PfP), nous établissons des liens durables de coopération dans les domaines politique et militaire, aussi bien entre chacun des Partenaires et l'OTAN que parmi les Partenaires. Le Partenariat pour la paix est déjà devenu un élément permanent de la sécurité européenne. Nous sommes résolus à développer toutes les potentialités de cette initiative. Elle deviendra, pour tous les Partenaires, un instrument durable et de plus en plus important au service de relations actives et d'une coopération pratique avec l'Alliance, et elle aidera également les pays qui aspirent à devenir membres de l'Alliance à s'y préparer. Les relations entre l'OTAN et ses Partenaires prennent une grande ampleur et aident ces pays à acquérir la capacité de mener une action conjointe éventuelle avec l'Alliance pour traiter des problèmes de sécurité communs.

    Nous estimons encourageants les progrès tangibles réalisés dans la mise en oeuvre du PfP depuis notre dernière réunion. Nous nous félicitons de l'adhésion de l'Autriche, du Bélarus et de Malte au Partenariat, qui porte à vingt-six le nombre des Partenaires. La mise en oeuvre des programmes de partenariat individuels a progressé rapidement, conformément à nos instructions de décembre 1994. Nous nous réjouissons du très large intérêt suscité par le processus de planification et d'examen. Quatorze pays partenaires ont participé à la première phase, qui vient de s'achever. Fondé sur un cycle biennal, ce processus aura pour effet une meilleure interopérabilité et une transparence accrue entre les Alliés et les Partenaires. D'autres éléments sont encourageants:

    • le nombre croissant de grands exercices OTAN/PfP avec les Partenaires, dont l'un s'est tenu, pour la première fois hors de l'Europe, aux Etats-Unis, et les activités d'entraînement préparatoires;
    • la large participation des Partenaires aux activités de la Cellule de coordination du Partenariat, qui joue désormais un rôle clé, en particulier dans la coordination des exercices;
    • le nombre croissant d'activités régionales et bilatérales dans l'esprit du PfP;
    • l'élaboration d'un concept d'exercice PfP mieux focalisé et gradué;
    • l'achèvement des travaux relatifs à une Convention PfP sur le statut des forces;
    • l'adoption d'une politique de financement du PfP;
    • le lancement d'un processus d'échange d'informations régulier sur les activités à l'appui du Partenariat;
    • les efforts que consacrent des Partenaires engagés dans un processus de réforme à l'établissement d'un contrôle démocratique et civil effectif sur leurs forces armées.

    Nous sommes heureux de pouvoir rencontrer demain nos Partenaires du Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA) pour faire avec eux le point sur notre coopération et nous consulter sur des questions d'actualité liées à la sécurité. Le CCNA constitue un forum utile où tous les pays partenaires peuvent se consulter. Afin de renforcer notre coopération, nous avons chargé le Conseil en session permanente d'étudier les possibilités d'intégrer les structures et procédures de coopération existantes pour le CCNA et le Partenariat pour la paix.

  4. Comme l'avaient reconnu, au mois de janvier 1994, les chefs d'Etat et de gouvernement de nos pays, l'admission de nouveaux membres s'effectuera dans le cadre d'un processus évolutif, tenant compte des développements politiques et de sécurité dans l'ensemble de l'Europe. Lorsque les membres de l'Alliance décideront d'inviter de nouveaux membres, leur objectif sera de renforcer la sécurité de tous les pays européens, sans créer de lignes de partage. L'élargissement s'inscrira dans le cadre d'une vaste architecture de sécurité européenne fondée sur un partenariat et une coopération authentiques dans l'ensemble de l'Europe. Il viendra en complément de l'élargissement de l'Union européenne, processus parallèle qui, pour sa part, contribue également de façon significative à étendre la sécurité et la stabilité aux nouvelles démocraties, à l'est.

    Nous sommes satisfaits des progrès accomplis à ce jour dans la réalisation de l'étude interne sur l'élargissement de l'OTAN, que nous avons lancée à notre dernière réunion, en décembre 1994, afin de déterminer la manière dont l'OTAN s'élargira, les principes devant régir ce processus et les implications du statut de membre. Les travaux sont en bonne voie et nous continuerons de les faire avancer à un rythme régulier et mesuré. Dans ce contexte, l'étude sera achevée conformément au calendrier approuvé et les résultats seront présentés à tous les Partenaires intéressés collectivement à Bruxelles et, à leur demande, individuellement, y compris dans les capitales des pays partenaires, assez longtemps avant notre réunion de décembre pour que nous puissions évaluer soigneusement à cette occasion les résultats de nos présentations et nous consulter sur les étapes suivantes de l'examen de l'élargissement.

  5. Nous nous félicitons de l'acceptation, par la Russie, de son programme de partenariat individuel dans le cadre du PfP, ainsi que du dialogue et de la coopération avec l'Alliance au-delà du PfP, et nous souhaitons vivement les voir mettre en pratique. Cette double démarche ouvre la voie à une coopération renouvelée et étendue entre l'Alliance et la Russie, coopération dont nous estimons qu'elle est de nature à accroître la stabilité et la sécurité en Europe.

    Nous nous sommes également déclarés convaincus qu'il est souhaitable de pousser encore plus loin le développement des relations entre l'OTAN et la Russie, dans le cadre de notre approche générale du développement d'une architecture de sécurité européenne fondée sur la coopération. Nous proposons que l'OTAN et la Russie engagent un dialogue - devant être mené au titre des contacts récemment établis au-delà du PfP - sur l'orientation future que devrait prendre leurs relations. Notre objectif serait l'établissement, d'ici à la fin de l'année, d'un cadre politique pour les relations entre l'OTAN et la Russie, qui fixerait des principes fondamentaux pour la coopération en matière de sécurité ainsi que pour le développement de consultations politiques mutuelles.

    Nous réaffirmons notre ferme soutien aux réformes politiques et économiques en Russie. Nous ne doutons pas que les élections législatives et présidentielles prévues renforceront le processus démocratique dans ce pays. Cela étayerait la sécurité et la stabilité en Europe et consoliderait la base de notre coopération. L'édification d'une architecture de sécurité européenne fondée sur la coopération exige la participation active de la Russie. Dans ce contexte, nous désirons voir la Russie jouer le rôle important qui lui revient. Nous entendons avoir avec la Russie des relations étroites fondées sur la franchise et le respect mutuels. Ces relations ne peuvent prospérer que si elles s'enracinent dans le strict respect des obligations et des engagements internationaux.

  6. Bien que nous respections l'intégrité territoriale de la Fédération de Russie, nous demeurons profondément préoccupés par l'évolution de la situation en Tchétchénie, qui cause tant de souffrances et fait tant de victimes parmi la population civile. Nous accueillons favorablement la création d'un groupe d'assistance de l'OSCE pour la Tchétchénie, qui aide la population civile et soutient la recherche d'un règlement politique du conflit sous les auspices de l'OSCE. Nous appelons à la conclusion d'un cessez-le-feu immédiat et nous demandons instamment aux parties de poursuivre les négociations. Nous demandons instamment à la Russie d'assurer le libre acheminement de l'aide humanitaire et d'organiser des élections.
  7. Nous entendons poursuivre le développement de nos relations avec tous les nouveaux Etats indépendants, dont l'indépendance et le caractère démocratique constituent un important facteur de sécurité et de stabilité en Europe. Nous souhaitons que soit fait le plus large usage possible des mécanismes établis du CCNA et du PfP pour le développement des relations entre l'OTAN et ces Etats.

    Nous accordons une importance particulière à nos relations avec l'Ukraine, que nous comptons développer davantage. Nous nous félicitons des progrès accomplis par ce pays sur la voie des réformes économiques et politiques. Nous espérons qu'il poursuivra dans cette voie, et nous l'assurons de notre soutien. Nous nous félicitons de ce que l'Ukraine ait choisi de participer, dans le cadre du Partenariat, au processus de planification et d'examen, et nous souhaitons vivement que l'élaboration du programme de partenariat individuel de l'Ukraine soit menée rapidement à son terme. Tout comme à celle du Bélarus et du Kazakhstan, nous attachons une grande valeur à l'accession de l'Ukraine au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), expression d'une politique de sécurité responsable. Elle a apporté une contribution importante au récent accord sur la prorogation indéfinie du Traité.

  8. Nous attachons une grande importance au renforcement des relations entre l'OTAN et l'UEO, fondées sur les principes agréés de complémentarité et de transparence, notamment par la tenue de réunions conjointes des deux Conseils et par une plus grande coopération dans de nombreux domaines. Nous sommes heureux de la manière dont nos Organisations collaborent à la conduite de l'opération SHARP GUARD, menée conjointement par l'OTAN et l'UEO.

    Nous nous félicitons des décisions prises en mai 1995 par le Conseil des Ministres de l'UEO, à Lisbonne, sur l'amélioration des capacités opérationnelles de l'UEO par la création de nouveaux mécanismes de décision et de planification et de nouvelles structures, et notamment des progrès accomplis en vue de définir les conditions dans lesquelles une force d'intervention humanitaire de l'UEO entreprendrait des opérations humanitaires. Nous suivons également avec intérêt la réflexion commune sur les conditions nouvelles de la sécurité européenne, qui est en cours à l'UEO et qui pourrait conduire à la publication d'un "Livre blanc" sur la sécurité européenne, et nous comptons bien mettre à profit nos consultations régulières avec l'UEO pour échanger des points de vue sur ce projet.

    Les Alliés appuient les initiatives tendant à mettre au point des dispositions opérationnelles et des structures de forces multinationales qui renforceraient le pilier européen de l'Alliance tout en permettant aux Alliés européens de prendre une responsabilité plus grande pour la sécurité et la défense communes et ils ont, en conséquence, noté l'initiative, prise par la France, l'Italie et l'Espagne, d'organiser une force terrestre (EUROFOR) et une force maritime (EUROMARFOR). Nous avons également noté que ces forces seraient ouvertes aux Etats membres de l'UEO, qu'elles seraient déclarées "forces relevant de l'UEO" et employées prioritairement dans ce cadre, et qu'elles pourraient également être employées dans le cadre de l'OTAN. Cette initiative a été annoncée à l'occasion de la récente réunion ministérielle de l'UEO à Lisbonne, où un accord a également été conclu quant à la participation du Portugal à ces forces. Nous attendons avec intérêt un exposé de haut niveau sur cette initiative ainsi que la définition rapide des relations de ces forces avec l'UEO et l'OTAN.

  9. Dans l'effort que poursuit l'Alliance pour adapter et ajuster ses structures et procédures au nouveau contexte stratégique, le développement du concept de GFIM, approuvé au Sommet de janvier 1994, tient une place essentielle. Ce concept est destiné en premier lieu à faciliter les opérations dictées par les circonstances, y compris les opérations auxquelles participeraient des pays extérieurs à l'Alliance. En coordination avec l'UEO, des travaux ont été entrepris pour développer ce concept. Un échange de vues utile et intense a eu lieu afin d'identifier les problèmes essentiels et d'élaborer un cadre politico-militaire pour le concept de GFIM. Nous avons fait des progrès, mais il reste encore du travail à accomplir pour adapter les structures et procédures de l'Alliance et développer le concept de GFIM. Nous avons donc demandé au Conseil en session permanente de conclure dans les meilleurs délais les travaux qu'il consacre au développement du concept de GFIM à l'entière satisfaction de tous les Alliés, et nous attendons avec intérêt le rapport final qu'il nous présentera à notre prochaine réunion.
  10. Le cadre unique en son genre qu'offre l'OSCE est un élément important de l'architecture de sécurité européenne dont l'évolution se poursuit. Le fait qu'elle traite à la fois des normes démocratiques des droits de l'homme et des aspects politiques, économiques et militaires de la sécurité lui confère une crédibilité spéciale lorsqu'il s'agit d'affronter les nouveaux défis de l'après-guerre froide. En particulier, sa capacité d'appliquer les normes des droits de l'homme dans des situations concrètes de conflit a permis à l'OSCE de se transformer en un instrument de premier recours pour l'alerte rapide, la prévention des conflits et la gestion des crises dans la région qu'elle couvre.

    Les décisions prises à la réunion de Budapest ont sensiblement développé l'aptitude de l'OSCE à contribuer, en tant qu'accord régional au sens du chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, au maintien de la sécurité commune en Europe. Nous nous félicitons de l'accroissement du rôle opérationnel de l'OSCE et soutiendrons ses objectifs. Nous avons demandé au Conseil en session permanente d'examiner la forme actuelle des contacts entre l'OTAN et l'OSCE et de l'améliorer comme il conviendra. Nous sommes extrêmement favorables à la discussion qui doit s'engager à l'OSCE sur la proposition russe concernant un modèle de sécurité commun et global pour l'Europe du XXIe siècle, discussion à laquelle tous les Alliés contribueront activement. Nous sommes heureux aussi que l'OSCE ait accepté d'apporter son concours à l'application du Pacte de stabilité en Europe, qui favorise le développement de relations de bon voisinage entre les Etats participants. Nous réitérons l'engagement pris au Sommet de Budapest de fournir à l'OSCE le soutien politique ainsi que les ressources humaines et financières dont elle a besoin pour remplir ses tâches, et nous appelons les autres Etats participants à faire de même.

    Nous attachons beaucoup de valeur au rôle de diplomatie préventive de l'OSCE, qui s'exerce, entre autres, par des missions de prévention des conflits et par les activités du Haut Commissaire pour les minorités nationales, et nous félicitons le Président en exercice des efforts qu'il déploie pour garantir, dans le conflit en Tchétchénie, le respect des principes et engagements souscrits au titre de l'OSCE. Nous appelons la Russie à observer les dispositions de textes agréés de l'OSCE comme le Document de Vienne et le Code de conduite sur les questions de sécurité.

    La situation dans le sud du Caucase demeure spécialement préoccupante. Nous nous félicitons de constater que le cessez-le-feu reste généralement observé dans la zone du conflit du Haut-Karabakh. Nous appuyons les efforts du Groupe de Minsk en faveur d'un règlement politique du conflit dans le Haut-Karabakh et alentour, règlement qui, si d'autres conditions sont également remplies, permettrait le déploiement d'une force multinationale de maintien de la paix de l'OSCE, comme convenu au Sommet de Budapest.

  11. Nous sommes désireux de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle avec les pays situés au sud de l'Alliance et de contribuer au renforcement de la stabilité dans la région méditerranéenne. Nous notons avec plaisir que la réponse à notre invitation au dialogue a été positive et que des conversations exploratoires ont été lancées avec cinq pays méditerranéens extérieurs à l'Alliance. Nous espérons que des entretiens ultérieurs déboucheront sur un dialogue fructueux avec ces pays et d'autres pays méditerranéens. De tels échanges favoriseront la transparence et une meilleure compréhension des questions d'intérêt mutuel en matière de sécurité. En outre, nous souhaitons mieux expliquer les buts et objectifs de l'Alliance, également en ce qui concerne ses nouvelles missions de maintien de la paix sous l'autorité des Nations Unies ou la responsabilité de l'OSCE.
  12. Nous saluons l'accord intervenu à la Conférence de New York en faveur de la prorogation indéfinie du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). C'est là une étape décisive sur la voie du renforcement du système de non-prolifération nucléaire, et donc de la sécurité internationale.
  13. Nous continuons d'attacher une grande importance au plein respect et à la pleine exécution de toutes les obligations qui découlent des accords existants de maîtrise des armements. Ils demeurent fondamentaux pour la sécurité et la stabilité en Europe, constituant un fondement essentiel de la confiance mutuelle entre les pays européens. Le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) est un élément central de la structure coopérative de sécurité dont nous avons entamé l'édification en Europe, et de la stabilité et de la sécurité, pour les Etats parties comme pour les Etats non parties. Son intégrité doit donc être préservée. Nous respecterons les engagements que nous avons souscrits. Nous attendons de tous les autres Etats parties qu'ils appliquent pleinement le Traité sur les forces conventionnelles en Europe, qui sert les intérêts de toutes les parties au Traité et qui est fondamental pour la sécurité européenne. La pleine application du Traité avant le 15 novembre 1995 fournira la base essentielle d'un travail constructif et approfondi lors de la conférence d'examen du Traité en 1996, comme prévu dans le Traité, dans l'esprit de la sécurité fondée sur la coopération.

    Nous réitérons notre espoir que tous les signataires qui ne l'ont pas encore fait ratifieront le Traité Ciel ouvert et que tous les instruments de ratification nécessaires à l'entrée en vigueur du Traité seront déposés le plus tôt possible.

    Nous attachons également une grande importance:

    • à la négociation d'un traité sur l'interdiction universelle et vérifiable des essais nucléaires;
    • à une interdiction universelle de la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes;
    • à l'entrée en vigueur prochaine de la Convention sur les armes chimiques;
    • à l'achèvement des travaux destinés à renforcer les dispositions de la Convention sur les armes biologiques;
    • à la pleine application de START I et à la ratification rapide de START II.
  14. Nous attachons une grande importance aux travaux qui sont menés au sein de l'Alliance afin de donner suite à l'initiative du Sommet sur la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Nous avons pris note du rapport du Comité mixte de l'Alliance sur la prolifération relatif aux activités du Groupe politico-militaire de haut niveau sur la prolifération et du Groupe défense de haut niveau sur la prolifération. Nous nous félicitons des progrès accomplis pour intensifier et étendre les efforts politiques et les efforts de défense de l'Alliance contre la prolifération, qui reste pour l'Alliance une des principales causes de préoccupation. Nous avons demandé à ces groupes de continuer leurs travaux, en veillant à ce qu'il ne se substituent ni ne se superposent aux efforts en cours dans d'autres enceintes internationales, et d'en rendre compte à notre prochaine réunion. Nous nous félicitons des consultations avec les Partenaires de la coopération dans le cadre du CCNA ainsi que des consultations avec la Russie sur les questions de prolifération.
  15. Les crimes de terrorisme international, qui constituent une menace sérieuse pour la paix, la sécurité et la stabilité, peuvent mettre en danger l'intégrité territoriale des Etats. Ils ne sauraient se justifier en aucune circonstance. Nous condamnons tous les actes, méthodes et pratiques de terrorisme international, quelles qu'en soient les origines, les causes et les finalités. Nous réaffirmons notre résolution de lutter contre ce fléau.
  16. Nous réaffirmons notre engagement à l'égard des programmes de l'Alliance financés en commun. Nous considérons ces programmes comme des éléments d'importance cruciale s'agissant d'étayer nos structures militaires, d'assurer une capacité opérationnelle essentielle et de renforcer la cohésion de l'Alliance. Nous devons veiller à ce que les ressources humaines et financières appropriées soient consacrées aux programmes qui auront la plus haute priorité. Nous nous félicitons du début de l'examen des structures et procédures de gestion budgétaire de l'Alliance, travail lancé en décembre dernier, et que nous espérons voir mené à bonne fin avant notre prochaine réunion.
  17. Nous exprimons notre profonde gratitude au gouvernement des Pays-Bas pour la courtoise hospitalité qu'il nous a réservée.