Communiqué

Président: Manfred Wörner

  • 27 Oct. 1988 - 28 Oct. 1988
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  • Mis à jour le: 04 Nov. 2008 20:23

  1. Le Groupe des plans nucléaires (NPG) de l'OTAN a tenu sa réunion ministérielle à Scheveningen (La Haye), les 27 et 28 octobre 1988. L'Islande y assistait en tant qu'observateur. Nous avons passé en revue les travaux que nous avons entrepris pour garantir que l'Alliance conserve un dispositif de dissuasion nucléaire crédible, et nous avons examiné diverses questions de sécurité et de défense touchant aux forces nucléaires de l'OTAN, telles que le programme de modernisation des forces stratégiques des Etats-Unis, les négociations actuelles sur la maîtrise des armements, et la mise en application du traité sur les FNI. Nous avons également reçu des informations sur l'initiative de défense stratégique (IDS).
  2. L'Alliance atlantique demeure le fondement de la sécurité de tous ses membres. Depuis près de quarante ans, la paix en Europe est assurée par la politique de sécurité de l'OTAN, qui s'appuie sur une combinaison crédible de forces classiques et nucléaires. Dans un avenir prévisible, les armes nucléaires continueront d'occuper une place essentielle dans la stratégie de dissuasion de l'Organisation. Les signes de changement observés dans les orientations de l'Union soviétique et de certains de ses alliés sont encourageants, il est vrai, mais nous n'avons jusqu'ici constaté aucune diminution de l'effort qu'ils consentent sur le plan militaire. En particulier, la supériorité des forces classiques du Pacte de Varsovie, qui donne à ce dernier les moyens d'attaquer par surprise ou de lancer une offensive de grande envergure, constitue l'une des principales sources d'instabilité et de tension entre l'Est et l'Ouest. Nous sommes donc résolus à continuer à prendre les mesures requises pour sauvegarder les intérêts de l'OTAN en matière de sécurité et pour préserver la crédibilité de nos forces de dissuasion, tant classiques que nucléaires, lesquelles seront maintenues à niveau là où ce sera nécessaire. Telle est l'essence même de notre politique, ainsi que l'ont répété les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'OTAN dans leur déclaration du 3 mars 1988. Cette politique, dont la maîtrise des armements fait partie intégrante, vise en effet à façonner un environnement pacifique et plus stable, seul l'arsenal indispensable à notre sécurité étant conservé. Nous réaffirmons notre volonté de partager équitablement les risques, les charges et les responsabilités, au même titre que les bénéfices, de notre effort commun.
  3. Nous constatons avec satisfaction que le traité sur les FNI est entré en vigueur depuis notre dernière réunion et que, jusqu'à présent, sa mise en application ne suscite aucun problème. A cet égard, nous soulignons l'importance des rigoureuses mesures de vérification que les Etats-Unis et l'URSS ont adoptées. Nous déclarons encore une fois que ce sont la solidarité des Alliés et leur détermination patente à faire le nécessaire pour assurer leur sécurité qui ont rendu possibles les progrès accomplis sur la voie de la réalisation des objectifs de l'OTAN dans le domaine de la maîtrise des armements.
  4. Nous avons pris connaissance de rapports sur l'état d'avancement du programme de modernisation des forces stratégiques américaines et sur l'IDS. Nous nous réjouissons des efforts que déploient les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour garder intacte l'efficacité de leur potentiel de dissuasion stratégique. Nous notons que les systèmes nucléaires stratégiques restent un élément essentiel de notre dispositif de dissuasion. Comme par le passé, nous appuyons pleinement la position défendue par les Etats-Unis dans le cadre des START, négociations qui ont pour but de réduire de moitié les moyens nucléaires stratégiques américains et soviétiques, et nous nous félicitons des résultats déjà obtenus, tout en souhaitant qu'un accord soit conclu rapidement. D'autre part, nous appelons de nos voeux le succès des négociations relatives aux protocoles de vérification du traité sur les explosions nucléaires à des fins pacifiques et du traité sur la limitation des essais souterrains d'armes nucléaires, ainsi que la ratification desdits traités.
  5. Grâce à notre approche graduelle, en vertu de laquelle des décisions seront prises quand la nécessité s'en fera sentir, les forces nucléaires de l'OTAN continueront d'apporter une contribution crédible et efficace à la stratégie de dissuasion de l'Alliance. Dans ce contexte, nous nous sommes penchés sur un certain nombre de questions en rapport avec les armements nucléaires et sommes convenus que, dans un avenir prévisible, l'OTAN aura besoin, en Europe, de forces nucléaires qui offrent un large éventail de portées, qui soient diversifiées, aptes à la survie et dotées d'une grande souplesse opérationnelle, et qui tiennent compte des aspects quantitatif et qualitatif de la menace. Nous avons également reçu divers rapports concernant les progrès réalisés dans le sens des adaptations à apporter à la structure des forces nucléaires de l'Alliance.
  6. Nous avons pris note avec satisfaction de la bonne marche de nos travaux, réaffirmé nos objectifs et donné des instructions aux organes appropriés de l'OTAN pour la suite. Nous réitérons notre soutien aux initiatives prises par les pays membres pour satisfaire aux dispositions de la décision de Montebello, visant à conserver un potentiel nucléaire dissuasif crédible avec un arsenal réduit au strict nécessaire. Bien que nous n'ayons aucune décision à prendre pour l'instant s'agissant de l'application de mesures spécifiques, nous poursuivrons l'examen des impératifs de notre sécurité dans le cadre de cette décision, et en conformité avec le processus d'affinement de notre concept global et intégré pour la sécurité et la maîtrise des armements.
  7. Nous avons décidé de tenir notre prochaine réunion au siège de l'OTAN, au printemps de 1989.
  8. Le point de vue de la Grèce est formulé dans une déclaration consignée au procès-verbal.