Communiqué final

Président : M. P.H. Spaak

  • 05 May. 1958 - 07 May. 1958
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  • Mis à jour le: 03 Nov. 2008 15:52

<p>Activités de l'Alliance dans le contexte de la situation internationale- Attention attirée sur la nécessité d'une coopération économique - discussion sur une possible conférence au sommet - Espoir exprimé à propos d'entretien d'experts sur le désarmem

  1. Le Conseil de l'Atlantique Nord a tenu sa réunion ministérielle de printemps à Copenhague, du 5 au 7 mai 1958.
  2. Les Ministres des Affaires étrangères des quinze pays de l'OTAN ont amélioré et renforcé leur compréhension mutuelle et leur unité d'intentions. L'OTAN, organisation défensive, est maintenant plus qu'une alliance militaire. Elle devient une véritable communauté de pays libres au sein de laquelle, dans une mesure sans précédent dans l'histoire, des pays pratiquent une politique de coopération intime en temps de paix sans renoncer à leur indépendance. Ce résultat est l'un des événements les plus significatifs et les plus riches de promesses de notre époque.
  3. Le Conseil a examiné les activités de l'Alliance et la situation internationale. Pour le premier objet de ces discussions, le Conseil a été saisi du rapport présenté par le Secrétaire Général. Le Conseil a marqué son accord sur cette analyse des travaux de l'Alliance au cours de l'année écoulée. Il a constaté en particulier que le résultat le plus important a été le progrès remarquable réalisé dans le renforcement de la consultation politique. Celle-ci, qui s'est étendue avec succès à un nombre croissant de problèmes, a permis de définir une politique concertée sur les principales questions d'intérêt commun. Le Conseil a en outre exprimé sa satisfaction des résultats obtenus à la Conférence récente des Ministres de la Défense et de l'heureux début des travaux relatifs à la coopération scientifique.
  4. Les Ministres ont reconnu que l'unité politique de l'Alliance et l'organisation efficace de sa défense ne sont pas suffisantes: la coopération économique est également essentielle entre les membres de l'Alliance. Tous les efforts devront être déployés pour assurer la prospérité économique, notamment par l'expansion du commerce international et par l'aide aux pays insuffisamment développés. Les méthodes et le mécanisme de cette coopération feront l'objet de consultations au sein de l'Alliance. Les Ministres attachent une importance particulière au succès des négociations économiques actuellement en cours et à la création de liens étroits entre les pays européens et l'ensemble du monde libre.
  5. Au cours de leur examen de la situation internationale, les Ministres ont discuté de la réunion d'une éventuelle conférence au sommet. Le Conseil a estimé que de telles conférences sont souhaitables à condition qu'elles offrent la possibilité de parvenir au règlement des questions importantes. Le Conseil considère que des conférences au sommet ne sont pas le seul ni nécessairement le meilleur moyen de procéder à des négociations ou d'atténuer la tension internationale. En tout cas, les dites conférences doivent être préparées de fa篮 appropriée et avoir lieu dans une atmosphère favorable.
  6. Les Ministres ont regretté que pendant ces dernières semaines l'Union soviétique ait rendu la préparation d'une éventuelle conférence au sommet plus difficile en posant des conditions déraisonnables. L'Union soviétique a récemment aggravé la tension internationale en opposant au Conseil de Sécurité son veto aux propositions présentées par les Etats-Unis sur l'Arctique en vue de réduire le danger d'une attaque par surprise.
  7. Malgré leur déception devant cette attitude et les doutes qu'elle suggère, les Gouvernements de l'OTAN ne se laissent pas décourager et demeurent profondément attachés au principe de la négociation.
  8. Cette Conférence au Sommet, si elle a lieu, devrait prendre en considération certains problèmes importants, entre autres le problème allemand, qui ont été précisés par les Chefs de gouvernement à Genève en 1955 et vers la solution desquels les progrès ont été malheureusement minimes, sinon inexistants. Le désarmement contrôlé, si ardemment souhaité par tous les peuples, devrait être l'un des principaux points à l'ordre du jour. Les propositions faites par les puissances occidentales le 29 aoùt 1957 et approuvées aux Nations Unies à une très forte majorité, pourraient constituer une base raisonnable pour cette discussion.
  9. Le Conseil a exprimé l'espoir qu'il serait peut-être encore possible, en dépit du refus réitéré des Soviets, d'entreprendre des discussions à l'échelon des experts entre des représentants de l'Union soviétique et des puissances occidentales principalement intéressées sur des mesures détaillées de contrôle du désarmement. Un accord sur les mesures nécessaires, par exemple pour empêcher une attaque par surprise ou pour détecter les explosions nucléaires, pourrait grandement contribuer à démontrer la possibilité d'un accord sur le désarmement, à en améliorer les perspectives et, cet accord une fois conclu, à en accélérer l'application. En vue de préparer la voie à la conclusion de tels accords, le Conseil examinera les moyens d'entreprendre des études et des expériences sur les aspects techniques du contrôle et des inspections.
  10. En conclusion, les Ministres ont confirmé le complet accord de leurs gouvernements sur les principes fondamentaux de l'Alliance, ses objectifs et les moyens de les atteindre.