Communiqué final
Président : M. K. Gudmundsson, Ministre des Affaires Etrangères d'Islande.
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<p>Constatation du résultat négatif de la conférence de Genève - Ses effets sur la réunification de l'Allemagne - Réaffirmation du gouvernement de la République Fédérale en tant que seul représentant du peuple allemand - Décision d'équiper les forces de
Le Conseil de l'Atlantique Nord a tenu sa session ministérielle régulière à Paris, les 15 et 16 décembre. Les Etats membres étaient représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des Finances. Le Dr. Kristinn Gudmundsson, ministre des Affaires étrangères de l'Islande, présidait les séances.
I
Le Conseil a procédé à un examen approfondi de la situation internationale.
Il s'est unanimement félicité de la force avec laquelle les trois Ministres occidentaux ont présenté à la deuxième Conférence de Genève les propositions dont les grandes lignes avaient été arrêtées aux précédentes réunions du Conseil Atlantique. Ces propositions visaient à réaliser la réunification de l'Allemagne par des élections libres, permettaient au Gouvernement de l'Allemagne unifiée de choisir librement sa politique étrangère et offraient à l'URSS un pacte de sécurité.
Le Conseil a constaté avec regret:
- que l'URSS a catégoriquement refusé d'étudier la question de la réunification de l'Allemagne au moyen d'élections libres, malgré la directive établie à la première Conférence de Genève,
- qu'elle s'est opposée à tout système efficace de contrôle des armements y compris les inspections aériennes proposées par le Président Eisenhower,
- qu'elle a montré ses craintes et son hostilité à l'égard d'un libre échange d'information entre les peuples de l'union soviétique et les peuples du monde libre.
Le Conseil déclare que le résultat négatif de la Conférence de Genève n'a en aucune façon mis un terme aux efforts des Puissances du Pacte Atlantique en faveur de la réunification de l'Allemagne dans la liberté, cette réunification restant à leurs yeux une condition indispensable à l'établissement d'une paix juste et durable.
Le Conseil rappelle que le Gouvernement de la République fédérale est le seul gouvernement librement et légitimement constitué en Allemagne, ayant, de ce fait, qualité pour parler au nom de l'Allemagne et représenter le peuple allemand dans les affaires internationales; souligne à nouveau que la sécurité et le bien-être de Berlin doivent être considérés dans la situation internationale actuelle comme un des éléments essentiels de la paix du monde libre; insiste sur l'importance de consultations constantes au sein de l'OTAN au sujet de la réunification de l'Allemagne et de la situation à Berlin.
Le Conseil a aussi passé en revue les récentes initiatives et déclarations provocantes de l'Union Soviétique au sujet du Moyen-Orient et de l'Asie. Il lui est apparu que cette tactique, rapprochée de l'accroissement continu de la capacité militaire soviétique, soulevait de nouveaux problèmes et aboutissait à un nouveau défi au monde libre.
II
Après un rapport du Secrétaire Général sur les travaux et les activités de l'Organisation au cours des huit derniers mois, le Conseil a discuté des futurs plans de défense de l'OTAN. Il a examiné le rapport sur l'Examen annuel 1955 et a approuvé les objectifs de forces pour 1956, 1957 et 1958. Pour la première fois, la République fédérale d'Allemagne participait à l'Examen annuel. Le Conseil s'en est félicité.
Le Conseil a adopté une procédure destinée à donner une impulsion et une orientation nouvelles aux futures plans de défense de l'Alliance et à rendre plus étroite encore la coopération dans ce domaine.
La discussion a établi la volonté de tous les gouvernements représentés de voir les forces atlantiques dotées des armes les plus modernes. Le Conseil a constaté avec satisfaction que des progrès importants pouvaient être réalisés dans cette voie grâce à l'efficace contribution des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Canada.
Le Conseil a consacré une attention particulière à l'amélioration des accords pour la défense aérienne et le système d'alerte en Europe. Il a accepté des recommandations en vue de la réorganisation et de la coordination plus étroite de la défense aérienne dans les pays européens de l'OTAN. Ces mesures doivent entraîner une intégration plus poussée dans ce secteur vital des activités de l'OTAN. Le Conseil a également reçu un rapport sur un nouveau type de réseau de télécommunications pour la défense aérienne. Les Etats-Unis ont offert de financer un projet pilote pour ce nouveau système.
III
Le Conseil, reconnaissant que la récente évolution de la situation internationale rend plus nécessaire que jamais une étroite coopération entre les pays membres de l'Alliance telle qu'elle est envisagée par l'Article 2 du Traité, a décidé de charger le Conseil en session permanente d'étudier et de mettre en oeuvre toutes les mesures utiles à cet effet.
IV
En conclusion de ses travaux, le Conseil déclare que l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord reste le fondement irremplaçable de la sécurité des 15 nations associées. Cette association s'oppose au système suranné qui expose les nations isolées à être subjuguées l'une après l'autre par un groupement despotique tel que le bloc soviétique.