L'OTAN recourt à la science et à la technologie pour faire face aux incidents et aux catastrophes
Le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS) contribue à l'action que mène l'Alliance pour projeter la stabilité au-delà de ses frontières en promouvant la coopération pratique dans les domaines de la science et de la technologie. Trois systèmes mis au point dans le cadre de ce programme ont été testés lors de l'exercice de secours en cas de catastrophe qui a eu lieu en Bosnie-Herzégovine au mois de septembre.
Organisé par le Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC) de l'OTAN, cet exercice de terrain était en effet une excellente occasion de mettre à l'épreuve les différentes technologies susceptibles de sauver des vies mises au point dans le cadre du programme SPS. Au total, 34 pays – aussi bien des États membres de l'Alliance que des pays partenaires – y ont participé.
Next-Generation Incident Command System (NICS) – Système de commandement de nouvelle génération pour la gestion des incidents
Les Alliés et les pays partenaires de l'OTAN dans les Balkans occidentaux vont acquérir et mettre en place, en l'adaptant à leurs besoins, le système de commandement de nouvelle génération pour la gestion des incidents, qui leur permettra d'améliorer leur connaissance de la situation et de mieux coordonner la réaction aux incidents, d'origine naturelle ou humaine, survenant sur leur territoire.
Mis au point avec le soutien du programme SPS, ce système améliorera fondamentalement la connaissance de la situation en temps réel, ce qui facilitera l’élaboration d’une réponse coordonnée appropriée aux situations d'urgence. Il renforcera également l'interopérabilité entre les équipes d'intervention d'urgence de la région.
Le NICS est une plateforme de commandement et de contrôle en ligne destinée à faciliter la collaboration entre les primo-intervenants. Le fait de pouvoir partager des informations sans délai par l'intermédiaire de dispositifs mobiles dans des zones où les communications sont mauvaises ou restreintes permettra de sauver des vies, de limiter les pertes de biens et de ressources, et de protéger l'environnement. Le système constituera un outil particulièrement utile dans une région sujette aux catastrophes naturelles.
Le projet est mené sous la direction du Massachusetts Institute of Technology Lincoln Laboratory (MIT LL) (États-Unis), en association avec les organismes chargés de la réaction aux situations d'urgence civile des pays qui vont développer et mettre en place le système en question, à savoir la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro et l'ex-République yougoslave de Macédoine1. Lors de l'exercice de terrain, le sous-secrétaire d'État Bill Bryan (direction Science et Technologie du département américain de la Sécurité intérieure) a assisté à des opérations de sauvetage en milieu aquatique dans le cadre desquelles cette technologie a été utilisée pour le partage d'informations. M. Bryan a rappelé l'importance de la coopération internationale, indiquant que la plateforme de commandement pour la gestion des incidents faciliterait le travail des primo-intervenants dans les zones reculées en rendant possible le partage de données et d'informations en temps réel.
Système multinational de télémédecine pour les situations d'urgence
Le programme SPS a également financé l'élaboration d'un système multinational de télémédecine, qui permet à des spécialistes en Finlande, en République de Moldova, en Roumanie, en Ukraine et aux États-Unis de conseiller, à distance et en temps réel, des primo‑intervenants se trouvant en zone de crise ou de combat.
Ce système peut faire toute la différence lorsqu'une région ou un pays doit faire face à une situation d'urgence. Il permet en effet à des spécialistes d’intervenir en cas de catastrophes ou d’incidents majeurs survenant hors des frontières nationales. Munis d'un équipement portatif adapté, les primo-intervenants peuvent se connecter au système pour recevoir, même dans des zones reculées, les conseils de spécialistes.
Grâce aux technologies de communication modernes, un réseau international de spécialistes est à disposition qui peuvent évaluer l’état de patients, poser un diagnostic et formuler des recommandations en temps réel. De cette manière, il est possible d'apporter rapidement l'assistance et les soins appropriés aux personnes qui en ont le besoin le plus urgent et, ainsi, de sauver de nombreuses vies en situation de catastrophe.
Ce projet a débouché sur la conception d'un système de télémédecine tout à fait fiable pour les situations de catastrophe, assorti d'un manuel d'instructions et d'un portail de formation en ligne à l'intention des utilisateurs. Le système a été utilisé avec succès lors d'exercices de terrain menés en Bosnie-Herzégovine, au Monténégro et en Ukraine.
Smart I (eye) Advisory Rescue System (SIARS) – Système d'information pour l'aide au sauvetage
Le SIARS est un nouveau système d'information à la pointe de la technologie qui permet de recueillir et d'organiser les données médicales relatives à des patients blessés et de les transférer par satellite à l'installation médicale appelée à prendre en charge ces personnes. Les informations sont également accessibles hors ligne, pour le cas où les réseaux de communication mobile ou de communication par satellite ne fonctionneraient pas.
Venant utilement compléter le système multinational de télémédecine, ce dispositif portatif peut être emmené dans les zones de combat ou sur les lieux d'une catastrophe. Le projet, lancé en 2014, a été mené sous la direction d'experts de Slovénie et de l'ex-République yougoslave de Macédoine1.
Lors de l'exercice de terrain qui a eu lieu en septembre 2017 à Tuzla, en Bosnie-Herzégovine, le SIARS et le système de télémédecine ont été connectés entre eux afin que les données médicales recueillies par le capteur mobile du SIARS puissent être transférées vers l'autre système.
Coopération scientifique
Le programme SPS promeut une coopération pratique axée sur les résultats en associant des scientifiques, des experts et de hauts responsables des pays de l’Alliance et des pays partenaires. Les activités menées dans le cadre de ce programme mettent l'accent sur la recherche, l'innovation technologique et l'échange de connaissances dans le domaine scientifique.
- La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.