Défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN
La défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD) de l'OTAN est une mission essentielle et permanente, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit, qui sauvegarde et protège le territoire, les populations et les forces des pays de l'Alliance contre toute menace ou attaque aérienne ou de missile. Élément vital du dispositif de dissuasion et de défense de l’OTAN, elle contribue à la sécurité, indivisible, de l’Alliance et à la liberté d’action de cette dernière, y compris à la capacité de l’OTAN de renforcer ses déploiements et de fournir une réponse stratégique.

Système de défense aérienne et antimissile Patriot, au Commandement aérien allié (© NATO AIRCOM)
- La défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN offre une capacité extrêmement réactive, robuste, rapide et permanente permettant d'atteindre le niveau souhaité de maîtrise de l’espace aérien, auquel l'Alliance peut accomplir toute la gamme de ses missions, en temps de paix comme en période crise et de conflit.
- L’IAMD est particulièrement cruciale dans l’environnement stratégique actuel, qui se caractérise par la prolifération importante de différents types de capacités de défense aérienne et antimissile, et par leur utilisation agressive de la part d’adversaires potentiels.
- L’IAMD de l’OTAN englobe l’ensemble des mesures nécessaires pour assurer la dissuasion contre toute menace aérienne et missile, ou en neutraliser ou en réduire l'efficacité. L’IAMD est menée selon une approche à 360 degrés, adaptée aux menaces émanant de tous les axes stratégiques.
- Ces dernières années, l’OTAN a sensiblement renforcé la disponibilité opérationnelle et la réactivité de ses forces IAMD, en veillant à ce que les capacités voulues se trouvent à l’endroit voulu au moment voulu. L’adaptation de l’IAMD de l’OTAN va de pair avec l’adaptation générale de la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance, qui reste défensive et proportionnée.
- L’adaptation de l’IAMD de l’OTAN tient compte de toutes les menaces aériennes et missiles, y compris celles posées par l’arsenal capacitaire croissant et en évolution de la Russie, ainsi que des menaces aériennes et missiles de plus en plus diverses et complexes émanant d’autres acteurs étatiques ou non étatiques, lesquelles vont des drones à des missiles sophistiqués, tels que les missiles hypersoniques.
- Suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022, les Alliés ont pris de nouvelles mesures pour renforcer l’IAMD de l’OTAN. Ces mesures témoignent avec force de la solidarité et de la détermination des Alliés.
- L’IAMD de l’OTAN est mise en œuvre au travers du système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (NATINAMDS), un réseau de systèmes nationaux et OTAN interconnectés, composé de capteurs, de moyens de commandement et de contrôle, et de systèmes d’armes.
- Le NATINAMDS est placé sous l'autorité du commandant suprême des forces alliées en Europe.
Activités
Les activités IAMD de l’OTAN varient en fonction des circonstances propres à chaque situation concrète et peuvent inclure la police du ciel, la défense aérienne, la défense antimissile balistique, la défense contre les missiles de croisière, la lutte contre la menace roquettes-artillerie-mortiers et la lutte contre les drones.
Le système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (NATINAMDS) – un réseau de systèmes nationaux et OTAN interconnectés, composé de capteurs, de moyens de commandement et de contrôle, et de systèmes d’armes – sert à défendre les forces, les populations et le territoire des pays de l’OTAN contre les menaces émanant de tous les axes stratégiques. Il s'agit d’un système extrêmement réactif, prêt à recourir à l’ensemble des mesures nécessaires pour assurer la dissuasion contre toute menace aérienne et missile, ou en neutraliser ou en réduire l'efficacité, en période de crise ou de conflit.
En temps de paix, deux activités majeures sont menées dans le cadre de l’IAMD de l’OTAN : la police du ciel de l’OTAN et la défense antimissile balistique (BMD) de l’OTAN.
La police du ciel de l’OTAN est l’une des missions permanentes du temps de paix menées dans le cadre de l’IAMD de l’OTAN. La police du ciel de l’OTAN témoigne avec force de la solidarité entre les Alliés puisque les pays qui possèdent des avions de combat aident à assurer l’intégrité de l’espace aérien des pays qui n’en possèdent pas. Le renforcement de la police du ciel le long du flan est de l’OTAN en réponse à la guerre en Ukraine continue d’attester de la solidarité entre les Alliés et de l’importance de cette mission pour assurer la dissuasion et rassurer les pays de l’OTAN.
La défense antimissile balistique (BMD) de l'OTAN a pour but de défendre les populations, le territoire et les forces des pays européens de l’OTAN face à la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques provenant de l’extérieur de la zone euro-atlantique, en particulier au sud-est des frontières de l’Alliance.
En période de crise, l’IAMD de l’OTAN contribue à la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN en mettant en évidence la capacité et la détermination de l’Alliance à lutter sans délai contre les activités hostiles, préservant ainsi en permanence la liberté d’action de l’OTAN. L’IAMD de l’OTAN fait partie intégrante du système OTAN de réponse aux crises. Les mesures prises par les Alliés pour renforcer l’IAMD de l’OTAN en réponse à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie témoignent avec force de leur solidarité et de leur détermination.
L’intégration est une condition essentielle pour l’IAMD de l’OTAN étant donné qu’elle permet de coordonner et de synchroniser toutes les capacités de défense aérienne et antimissile disponibles. Un préalable indispensable pour l’intégration est l’interopérabilité (procédurale, technique et humaine). Les entraînements et les exercices jouent un rôle important à cet égard. Ils attestent également de la détermination des Alliés et peuvent avoir un effet dissuasif.
Le système OTAN de commandement et de contrôle aériens (C2 Air), qui fournit à l’Alliance une capacité permettant de gérer les opérations aériennes de l’OTAN à l’intérieur et à l’extérieur de la zone euro-atlantique, est un exemple concret d’intégration. Ces systèmes (hors capacités déployables) couvrent un théâtre d’opérations de 81 millions de kilomètres carrés, depuis l'extrême nord de la Norvège jusqu'à l'extrême sud de la mer Méditerranée, et de l’extrême est de la Türkiye jusqu’à l’Atlantique Nord. Les systèmes C2 Air de l’OTAN – notamment le programme ACCS (système de commandement et de contrôle aériens) de l'OTAN, qui a été lancé en 1999 et a pour but de doter l'Alliance d'un système unique et intégré de commandement et de contrôle aériens – ne cessent d’évoluer de sorte que l’Alliance puisse faire face à n’importe quel défi ou n’importe quelle menace.
Comités OTAN compétents
Le Comité de la politique de défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD PC) est le comité de haut niveau responsable de tous les aspects politiques et politico-militaires de l’IAMD de l’OTAN, y compris les missions de police du ciel et BMD, ainsi que des éléments pertinents de la puissance aérienne interarmées. Il relève du Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l'Alliance.
Le Groupe de travail du Comité militaire sur la défense aérienne et antimissile est chargé d'examiner les aspects militaires des questions de défense aérienne et antimissile, ainsi que de donner des avis et de formuler des recommandations à ce sujet pour le Comité militaire de l'OTAN, la plus haute instance militaire de l’OTAN.
La Conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA), qui fait également rapport au Conseil et est engagée dans le domaine de l’IAMD, promeut la coopération entre les pays dans le secteur de l’armement et supervise la mise en œuvre du programme BMD de l’OTAN.
Évolution
L’IAMD de l’OTAN est le résultat de l’évolution du concept de défense aérienne intégrée de l’OTAN. Ce concept fut à l’origine mis en œuvre en 1961 dans le cadre de l’utilisation du système OTAN de défense aérienne intégrée (NATINADS), placé sous le commandement et le contrôle du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).
Durant la Guerre froide, le NATINADS était un système essentiellement statique déployé en ceintures successives pour faire face à la menace unidirectionnelle et bien définie que représentaient les aéronefs pilotés. Depuis, le NATINADS a évolué jusqu’à devenir le système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (NATINAMDS), qui permet de relever les défis de l’environnement d’aujourd’hui, moins prévisible, et d’intervenir pour faire face à l’ensemble complet des menaces aériennes et missiles.
Le programme ACCS (système de commandement et de contrôle aériens) de l'OTAN a été officiellement lancé en novembre 1999. Son but est de doter l'Alliance d'un système unique et intégré de commandement et de contrôle aériens pour la gestion des opérations aériennes à l'intérieur et à l'extérieur de la zone euro-atlantique. Depuis lors, les systèmes C2 Air de l’OTAN ont continué d’évoluer et permettent à l’Alliance de faire face à n’importe quel défi ou n’importe quelle menace.
L’ampleur sans précédent des attaques de missiles perpétrées par la Russie au cours de la guerre d’agression illégale qu’elle mène contre l’Ukraine démontre l’importance d’une IAMD crédible et robuste. Lors du sommet que l’OTAN a tenu à Madrid en 2022, les Alliés ont confirmé qu’ils continueraient de renforcer l’IAMD de l’OTAN de sorte qu’elle reste flexible, adaptable et cohérente avec les autres mesures de dissuasion et de défense.
Les Alliés demeurent résolus à continuer de développer les capacités IAMD de l’OTAN, notamment en fournissant les capteurs, les intercepteurs ainsi que les moyens de commandement et de contrôle nécessaires, en particulier au travers du processus OTAN de planification de défense. Ainsi, plusieurs Alliés acquièrent actuellement de nouveaux systèmes de défense aérienne et antimissile, dont des systèmes basés à terre et en mer. Ces nouveaux moyens viendront renforcer encore l’IAMD de l’OTAN. En outre, les Alliés continueront de soumettre les forces IAMD à des entraînements et des exercices, en y intégrant davantage d’aspects IAMD.