Défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN
La défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD) de l'OTAN est une mission essentielle et permanente, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit, qui sauvegarde et protège le territoire, les populations et les forces des pays de l'Alliance contre toute menace ou attaque aérienne ou de missile. Cette mission, menée suivant une approche à 360 degrés, est conçue pour faire face à l’ensemble des menaces aériennes et missiles émanant de toutes les directions stratégiques, qu’elles soient le fait d’acteurs étatiques ou non étatiques. Elle englobe ainsi l’ensemble des mesures – par ex. la mission de police du ciel assurée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et la défense antimissile balistique – visant à contribuer à assurer la dissuasion contre toute menace aérienne et missile, ou à en neutraliser ou en réduire l'efficacité. L’IAMD de l’OTAN est un élément essentiel de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN, qui contribue à la sécurité, indivisible, de l’Alliance et à la liberté d’action de cette dernière, y compris à la capacité de l’OTAN de renforcer ses déploiements et de fournir une réponse stratégique.
Système de défense aérienne et antimissile Patriot, au Commandement aérien allié (© NATO AIRCOM)
- La défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN offre une capacité extrêmement réactive, robuste, rapide et permanente. Elle vise à garantir le niveau souhaité de maîtrise de l’espace aérien, de manière que l'Alliance puisse accomplir toute la gamme de ses opérations et missions, en temps de paix comme en période crise et de conflit.
- L’IAMD de l’OTAN est particulièrement cruciale dans l’environnement stratégique actuel, qui se caractérise par la prolifération importante de différents types de capacités de défense aérienne et antimissile, et par leur utilisation excessive dans des conflits, par exemple dans la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine.
- En réponse à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, les Alliés ont déployé des capacités IAMD supplémentaires sur le flanc oriental de l’OTAN, faisant ainsi la démonstration de leur solidarité et de leur détermination.
- Les Alliés continuent à renforcer l’IAMD de l’OTAN en en améliorant la disponibilité opérationnelle, la réactivité et l’intégration au travers de diverses initiatives, parmi lesquelles la mise en œuvre du modèle de rotations pour l’IAMD dans la zone euro-atlantique, axée dans un premier temps sur le flanc oriental. Les Alliés demeurent déterminés à accroître l’efficacité de l’IAMD ainsi qu’à mettre tout en œuvre pour faire face à l’environnement de sécurité.
- L’IAMD de l’OTAN est mise en œuvre au travers du système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (NATINAMDS), un réseau de systèmes nationaux et OTAN interconnectés, composé de capteurs, de moyens de commandement et de contrôle, et de systèmes d’armes.
- Le NATINAMDS est placé sous l'autorité du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).
Activités
La police du ciel de l’OTAN est l’une des missions permanentes du temps de paix menées dans le cadre de l’IAMD de l’OTAN. La police du ciel de l’OTAN témoigne avec force de la cohésion et de la solidarité entre les Alliés puisque les pays qui possèdent des avions de combat – individuellement et dans le cadre d’équipes multinationales – aident à assurer l’intégrité de l’espace aérien des pays qui n’en possèdent pas. Le renforcement de la police du ciel sur le flanc oriental de l’OTAN en réponse à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine continue d’attester de la solidarité entre les Alliés et de l’importance de cette mission pour assurer la dissuasion et rassurer les pays de l’OTAN.
La défense antimissile balistique (BMD) de l’OTAN est une mission permanente visant à protéger l'ensemble des populations, territoires et forces des pays européens de l'Alliance contre la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques. L'approche adaptative phasée pour la défense antimissile en Europe (EPAA) est un des principaux piliers de la BMD de l'OTAN. Elle s’articule notamment autour de radars et d’effecteurs basés à terre et en mer fournis par les États-Unis. D'autres Alliés sont également en train de fournir, de mettre au point ou d'acquérir des moyens dotés de capacités BMD qui seront intégrés à la BMD de l'OTAN.
Le modèle de rotation pour l’IAMD prévoit des déploiements réguliers d'avions de combat et de systèmes de défense aérienne et antimissile de surface, ainsi que d’éléments facilitateurs tels que des capteurs, pour différents Alliés. Il offre également des opportunités significatives d’entraînement et d’exercices. Le modèle de rotations s’applique dans l’entièreté de la zone de responsabilité du SACEUR. Compte tenu de l’environnement de sécurité actuel, il est dans un premier temps axé sur le flanc oriental de l’Alliance. Les déploiements de moyens IAMD dans ce cadre témoignent de la solidarité et de l’indivisibilité de la sécurité des Alliés.
Intégration
L’intégration est une condition essentielle pour l’IAMD de l’OTAN étant donné qu’elle permet de coordonner toutes les capacités de défense aérienne et antimissile disponibles. Un préalable indispensable pour l’intégration est l’interopérabilité (procédurale, technique et humaine). Les entraînements et les exercices jouent un rôle important à cet égard. Ils attestent également de la détermination des Alliés et peuvent avoir un effet dissuasif.
Le système OTAN de commandement et de contrôle aériens (C2 Air), qui permet à l’Alliance de gérer les opérations aériennes de l’OTAN à l’intérieur et à l’extérieur de la zone euro-atlantique, est un exemple concret d’intégration. Ce système (hors capacités déployables) couvre un théâtre d’opérations de 81 millions de kilomètres carrés, depuis l'extrême nord de la Norvège jusqu'à l'extrême sud de la mer Méditerranée, et de l’extrême est de la Tükiye jusqu’à l’Atlantique Nord.
Renforcement de l’IAMD en réaction à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine
L’ampleur sans précédent des attaques aériennes et missiles perpétrées par la Russie au cours de la guerre d’agression illégale qu’elle mène contre l’Ukraine met en évidence l’importance d’une défense aérienne et antimissile crédible et robuste.
Face à ces agissements, les Alliés ont déployé des capacités IAMD supplémentaires sur le flanc oriental de l’OTAN. Ils continuent en outre à mener des activités d’entraînement et des exercices afin de tester ces capacités et de faire en sorte qu’elles soient immédiatement disponibles en cas de menace.
L’OTAN continue de renforcer son IAMD dans le droit fil du concept stratégique – qui redéfinit les fondements de la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance – et d’une nouvelle génération de plans de défense, deux éléments approuvés par les dirigeants des pays de l’Alliance au sommet de Madrid en 2022.
Au sommet de Vilnius en 2023, les Alliés ont décidé de renforcer davantage encore la mission IAMD de l’OTAN, notamment au moyen d’entraînements réguliers et du déploiement, par roulement, de systèmes et capacités de défense aérienne modernes dans toute la zone de responsabilité du SACEUR, et dans un premier temps, sur le flanc oriental de l’Alliance.
Au sommet de Washington en 2024, les Alliés ont pris des mesures pour améliorer encore la disponibilité opérationnelle, la réactivité et l’intégration de l’IAMD de l’OTAN. Ils se sont félicités de l’actualisation de la politique IAMD de l’OTAN et de la mise en œuvre de diverses initiatives, comme le modèle de rotations pour l’IAMD et la capacité opérationnelle renforcée de la BMD de l’OTAN.
En outre, au sommet de Washington, les Alliés ont approuvé des mesures en vue d’un renforcement de la défense aérienne et antimissile de l’Ukraine. L’OTAN apportera son concours et donnera des conseils à l’Ukraine pour la conception d’une architecture de défense aérienne et antimissile intégrée, afin que les capacités dont le pays dispose dans ce domaine puissent être utilisées de manière optimale et devenir pleinement interopérables avec celles de l’Alliance.
Comités OTAN compétents
Le Comité de la politique de défense aérienne et antimissile intégrée (IAMD PC) est le comité de haut niveau responsable de tous les aspects politiques et politico-militaires de l’IAMD de l’OTAN, y compris les missions de police du ciel et BMD, ainsi que des éléments pertinents de la puissance aérienne interarmées. Il relève du Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l'Alliance.
Le Groupe de travail du Comité militaire sur la défense aérienne et antimissile (MCWG (AMD))est chargé d'examiner les aspects militaires des questions de défense aérienne et antimissile, ainsi que de donner des avis et de formuler des recommandations à ce sujet pour le Comité militaire de l'OTAN, la plus haute instance militaire de l’OTAN.
La Conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA), qui fait également rapport au Conseil et est engagée dans le domaine de l’IAMD, promeut la coopération entre les pays dans le secteur de l’armement et supervise la mise en œuvre du programme BMD de l’OTAN.
Évolution
L’IAMD de l’OTAN est le résultat de l’évolution du concept de défense aérienne intégrée de l’OTAN. Ce concept fut à l’origine mis en œuvre en 1961 dans le cadre de l’utilisation du système OTAN de défense aérienne intégrée (NATINADS), placé sous le commandement et le contrôle du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).
Durant la Guerre froide, le NATINADS était un système essentiellement statique déployé en ceintures successives pour faire face à la menace unidirectionnelle et bien définie que représentaient les aéronefs pilotés de l’Union soviétique. Depuis, le NATINADS a évolué jusqu’à devenir le système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (NATINAMDS), qui permet de relever les défis de l’environnement d’aujourd’hui, moins prévisible, et qui est capable d’intervenir pour faire face à l’ensemble complet des menaces aériennes et missiles, d’où qu’elles viennent.
Le programme ACCS (système de commandement et de contrôle aériens) de l'OTAN a été officiellement lancé en novembre 1999. Son but est de doter l'Alliance d'un système unique et intégré de commandement et de contrôle aériens pour la gestion des opérations aériennes à l'intérieur et à l'extérieur de la zone euro-atlantique. Depuis lors, les systèmes C2 Air de l’OTAN ont continué d’évoluer et permettent à l’Alliance de faire face à n’importe quel défi ou n’importe quelle menace.
Les effets dévastateurs des attaques de missiles perpétrées par la Russie au cours de la guerre d’agression illégale qu’elle mène contre l’Ukraine ont démontré l’importance d’une IAMD crédible et robuste. Face à ces agissements, les Alliés ont déployé des capacités IAMD supplémentaires sur le flanc oriental de l’OTAN et approuvé des mesures visant à renforcer encore les systèmes IAMD.
L’OTAN et les Alliés restent déterminés à continuer d’améliorer les capacités IAMD – par exemple les capacités de surveillance, les intercepteurs et les moyens de commandement et de contrôle – notamment au travers du processus de planification de défense de l’OTAN (NDPP). Ainsi, plusieurs Alliés sont en train d’acquérir ou de mettre au point des systèmes de défense aérienne et antimissile. Ces nouveaux moyens viendront renforcer encore l’IAMD de l’OTAN.