Les agences de l’OTAN
Les agences de l’OTAN font partie intégrante de l’Alliance et sont indispensables lorsqu’il s’agit d’acquérir et de maintenir en condition des capacités et des services dans un cadre multinational ou collectif. Elles génèrent des économies d’échelle et renforcent l’interopérabilité des forces armées des pays de l’Alliance. Alors que le Secrétariat international et l’État-major militaire international de l’OTAN gèrent l’ensemble des activités en lien avec l’agenda politique et militaire de l’Alliance, les agences, elles, sont responsables de domaines plus techniques et plus spécialisés. Chaque agence de l’OTAN est placée sous la direction de l’organisation correspondante, laquelle, composée de représentants venant de pays participants, est contrôlée en dernier ressort par le Conseil de l’Atlantique Nord.
Réunion du Conseil de l’Atlantique Nord, contrôleur suprême des agences de l’OTAN.
- Les agences de l’OTAN sont conçues pour répondre à des besoins partagés par plusieurs Alliés, ou par l’intégralité de ceux-ci, dans les domaines de l’acquisition, de la logistique ou d’autres types de service, de soutien et de coopération, le but étant de garantir que l’Alliance ait les capacités lui permettant de mener à bien l’ensemble de ses opérations et missions.
- Elles assurent également différents types de soutien aux pays partenaires et aux autres organisations internationales, par exemple dans les domaines des transports, de la logistique et des communications sécurisées.
- Chaque agence de l’OTAN exerce ses activités conformément à une charte approuvée par le Conseil de l’Atlantique Nord, et fait rapport à ce dernier au travers de divers bureaux et comités. Bien que les agences de l’OTAN soient autonomes, elles sont tenues de respecter les dispositions énoncées dans leurs chartes.
Les agences de l’OTAN
L’Agence OTAN d’information et de communication (NCIA) a son siège à Bruxelles (Belgique) et des bureaux dans plus de 20 sites répartis sur l’ensemble du territoire de l’Alliance. Elle fournit à l’échelle de l’OTAN des services informatiques ainsi que des prestations d’acquisition et de soutien dans des domaines comme les systèmes de commandement et de contrôle (C2), la cyberdéfense, les moyens de renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées (JISR), ainsi que les communications aux niveaux stratégique et tactique. Ces services sont d’abord destinés aux autorités militaires de l’OTAN, mais les Alliés et les partenaires peuvent également en bénéficier. La NCIA est le bras exécutif de l’Organisation OTAN d’information et de communication (NCIO), dont le but est de fournir des capacités et des services à moindre coût aux Alliés, que ce soit à titre individuel ou collectif. Tous les Alliés sont membres de la NCIO.
L’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA) a son siège à Capellen (Luxembourg) et ses principaux centres d’exploitation en France, en Hongrie et en Italie. Elle répond aux besoins des Alliés, des autorités militaires de l’OTAN et des pays partenaires par une série de services efficaces et efficients dans les domaines des acquisitions, y compris d’armements, de la logistique, du soutien aux opérations et du soutien systèmes. La NSPA, agence financée par le client, fonctionne selon le principe de l’absence de profits et de pertes ; elle est l’organe exécutif de l’Organisation OTAN de soutien et d’acquisition (NSPO), dont tous les Alliés sont membres.
L’Accélérateur d'innovation de défense pour l'Atlantique Nord (DIANA) a été créé à la suite d’un accord intervenu au sommet de Bruxelles, en 2021. Il vise à favoriser la coopération transatlantique sur les technologies émergentes et les technologies de rupture (TE/TR), à promouvoir l’interopérabilité entre les forces des pays de l’Alliance et à tirer parti des innovations du domaine civil au travers d’interactions avec le secteur privé, des investisseurs et le monde universitaire. Le DIANA travaille directement avec des acteurs de l’innovation de premier plan – qu’il s’agisse de jeunes pousses ou d’entreprises à plus haut niveau de maturité – pour apporter des solutions à des problèmes critiques dans le secteur de la défense et de la sécurité au moyen de technologies à double usage et deep tech (technologies de rupture permettant de surmonter d’importants défis par la convergence d’avancées scientifiques et techniques). L’organisme possède un bureau régional européen situé à Londres (Royaume-Uni) tandis que son bureau régional nord-américain ouvrira prochainement ses portes à Halifax (Canada). Il dispose également d’un pôle régional à Tallinn (Estonie).
L’Organisation OTAN pour la science et la technologie (STO) est basée à Bruxelles et est dirigée par le conseiller scientifique, instance consultative de haut niveau dans le domaine scientifique, à l’échelle de l’OTAN. La STO constitue pour l’Alliance la source principale de technologies de pointe et de solutions innovantes à des problèmes variés, épaulée par un réseau de plus de 6 000 experts nationaux. L’agence comprend un Bureau de soutien à la collaboration (CSO), situé à Neuilly‑sur‑Seine (France), ainsi qu’un Centre pour la recherche et l’expérimentation maritimes (CMRE) à La Spezia (Italie). Tous les Alliés sont membres du comité OTAN pour la science et la technologie (STB), qui dirige la STO.
Les agences responsables de programmes multinationaux, mises en place par des groupes de pays pour répondre à des besoins spécifiques, ont pour mission d’acquérir et d’assurer le soutien de capacités de défense qui contribuent à la sécurité de tous les Alliés. On compte parmi elles l’Agence de gestion du programme du système aéroporté de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (NAPMA), l’Agence de gestion OTAN pour la conception, le développement, la production et la logistique de l’hélicoptère OTAN (NAHEMA) et l’Agence de gestion OTAN pour le développement, la production et la logistique de l’ACE 2000 et du Tornado (NETMA). La capacité alliée de surveillance terrestre de l’OTAN (AGS) a également bénéficié du soutien d’une agence responsable d’un programme multinational, la NAGSMA, pour sa phase d’acquisition.
Évolution
Depuis sa fondation en 1949, l’OTAN a mis en place diverses agences. Ces entités ont évolué et se sont adaptées au cours des années de manière à toujours fournir des capacités vitales qui répondent aux besoins militaires et civils de l’Alliance.
Au sommet de Lisbonne, en 2010, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN ont décidé de réformer les 14 agences de l’OTAN. Les Alliés sont ainsi convenus de rationaliser ces agences autour de trois thèmes programmatiques majeurs : acquisition, soutien, et information et communication.
En juillet 2012, une grande étape a été franchie lorsque quatre nouvelles entités, reprenant les fonctions et attributions des agences existantes, ont été créées : la NCIA, la NSPA, la STO et l’Agence OTAN de normalisation (AON). Cette dernière avait pour mission la coordination des activités de normalisation au sein de l’OTAN. Les réformes se sont déroulées en plusieurs phases, ce qui a permis d’améliorer l’efficacité, d’accroître l’efficience et de réaliser des économies par paliers, tout en préservant la fourniture des capacités et des services.
En juillet 2014, l’Agence OTAN de normalisation est devenue, sans que cela affecte sa mission, sa fonction ou ses activités, le Bureau OTAN de normalisation (NSO), un élément de soutien unique intégré au siège de l’OTAN et rendant compte au Comité militaire ainsi qu’au Comité de normalisation.
Au sommet de Bruxelles, en 2021, les dirigeants des pays de l'OTAN ont entériné la création de l’Accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord (DIANA).