Coopération de l’OTAN avec le Pakistan
L'OTAN et le Pakistan sont engagés dans un dialogue et une coopération, notamment lorsqu’il est dans leur intérêt commun de promouvoir la stabilité régionale et de vaincre l’extrémisme.
- L’OTAN et le Pakistan ont commencé à renforcer leur dialogue et leur coopération en 2005, lorsque l’OTAN a porté secours au Pakistan suite à un violent séisme dans le pays.
- Le Pakistan figure au nombre des pays situés hors de la région euro-atlantique souvent appelés « partenaires dans le monde ».
- L’OTAN propose certains stages d’entraînement et de formation à des officiers pakistanais.
- Depuis des années, des échanges ont lieu entre hauts responsables politiques ainsi qu’entre hauts dirigeants militaires. Ainsi, plusieurs secrétaires généraux de l’OTAN ont rencontré différents responsables politiques et militaires pakistanais de haut rang.
Principaux domaines de coopération
La coopération entre le Pakistan et l’OTAN s’exerce au bénéfice des deux parties dans les domaines énumérés ci-après.
Soutien aux opérations et missions dirigées par l'OTAN
- Le Pakistan a apporté un soutien à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), qui a achevé sa mission en Afghanistan en 2014, en autorisant le transit par son territoire des approvisionnements destinés à la FIAS.
- Le Pakistan a également fourni un soutien à la mission Resolute Support menée en Afghanistan en ouvrant des lignes de communication terrestres et aériennes et en permettant ainsi les réapprovisionnements.
Autres domaines de coopération
- Le Pakistan participe à un projet de formation à la lutte antidrogue que l'OTAN mène depuis début 2016 avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Ce projet propose une approche tout à fait originale pour lutter contre le trafic de stupéfiants, en mettant en relation des responsables dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord ciblés par le trafic de stupéfiants et leurs homologues dans les pays de production et de transit. Pendant cette formation, des agents provenant d'Asie centrale et du Pakistan peuvent tisser des liens avec d'autres participants européens et nord-américains, ce qui leur permet de mieux lutter contre le trafic transfrontalier de stupéfiants.
- Depuis un certain nombre d'années, des responsables du ministère pakistanais de la Défense ont pu prendre part à une série d'activités de formation et d’entraînement, notamment dans les domaines de l’interopérabilité, de la planification de défense et de la médecine militaire.
- La préparation du secteur civil et les capacités de réponse en cas de catastrophe constituent un domaine clé de la coopération OTAN-Pakistan. Le pays a sollicité trois fois une aide internationale par l’intermédiaire du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC). En tout, 56 pays, ONG et organisations internationales lui ont porté assistance à la suite d’un tremblement de terre dévastateur, en octobre 2005, et de graves inondations, en 2010 et en 2011. De son côté, le Pakistan a offert son aide, toujours par l'intermédiaire du Centre, à la Türkiye et à la Bosnie-Herzégovine. Le pays a également participé aux exercices de l’EADRCC organisés en Bosnie-Herzégovine en 2017 et en Serbie en 2018.
- Dans le cadre du programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité, le Pakistan participe actuellement à un projet portant sur le développement d'un système de communication efficace dans un contexte d’attentat terroriste, dans une optique de sécurité publique, et sur l’étude des enjeux d’une approche partenariale de la sécurité régionale, sous la forme notamment d’une coopération avec d’autres acteurs internationaux.
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Coopération sur l’Afghanistan
L’instabilité, l’extrémisme et le terrorisme en Afghanistan représentent une menace pour le Pakistan comme pour l’ensemble de la communauté internationale. Comme l’a souligné le premier ministre pakistanais de l’époque, Shaukat Aziz, lors de sa visite au siège de l’OTAN le 30 janvier 2007, « le Pakistan est déterminé à voir émerger un Afghanistan fort et stable. Le pays qui en bénéficiera le plus, outre l’Afghanistan lui-même, est le Pakistan ». Bien que le Pakistan ait émis des réserves sur certaines questions opérationnelles, le dialogue sur l'Afghanistan se poursuit avec l'Alliance.
Le soutien apporté par le Pakistan aux efforts déployés par l’OTAN et la communauté internationale en Afghanistan reste essentiel pour le succès de la mission de l'Alliance. Début juillet 2012, le secrétaire général de l'OTAN a salué l'annonce faite par le Pakistan d'une réouverture des voies d'approvisionnement terrestres vers l'Afghanistan – qui étaient fermées depuis novembre 2011 –, ce qui a permis la reprise du transit des approvisionnements de la FIAS via le Pakistan.
Les travaux de la Commission tripartite – une instance conjointe sur les questions militaires et de sécurité qui rassemble des représentants de la FIAS (dirigée par l’OTAN), de l'Afghanistan et du Pakistan – reflètent l'importance de la coopération OTAN Pakistan entre militaires dans le contexte de l'Afghanistan. Cette commission se réunit régulièrement à différents niveaux pour des échanges de vues et des discussions sur des questions de sécurité d'intérêt commun. Elle axe ses travaux sur quatre grands domaines de coopération : le partage du renseignement, la sécurité des frontières, la lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI), et les initiatives relatives aux opérations d’information. Le Centre d’opérations et de renseignement interarmées (JIOC) – une initiative conjointe destinée à améliorer la coordination du renseignement entre l'Afghanistan, la FIAS et le Pakistan – a été ouvert à Kaboul en janvier 2007.
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Évolution des relations
Après le séisme dévastateur qui a frappé le Pakistan en octobre 2005, l'OTAN a assuré le transport aérien de produits de première nécessité et déployé dans le pays des soldats du génie, des unités médicales et du matériel spécialisé. Afin de faciliter l'acheminement des secours, l'OTAN a mis en place un pont aérien de grande ampleur, en complément des moyens de la Force de réaction de l'OTAN déjà mis en œuvre.
Cette mission a pris fin en février 2006 ; le dialogue politique entre l'OTAN et le Pakistan s'est ensuite intensifié. La coopération pratique, qui a débuté avec l'admission d'officiers pakistanais à certains stages de formation de l'OTAN, a progressivement renforcé les relations. En 2009, l’OTAN a mis en place un paquet sur mesure d'activités en coopération, qui contient une série d’activités de formation et d'entraînement auxquelles peuvent participer les officiers et représentants du Pakistan. À cet égard, les contacts entre de hauts responsables militaires pakistanais et les autorités de l'OTAN ont aussi été intensifiés. De plus, l'OTAN a récemment organisé plusieurs activités – visites de parlementaires, de leaders d'opinion ou de journalistes – afin de mieux faire connaître son rôle au public pakistanais.
Les relations entre le Pakistan et l'OTAN ont continué à se développer pendant les inondations dévastatrices survenues le long de l'Indus en juillet 2010. En réponse à une demande d'aide du Pakistan, les pays membres et partenaires de l'OTAN ainsi que d'autres organisations non gouvernementales ont fait don de plusieurs centaines de tonnes d'aide humanitaire, sous forme de générateurs, de nourriture, de tentes, de bateaux, de vêtements, de fournitures et équipements médicaux, d'hôpitaux de campagne, de couvertures, de moustiquaires et de systèmes de purification d’eau. Avec l'aide du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC), l'Alliance a fourni, à partir d'août 2010, des moyens de transport aérien et maritime pour acheminer les dons.
À leur réunion de Berlin en avril 2011, les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Alliance ont inscrit le Pakistan parmi les « partenaires mondiaux » de l'OTAN. Ainsi, dans le cadre de l'établissement d'un menu de coopération partenariale (PCM) unique, ouvert à tous les partenaires, le Pakistan aura accès à un large éventail d’activités de coopération avec l'Alliance et pourra développer un programme individuel plus efficace.
Les grandes étapes
2005
(mars) Visite au Pakistan du secrétaire général adjoint délégué de l'OTAN, l'ambassadeur Alessandro Minuto Rizzo.
(octobre) Début de l'opération de secours aux victimes du séisme au Pakistan ; l'OTAN assure le transport aérien de vivres et de matériels via deux ponts aériens, au départ de l'Allemagne et de la Turquie.
(décembre) Le général Ahsan Saleem Hyat, chef d'état-major adjoint de l'armée pakistanaise, rend visite à des équipes de l'OTAN à Arja (Pakistan).
2006
(janvier) Fin de l'opération de secours de l'OTAN aux victimes du séisme au Pakistan. Près de 3 500 tonnes de secours ont été acheminées, plus de 7 600 personnes déplacées, et plus de 8 000 patients soignés. En outre, on a déblayé des routes et construit des écoles et des abris.
(mai) Des représentants de l'Alliance rendent visite au président pakistanais, Pervez Moucharraf, et à d'autres responsables à Islamabad.
(septembre) Les premiers officiers et civils pakistanais participent à des stages à l'École de l’OTAN à Oberammergau (Allemagne).
(novembre) Première visite au siège de l'OTAN du plus haut responsable militaire pakistanais, le général Ehsan ul Haq, chef d'état-major des armées.
2007
(janvier) Inauguration du Centre commun de renseignement (JIOC) au QG de la FIAS. Le JIOC facilite les opérations de renseignement interarmées entre la FIAS et les armées pakistanaise et afghane.
(janvier) Visite à l'OTAN du premier ministre pakistanais ; l'OTAN et le Pakistan adoptent une approche commune pour l'Afghanistan.
(février) Visite de responsables civils et militaires pakistanais de haut niveau, ainsi que de représentants de groupes de réflexion, au siège et aux commandements de l'OTAN.
(mai) Première visite d’un secrétaire général de l’OTAN au Pakistan. L'OTAN et le Pakistan conviennent de procéder régulièrement à des échanges politiques de haut niveau.
2008
(janvier) Le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, rencontre le président Pervez Moucharraf à Bruxelles afin de discuter de la situation de sécurité dans la région et de la coopération entre l’OTAN et le Pakistan.
(janvier) Visite au siège de l’OTAN et au SHAPE de la commission sénatoriale conjointe permanente sur la défense. Des parlementaires pakistanais ont également été invités à assister aux réunions plénières de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, y compris à Berlin et à Valence.
(novembre) Le chef d'état-major de l’armée pakistanaise, le général Ashfaq Parvez Kayani, rencontre le secrétaire général de l’OTAN au siège de l’Alliance.
2009
(janvier) Le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, se rend au Pakistan pour des entretiens avec le président Zardari, le premier ministre, Syed Youssouf Raza Gilani, le ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, le ministre de la Défense, Ahmed Mukhtar, et le chef de l’état-major des forces armées, le général Kayani, ainsi qu’avec d’autres hauts responsables.
(janvier) Le Conseil de l'Atlantique Nord décide que l’ambassade de Turquie à Islamabad fera fonction d'ambassade point de contact de l’OTAN au Pakistan. Cette décision essentielle permet de compléter le cadre de coopération pratique qui facilite les échanges politiques et la coordination au niveau des organes de travail.
(mai) Le chef d’état-major de l’armée pakistanaise, le général Kayani, effectue une visite au siège de l’OTAN où il s’entretient avec des responsables civils et militaires de l’Alliance.
(juin) Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, se rend au siège de l’OTAN pour assister à une réunion du Conseil de l'Atlantique Nord – il est le premier président élu du Pakistan à s’adresser au Conseil.
(août) Visite d’un groupe de leaders d’opinion pakistanais au siège de l’OTAN et au SHAPE.
(octobre) Tenue d’un séminaire sur le Pakistan, au cours duquel des experts internationaux spécialistes du pays s’entretiennent avec des ambassadeurs des pays de l’OTAN.
(décembre) L’OTAN et le Pakistan établissent un programme de travail annuel, ou « paquet sur mesure d'activités en coopération », qui sert de base à la coopération pratique.
2010
(février) Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mahmood Qureshi, rencontre le secrétaire général de l’OTAN et s’adresse au Conseil de l'Atlantique Nord.
(février) Le premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, accompagné d'une importante délégation gouvernementale et parlementaire, rencontre le secrétaire général de l’OTAN et s’adresse au Conseil de l'Atlantique Nord.
(juillet) Première visite du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, à Islamabad ; celui-ci convient avec le gouvernement pakistanais d'élaborer conjointement une déclaration politique qui servira de cadre pour le partenariat.
(août) En réponse à la demande d'aide du Pakistan, l'OTAN commence à fournir des moyens de transport aérien et maritime pour l'acheminement de l'aide humanitaire donnée après les inondations dévastatrices qui ont frappé le pays. Plus de 700 tonnes d'aide humanitaire ont été acheminées par 19 vols pour venir en aide à la population pakistanaise.
2011
(septembre) L'EADRCC est activé à la demande du Pakistan, suite aux inondations dues à la mousson.
(November) Le Pakistan ferme les lignes de communication terrestres destinées au transit pour la FIAS, suite à un incident à la frontière afghano-pakistanaise.
2012
(Mai) Le président Zardari participe à la réunion élargie en configuration FIAS organisée dans le cadre du sommet de l'OTAN à Chicago.
(juillet) Le Pakistan annonce la réouverture des voies d'approvisionnement terrestres à destination de l'Afghanistan pour le transit des matériels de la FIAS.