Formation et entraînement

  • Mis à jour le: 27 Aug. 2021 14:44

Pour sauvegarder la liberté et la sécurité de tous ses membres, l'Alliance doit maintenir en condition les capacités permettant de prendre des mesures de prévention, de détection, de dissuasion et de défense contre toute menace d’agression. C'est pourquoi l'OTAN met en place des programmes de formation et des programmes d'entraînement visant à renforcer la cohésion, l'efficacité et la préparation de ses forces multinationales. Par ailleurs, l'Organisation partage son expertise avec les pays partenaires dans le cadre de leurs travaux de réforme ayant trait à la formation et à l'entraînement.

 

  • Dès sa création, en 1949, l'OTAN a mené des activités de formation et d’entraînement qui, au fil du temps, se sont considérablement développées sur les plans géographique et institutionnel.
  • La création du Commandement allié Transformation (ACT), en 2002, a témoigné de la détermination de l'OTAN à donner un nouvel élan à la formation et à l'entraînement. L'ACT s'occupe exclusivement de la transformation de la structure, des forces, des capacités et de la doctrine militaires de l'OTAN, ce qui passe notamment par la conception et la gestion d'activités d'entraînement et d'exercices.
  • En matière de formation et d'entraînement, l'ACT suit une approche intégrée : il assure une unité d'action, facilite la détection des lacunes et aide à éviter les doubles emplois, tout en garantissant une efficacité et une efficience plus grandes grâce à la programmation globale. Ses travaux viennent s'ajouter à ceux des pays, les uns et les autres étant complémentaires.
  • Le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) donne, en sa qualité de chef du Commandement allié Opérations (ACO), des orientations de niveau stratégique, et il définit les priorités et les besoins en matière de formation, d'entraînement, d'exercices et d'évaluation.
  • Les programmes de formation et d'entraînement de l'OTAN contribuent à améliorer l'« interopérabilité » des forces multinationales, c'est-à-dire leur capacité de travailler ensemble.
  • L’Alliance est déterminée à assurer une coopération et une coordination efficaces avec des pays partenaires et des organisations internationales telles que l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine.
  • La transformation par la formation et l'entraînement

    L’Organisation adapte en permanence ses stages, entraînements et exercices, et elle développe de nouveaux concepts et de nouvelles capacités. Elle se rend ainsi à même de répondre aux défis de sécurité émergents. Ce processus de transformation met l'accent sur quatre grands axes :

    • les programmes de formation : ils ont pour objet de développer les connaissances et les aptitudes des participants ainsi qu'à inculquer les compétences permettant de faire face à divers défis ; 
    • l'entraînement individuel : il vise avant tout à donner les aptitudes nécessaires à l'exercice de fonctions spécifiques ;
    • l’entraînement collectif : il sert à enrichir les connaissances acquises dans le cadre de l’entraînement individuel, par leur application pratique ; 
    • les exercices : ils permettent de pousser l’entraînement un peu plus loin en mettant les connaissances acquises à l’épreuve au cours de simulations, instrumentées ou assistées par ordinateur, basées sur un scénario, et associant souvent des participants venant de différents pays ; ils sont primordiaux pour le maintien, la mise à l’épreuve et l’évaluation de l’état de préparation et de l’interopérabilité des Alliés, des partenaires et des entités non OTAN ; l’interopérabilité suppose, tout d’abord, que les personnes se comprennent et, ensuite, que l’on utilise des doctrines, des procédures et des concepts communs, de même que des équipements compatibles.

    Par ailleurs, les Alliés et les pays partenaires, ayant la volonté de contribuer à l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU et des résolutions connexes, utilisent la formation et l’entraînement pour promouvoir les objectifs du programme « femmes, paix et sécurité ».

    1. Organisation de l'entraînement à l'OTAN

    Depuis 1949, les forces de l’OTAN organisent des activités d'entraînement conjointes pour renforcer leur capacité de défense collective. Le début de la guerre de Corée a rapidement fait comprendre aux Alliés de ce qu'il leur fallait disposer d'une force intégrée sous commandement centralisé.  Au fil des ans, la formation s’est développée sur le plan géographique et sur le plan institutionnel, à un point tel qu'elles sont devenues partie intégrante de la capacité de l'OTAN à instaurer la sécurité. L'Organisation veille en priorité à ce que ses commandements et ses forces multinationales demeurent préparés, réactifs, adaptables et interopérables malgré les différences de tactique, de doctrine, d’entraînement, de structure et de langue.

    Les deux commandements stratégiques de l’OTAN, le Commandement allié Opérations (ACO) et le Commandement allié Transformation (ACT), gèrent le processus de formation, d'entraînement, d'exercices et d'évaluation. Les activités de formation et d'entraînement de l'OTAN sont dispensées par un certain nombre d'entités ; parmi celles-ci, certaines relèvent directement de l'Alliance, tandis que d'autres n'appartiennent pas aux structures de l’Alliance mais les complètent.

    Commandement allié Opérations (ACO)

    Basé au Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE), qui est implanté à Mons (Belgique), l’ACO joue un rôle important en matière de formation et d’entraînement. Il établit et tient à jour des normes de forces, il fournit des orientations sur les programmes d’exercices et leur évaluation, et il définit les besoins en formation et en capacités de développement des forces.

    Commandement allié Transformation (ACT)

    Établi à Norfolk (Virginie, États-Unis), l’ACT s’est vu confier la direction des écoles de l’OTAN et la conception, pour l’Organisation et les centres de formation et d’entraînement des partenariats (PTEC), des activités liées à la formation conjointe et à l’entraînement individuel ainsi que des orientations et doctrines connexes. En juillet 2012, il s’est également vu attribuer la responsabilité de la gestion des entraînements et exercices collectifs, qui doivent répondre aux besoins définis par l’ACO. Il détermine puis élabore la solution la plus appropriée pour chaque spécialité ; des conférences annuelles permettent de faire en sorte que les spécialités restent conformes aux besoins, qui évoluent sans cesse, et d’assurer l’adaptabilité et la souplesse des cycles de formation et d’entraînement. Une fois les solutions définies, les stages, entraînements et exercices sont organisés en concertation avec toutes les parties prenantes.

    Établissements de formation et d'entraînement de l'OTAN

    Il existe actuellement sept établissements de formation et d'entraînement au sein de l'OTAN. Les trois derniers sont placés sous le contrôle direct de l'ACT.

    • Le Collège de défense de l’OTAN (NDC), à Rome (Italie), est le principal établissement d’enseignement de l’Organisation pour les questions stratégiques. Il étudie entre autres l’évolution de l’environnement de sécurité international et les effets que cette évolution pourrait avoir sur les pays membres. Ses formations sont accessibles aux commandants supérieurs.
    • o L’École de l’OTAN à Oberammergau (Allemagne) est le principal centre de formation pour les questions opérationnelles. La formation porte ici essentiellement sur la planification conjointe des opérations OTAN, la planification des opérations, la planification de défense, la logistique, les communications, la préparation du secteur civil et la coopération civilo-militaire.
    • Le Centre OTAN d'entraînement aux opérations d'interdiction maritime (NMIOTC), dans la baie de La Sude (Grèce), organise, à l'intention des forces OTAN, des formations théoriques ou pratiques, notamment des simulations, aux activités de surface, sous-marines et de surveillance aérienne ainsi qu'aux opérations spéciales.
    • L’Académie OTAN des technologies de l’information et de la communication, à Oeiras (Portugal), propose aux personnels (militaires et civils) des pays de l'OTAN et d'autres pays, pour un prix intéressant, des formations poussées à l'exploitation et à la maintenance de ces systèmes.
    • Le Centre de guerre interarmées (JWC), à Stavanger (Norvège), s’attache principalement à former les forces au niveau interarmées, le but étant qu’elles demeurent interopérables et parfaitement intégrées.  
    • Le Centre d’entraînement de forces interarmées (JFTC), à Bydgoszcz (Pologne), contribue à l'entraînement des forces des pays de l’OTAN et des pays partenaires en vue d'améliorer l'interopérabilité interarmées multinationale1 au niveau tactique. Il organise des entraînements interarmées à l’intention des postes de commandement et des états-majors au niveau tactique.
    • Le Centre interarmées d’analyse et de retour d’expérience (JALLC), à Lisbonne (Portugal), est l'organisme OTAN responsable des travaux d'analyse relatifs aux opérations, aux activités d'entraînement et aux activités expérimentales ainsi que de la collecte et de la diffusion des enseignements tirés. Il déploie des équipes de projet partout dans le monde afin de fournir à l'OTAN un soutien pour l'analyse aux niveaux stratégique et opérationnel.

    1. Les forces interarmées viennent d'au moins deux branches militaires et opèrent sous un commandement unique ; les forces multinationales viennent de pays différents et opèrent également sous un commandement unique.

    Établissements de formation et d'entraînement collaborant avec l'OTAN

    Il s'agit d'entités qui ont un lien avec l'OTAN, mais qui sont gérées par des pays, des autorités nationales ou des instances civiles. Ces entités sont ouvertes aux personnels des pays membres de l’OTAN et des pays partenaires, et elles accueillent parfois des personnes travaillant dans d'autres organisations.

    • Centres d'excellence

    Les centres d’excellence, entités à financement national ou multinational, mettent leur grande expertise et leur solide expérience à la disposition de l’Alliance, notamment à l’appui de la transformation. Ils permettent d’améliorer la formation et l’entraînement, contribuent à l’élaboration des doctrines, évaluent les enseignements tirés, améliorent l’interopérabilité et les capacités, et testent et valident les concepts par l’expérimentation. Il existe près de 30 centres d’excellence qui, chacun dans leur domaine, proposent des stages spécialisés aux personnels militaires et civils.

    • Centres de formation et d'entraînement des partenariats (PTEC)

    Les PTEC constituent un réseau mondial d'établissements de formation et d'entraînement qui développent des initiatives de collaboration et un enseignement de qualité visant à renforcer les capacités, l'interopérabilité et la compréhension générale de questions de sécurité au sens large.

    • Groupement d'institutions d'études de défense et de sécurité du Partenariat pour la paix (Groupement PPP)

    Né d’une initiative de l’Autriche, de l’Allemagne, de la Suisse et des États-Unis, le Groupement PPP a été créé en 1999 dans le but de promouvoir la formation dans des domaines se rapportant à la sécurité. Pour ce faire, il facilite la coopération entre les établissements civils et militaires des pays de l’OTAN et des pays partenaires, à l’appui des priorités de l’Alliance, notamment la mise en place d’institutions de défense et la réforme de la défense.

    Autres établissements de formation et d'entraînement

    Certains établissements non directement liés à l'OTAN soutiennent l'Alliance dans ses activités de formation et d'entraînement. Ils peuvent se rattacher à des instances nationales, multinationales ou non gouvernementales, telles que des écoles militaires ou des universités.

    2. La formation et l’entraînement dans les opérations dirigées par l’OTAN

    Pour aider à augmenter la stabilité dans les régions en crise, l'OTAN ne se contente pas de déployer des troupes. Elle propose aussi des programmes de formation et d’entraînement pour aider les partenaires à mettre en place des institutions de sécurité et à assurer leur propre sécurité.

    Afghanistan

    La mission non combattante Resolute Support (RSM) offrait formation, conseils et assistance aux forces et aux institutions de sécurité afghanes. Les principales tâches de cette mission, lancée le 1er janvier 2015, étaient les suivantes : apporter un soutien au travail de planification, de programmation et de budgétisation ; assurer la transparence, le respect de l’obligation de rendre compte et le contrôle ; promouvoir le respect des principes de l’état de droit et de la bonne gouvernance ; contribuer à la mise en place et au soutien des processus qui concernent, entre autres, la génération de force, le recrutement, la formation, la gestion et le perfectionnement du personnel.

    Un élément important de l’engagement de l’OTAN en Afghanistan était l’aide apportée à ce pays pour la mise en place de ses institutions et de ses forces de sécurité. L’Alliance déployait des équipes tactiques de conseil et d'assistance auprès d'unités des forces de défense et de sécurité nationales afghanes, à différents échelons de commandement.

    Le 20 novembre 2010, l'OTAN et le gouvernement de la République islamique d'Afghanistan ont signé une déclaration sur un partenariat durable. L’objectif était d’apporter un soutien politique et pratique à long terme à l’Afghanistan tandis que le pays reconstruisait ses institutions de sécurité et prenait progressivement la pleine responsabilité de sa sécurité. Il prévoyait la mise en place d'une série d'activités et de programmes agréés dans le cadre de la coopération entre l'OTAN et l'Afghanistan.

    Iraq

    En juillet 2018, à la demande du gouvernement de Bagdad et en coordination avec la Coalition mondiale contre l’EIIL, l’OTAN a lancé dans le pays une mission non combattante de renforcement des capacités, appelée « mission de l’OTAN en Iraq ». Dans ce cadre, l’OTAN aide les forces iraquiennes à sécuriser le pays et, plus largement, la région face au terrorisme ainsi qu’à prévenir la résurgence de l’EIIL. Cette mission vise également à aider à mettre en place des écoles militaires ainsi qu’à rendre les structures et institutions de sécurité nationales plus efficaces, plus transparentes et plus inclusives, pour le long terme.

    De 2004 à 2011, l’OTAN avait mené en Iraq une opération de soutien relativement modeste mais importante, la « mission OTAN de formation en Iraq », consistant à former, à conseiller et à assister les forces de sécurité iraquiennes. En 2011, l’Iraq avait accédé au rang de partenaire de l’OTAN ; en septembre 2012, il avait signé un programme individuel de partenariat et de coopération. Avait suivi, en 2015, l’approbation pour le pays d’un paquet pour le renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s’y rapportant, prévoyant par exemple des « formations de formateurs ». L’aide de l'OTAN à l’Iraq avait reçu un coup d’accélérateur en janvier 2017, quand une petite équipe OTAN composée de civils et de militaires avait été mise en place à Bagdad pour coordonner les activités de formation ou de renforcement des capacités.

    Afghanistan

    La mission non combattante Resolute Support (RSM) offrait formation, conseils et assistance aux forces et aux institutions de sécurité afghanes. Les principales tâches de cette mission, menée du 1er janvier 2015 à début septembre 2021, étaient les suivantes : apporter un soutien au travail de planification, de programmation et de budgétisation ; assurer la transparence, le respect de l’obligation de rendre compte et le contrôle ; promouvoir le respect des principes de l’état de droit et de la bonne gouvernance ; contribuer à la mise en place et au soutien des processus qui concernent, entre autres, la génération de force, le recrutement, la formation, la gestion et le perfectionnement du personnel.

  • Intensification de la coopération avec les partenaires

    Au départ, les programmes OTAN de formation et d’entraînement étaient axés sur l’amélioration de l'interopérabilité entre les forces des pays de l’OTAN et celles des pays partenaires. Plus tard, ils ont été élargis, de manière à permettre aux membres et aux partenaires de travailler ensemble sur les moyens de mettre en place, de développer et de réformer les établissements de formation dans les domaines militaire, de la sécurité et de la défense. Par ailleurs, l'Alliance a mis en place des partenariats avec des organisations internationales afin de répondre de façon plus cohérente et plus efficace à des défis de sécurité complexes

    Programmes de formation et d’entraînement dans le cadre des partenariats structurés

    • Partenariat pour la paix (PPP)

    Les anciens pays du Pacte de Varsovie, les anciennes républiques soviétiques et les pays non membres situés en Europe occidentale qui, en 1994, ont répondu favorablement à l'invitation de l'OTAN d'adhérer au PPP se sont engagés à accroître leur niveau d’interopérabilité avec les forces de l’Organisation. Leur adhésion au PPP a ouvert la voie aux entraînements conjoints et a marqué le début du soutien de l’OTAN à la réforme de la défense. Les organismes de formation de l’OTAN ont rapidement emboîté le pas. Le premier stage s’adressant à des officiers des pays partenaires a eu lieu en octobre 1994 à l’École des systèmes d'information et de communication de l'OTAN. De son côté, le Collège de défense de l’OTAN a intégré les questions liées au PPP dans sa session principale.

    • Dialogue méditerranéen

    Le Dialogue méditerranéen a été créé en 1994 ; il s’agissait au départ d’une tribune permettant de mener un dialogue politique. En 1997, lors d’une réunion à Sintra (Portugal), l’Alliance a décidé d’ouvrir certaines activités d'entraînement aux pays participant à cette initiative (ils sont actuellement au nombre de sept : Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Maroc, Mauritanie et Tunisie). En 2004, les dirigeants des pays de l’Alliance ont élevé le Dialogue méditerranéen au rang de partenariat à part entière, permettant ainsi aux ressortissants des pays participants de prendre part en plus grand nombre aux exercices et aux activités d’entraînement individuel dans les établissements de l’OTAN.

    • Initiative de coopération d'Istanbul (ICI)

    Lancée au sommet d'Istanbul, en 2004, l'ICI permet de mener avec les pays du Moyen-Orient élargi qui ont fait part de leur intérêt des activités de coopération pratique dans le domaine de la sécurité. À ce jour, quatre pays font partie de l'ICI : Bahreïn, le Koweït, le Qatar et les Émirats arabes unis. La coopération concerne la formation, l'entraînement et les exercices (participation aux exercices de l'OTAN) ainsi que d'autres domaines. En janvier 2017, le Centre régional OTAN-ICI a été inauguré au Koweït pour servir de pôle de formation, d’entraînement et, plus généralement, de coopération entre l’OTAN et ses partenaires de l’ICI dans le Golfe.

    • Union africaine

    L'OTAN continue de soutenir l’Union africaine dans ses missions de maintien de la paix sur le continent africain. Depuis 2007, à la demande de l'Union africaine, l'OTAN assiste la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) en participant au renforcement des capacités et en apportant un soutien à la formation d'experts pour la Force africaine en attente.

    Formation de défense « à la carte »

    Le programme de renforcement de la formation « défense » (DEEP) est un vecteur de réforme en ce qu'il fournit aux pays participants un soutien pratique sur mesure pour le développement et la réforme de leurs établissements de formation militaire professionnelle. Au travers du perfectionnement du corps enseignant, de l'élaboration de programmes d'études ainsi que d'échanges entre pairs, le DEEP fournit un cadre favorisant le renforcement des capacités de défense, le développement de capacités en coopération et la normalisation, et il promeut l'interopérabilité des processus ainsi que l'application de méthodes permettant de renforcer les institutions démocratiques.

    Un vaste réseau de formateurs et d'établissements soutient à titre volontaire les projets menés le cadre du DEEP. Parmi les membres de ce réseau, on peut citer le Collège de défense de l'OTAN, l'École de l'OTAN à Oberammergau, le Centre des hautes études militaires des États-Unis, l'Académie canadienne de la Défense, l'Université nationale de défense de Pologne, l'Université nationale de défense de Roumanie, l'Université de défense tchèque, l'Académie des forces armées slovaques, le Centre de politique de sécurité de Genève, le Centre George C. Marshall de Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, et le Groupement d'institutions d'études de défense et de sécurité du PPP.

    Conseils et savoir-faire

    L’OTAN partage avec les partenaires son savoir-faire en matière de capacités de défense au travers du processus de planification et d’examen (PARP). Ce mécanisme auquel les pays partenaires participent à titre volontaire aide au recensement de leurs forces et de leurs capacités et permet d'évaluer la mise en œuvre d'objectifs liés à la défense qui sont fixés au cas par cas dans divers paquets d'activités en coopération.

    D’autres mécanismes existent pour les partenaires qui entretiennent des relations spéciales avec l’OTAN, tels que des groupes de travail spécialisés ou des équipes multinationales d’experts dirigées par l’OTAN qui ont pour tâche de répondre aux besoins de formation et d’entraînement répertoriés dans les plans d’action individuels (IPAP).

    Initiatives pour la région méditerranéenne et le Moyen-Orient  

    Une Faculté du Moyen-Orient a été créée au Collège de défense de l'OTAN, à Rome. Cette faculté, unique en son genre, axe ses travaux sur l'élaboration et la mise en place de programmes d'études et sur les activités d'ouverture. Elle mène aussi des recherches sur l'environnement de sécurité international et sur des questions stratégiques, en particulier sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

  • Formation et entraînement : un domaine d'activité clé depuis 1949

    Depuis 1949, les activités collectives de formation et d'entraînement se sont développées à un point tel qu'elles sont devenues partie intégrante de la capacité de l'OTAN à instaurer la sécurité. Ce développement a été géographique, l'OTAN travaillant avec de nombreux pays, et institutionnel, avec la création du Commandement allié Transformation (ACT), un commandement stratégique qui s'occupe exclusivement de la transformation de l'Alliance dans son ensemble.

    Interopérabilité

    Au cours des premières années de l'Alliance, les forces de l'OTAN organisaient des activités d'entraînement conjointes pour renforcer leur capacité de défense collective. Autrement dit, la formation et l'entraînement servaient à préparer les forces à une attaque éventuelle.

    Une force intégrée sous commandement centralisé

    Une force intégrée sous commandement centralisé a été mise en place dès septembre 1950, après le début de la guerre de Corée en juin 1950. Le premier commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Dwight D. Eisenhower, a été nommé en décembre 1950. Après cette nomination, les forces nationales ont été placées sous commandement centralisé.

    Les premiers exercices de l'Alliance

    Les premiers exercices de l'Alliance ont eu lieu à l'automne 1951. Au cours de l'année 1953, l'OTAN a organisé une centaine d'exercices de différents types. À partir de ce moment-là, les forces de l'OTAN ont commencé à présenter une certaine cohésion.

    La formation individuelle

    La formation individuelle a rapidement suivi. En avril 1951, le général Eisenhower a pour la première fois fait ressortir la nécessité d'un cadre spécialisé qui permette d'étudier les questions propres à l'Alliance. Le Collège de défense de l'OTAN a été inauguré à la fin de cette même année, le 19 novembre, et, en 1966, il a été transféré de Paris (France) à Rome (Italie), où il se trouve encore aujourd'hui.

    L’École des systèmes d’information et de communication de l’OTAN (NCISS) a été créée en 1959, lorsqu’une entreprise civile a commencé à former un petit groupe d’agents de l’OTAN sur un système qui allait devenir le système de communication « ACE HIGH » de l’OTAN. Le 2 mai de la même année, le Centre de recherche sous-marine de l’OTAN (NURC) était ouvert à La Spezia (Italie). Ces deux organismes ont ensuite fait l’objet d’une restructuration : au cours du processus de réforme de 2002, le NURC a été intégré à la structure des agences de l’Alliance en tant qu’élément organisationnel lié à la recherche. En 2021, s’appuyant sur les résultats obtenus par la NCISS, l’Académie OTAN des technologies de l’information et de la communication a ouvert à Oeiras (Portugal) ; elle propose aux Alliés et aux partenaires des formations sur les systèmes OTAN utilisés lors d’opérations et d’exercices.

    En 1971, le Comité militaire a créé le Groupe d’entraînement OTAN. Ce groupe s’est réuni pendant plusieurs années avec le groupe Eurotraining, qui avait été mis en place pour améliorer les dispositions relatives à l’entraînement multinational entre les pays européens (ses responsabilités ont été confiées à l’OTAN en 1993). Depuis 2004, il relève de l’ACT et non plus du Comité militaire. Il a pour but principal d’améliorer l’interopérabilité entre les Alliés et entre les forces des pays partenaires.

    En 1975, l’École de l’OTAN à Oberammergau (Allemagne) a reçu sa charte et son nom actuel. Ses stages sont surtout consacrés aux questions relatives à la défense collective. Plus récemment, en 2003, le Centre OTAN d’entraînement aux opérations d’interdiction maritime a été établi dans la baie de La Sude (Grèce) pour entraîner les forces OTAN aux activités de surface, sous-marines et de surveillance aérienne ainsi qu’aux opérations spéciales.

    La formation OTAN s'ouvre aux partenaires

    Le programme du PPP et le Dialogue méditerranéen ont été établis en 1994, puis l'OTAN a décidé d'intensifier sa coopération avec tous ses partenaires.

    En 1998, le Conseil de partenariat euro-atlantique a approuvé la création du Groupement PPP et, au sommet de Washington, en 1999, les dirigeants des pays de l'OTAN ont approuvé un plan pour un « Partenariat renforcé et plus opérationnel ». Par ailleurs, avec la révision du concept stratégique de l'Alliance en 1999, le rôle de l'École de l'OTAN a été fondamentalement modifié ; il prévoit désormais la coopération et le dialogue avec les personnels civils de pays non OTAN.

    Le Centre interarmées d'analyse et de retour d'expérience a été créé en mai 2002 à Monsanto (Lisbonne, Portugal). Cet établissement a pour mission de mener des activités d'analyse et d'expérimentation relatives aux opérations, aux entraînements et aux exercices, en associant éventuellement les partenaires.

    En février 2005, le Conseil de l'Atlantique Nord a lancé l'initiative « La formation et l'entraînement pour la réforme de la défense ». Cette initiative aide les formateurs à intégrer dans leurs programmes les principes liés à la mise en place d'institutions de défense. Comme les stages s'adressent aux fonctionnaires et aux autres personnes jouant un rôle dans la mise en place de telles institutions, ils contribuent indirectement à améliorer la réforme de la défense.

    Au sommet du pays de Galles, en 2014, les Alliés ont entériné l'initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires et lancé la plateforme d'interopérabilité. Les possibilités de participation des partenaires à des exercices de l'OTAN ont ainsi été élargies, le but étant d'accroître l'interopérabilité et la préparation à la gestion des situations de crise.

    Conscients qu'il fallait renforcer leur partenariat stratégique, les membres de l'Union européenne et les Alliés ont décidé, au sommet de Varsovie, en 2016, de se doter des moyens de renforcer la sécurité en Europe et au-delà. Dans cette optique, le président du Conseil européen, le président de la Commission européenne et le secrétaire général de l'OTAN ont souligné, dans une déclaration commune, qu'il était important d'intensifier la coordination en matière d'exercices.

    Au sommet qu’ils ont tenu en 2021, les dirigeants des pays de l’OTAN ont entériné un texte intitulé « OTAN 2030 – Un agenda transatlantique pour l’avenir », qui prévoyait, entre autres, « de développer sensiblement l’aptitude de l’OTAN à apporter un soutien aux partenaires dans le domaine de la formation et du renforcement des capacités, sachant que les conflits, d’autres développements en matière de sécurité et l’instabilité généralisée dans le voisinage de l’OTAN ont des conséquences directes pour la sécurité des Alliés. »    

    La formation et l'entraînement en tant qu'outils de transformation

    Avec la création des deux commandements stratégiques, en 2002, et l'instauration de la programmation globale, la coordination et la cohérence des activités de formation et d'entraînement de l'OTAN se sont grandement améliorées.  Depuis lors, l'ACT est en mesure de penser la formation et l'entraînement de manière intégrée. Il est aidé dans sa tâche par le Centre de guerre interarmées, inauguré le 23 octobre 2003 à Stavanger (Norvège) et par le Centre d'entraînement de forces interarmées, ouvert le 31 mars 2004 à Bydgoszcz (Pologne).

    Au sommet d'Istanbul, en 2004, non seulement les Alliés ont ouvert les activités de formation et d'entraînement à un plus grand nombre de pays (plus précisément à ceux du Dialogue méditerranéen et à ceux de l'Initiative de coopération d'Istanbul), mais ils ont aussi pris des dispositions pour que les partenaires prennent part à des entraînements conjoints axés sur la lutte contre le terrorisme et qu'ils s'entraînent avec la Force de réaction de l'OTAN, la force de réaction rapide de l'Organisation.

    Au sommet de Chicago, en 2012, les dirigeants des pays de l'OTAN ont souligné qu'il importait de développer la formation et l'entraînement, en particulier dans le contexte de l'Initiative d'interconnexion des forces (CFI). La CFI devait aussi permettre de tirer davantage parti de la formation, de l'entraînement et des exercices pour renforcer les liens entre les forces des pays membres de l'OTAN et pour maintenir le niveau d'interopérabilité nécessaire en vue des opérations futures.

    Renforcement des capacités

    Peu après l'annexion illégale de la Crimée par la Russie, en 2014, les Alliés, réunis au sommet du pays de Galles, se sont engagés à accroître leurs capacités et ont approuvé un paquet planification de défense prévoyant entre autres le renforcement des activités d'entraînement et des exercices. La formation a également été désignée comme l'un des domaines d'activité clés pour ce qui est de la cyberdéfense, et comme un élément ayant toute sa place dans les relations avec d'autres organisations internationales, comme l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine.

    En 2016, au sommet de Varsovie, les Alliés ont fait le point sur les huit unités multinationales d'intégration des forces OTAN mises en place sur le territoire des pays de l'Organisation situés dans la partie orientale de l'Alliance, lesquelles sont chargées de fournir, lorsque c'est nécessaire, une aide pour l'entraînement des forces et pour la réception de renforts. Ils ont aussi décidé de développer une présence avancée adaptée dans la partie sud-est du territoire de l'Alliance, et notamment de lancer une initiative visant à aider à améliorer la formation intégrée d'unités alliées dans la région de la mer Noire dans le cadre du renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN.

    Parmi les autres initiatives en matière de formation, on peut citer l'initiative transatlantique de formation et de renforcement capacitaire (TACET), qui favorise le développement des capacités, l'interopérabilité et la formation et améliore la résilience de l'OTAN en réponse aux défis dans la région de la Baltique, ainsi que l'initiative d'entraînement interarmées multinational renforcé (CJET), qui prévoit des activités du même type avec la Bulgarie et la Roumanie.