Les relations
anglo-américaines qui s'étaient dégradées lors de la crise de Suez
s'améliorent rapidement mais, dans le cas de la France, la situation
est plus complexe. L'Alliance, après plus de dix annes d'existence,
avait invitablement changé. L'Europe était devenue plus puissante,
tant sur le plan économique que sur le plan militaire, et elle
était désormais moins dépendante des Etats-Unis. L'Union soviétique
avait notablement renforcé son potentiel nucléaire, ce que le
lancement de Spoutnik avait mis en vidence, et tous les Européens
n'étaient pas rassurés par le parapluie atomique américain,
à fond sur le concept des représailles massives qui prévoyait
le recours rapide aux armes nucléaires en riposte à une agression.
Cette situation
avait amené la France à exprimer des réserves sur les orientations
de la politique alliée et, après son élection à la présidence
en 1958, le général de Gaulle avait clairement exprimé sa désapprobation
au sujet de certains aspects du rôle dominant des Américains
et, plus précisément, de la politique nucléaire et de la structure
de commandement intgrée de l'OTAN.
En 1966,
la France annonce qu'elle n'affectera plus de forces l'OTAN et
se retirera de la structure militaire intgrée, ce qui impliquait
le départ des quartiers généraux et des unités alliées. Ils
devaient avoir quitté le territoire français avant le 1er avril
1967.
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