Février 1945. Après six ans de combat et de destruction, la deuxième
guerre mondiale touche sa fin. L'avenir de l'Europe sera déterminé
par les résultats de la Conférence de Yalta, qui réunit le Président
des Etats-Unis, Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique,
Winston Churchill et le dirigeant soviétique Joseph Staline. Des
accords sont conclus sur des questions d'importance majeure telles
que la création de la future Organisation des Nations Unies, l'administration
de l'Allemagne après la guerre, de nouvelles frontières pour la
Pologne, et l'engagement d'instaurer des gouvernements démocratiques
dans tous les pays libres.
Pourtant, certains signes laissent déjà prévoir que la coopération
qui s'est forge pendant la guerre entre les démocraties occidentales
et l'Union soviétique va être mise à rude épreuve. Les négociations
engagées en vue d’élargir le gouvernement polonais provisoire s'enlisent
rapidement et la Pologne n'est pas présente lors de la signature
de la Charte des Nations Unies en juin 1945.
Après la capitulation de l'Allemagne, la Conférence de Potsdam
se tient de la mi-juillet au 2 août et, dans le kaléidoscope, l'image
a changé. Franklin Roosevelt est mort et Truman lui a succédé la
Présidence des Etats-Unis; après sa défaite aux élections législatives,
Churchill passe le relais Clément Attlee pendant la Conférence.
Les dirigeants prennent plusieurs décisions concernant l'administration
de l'Allemagne, qui va être partage en zones d'occupation américaine,
britannique, française et russe, tout comme Berlin, situe dans
le secteur soviétique. Par ailleurs, ils adressent un ultimatum
au Japon, exigeant une reddition sans condition. Toutefois la formulation
des accords est imprécise et leur mise en vigueur se révélera difficile.
6 et 9 août 1945. Le Président Truman craint que la guerre contre
le Japon coûte la vie à des milliers d'américains s'il la laisse
s'éterniser; déterminé à éviter cela, il ordonne que la bombe atomique
qui vient d’être mise au point soit larguée sur Hiroshima et Nagasaki.
Quant à Staline il estime que l'URSS doit, elle aussi, détenir
l'arme nucléaire pour garantir sa sécurité. Ils venaient d'ouvrir
la voie à la course aux armements nucléaires.
Mars 1946. A Fulton, dans le Missouri, Winston Churchill déclare
que "de Stettin, sur la Baltique, Trieste, sur l'Adriatique,
un rideau de fer s'est abattu sur le continent." Un an plus
tard, les Ministres des affaires étrangères américain, britannique
et soviétique, se réunissent à Moscou afin d’établir des traits
de paix pour l'Allemagne et l'Autriche, mais leur tentative se
solde par un échec. En fait, cet échec vient de sonner le glas
de la coopération du temps de guerre.
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