Depuis son
ouverture en 1973, la Conférence sur la sécurité et la coopération
en Europe (CSCE) - qui est devenue l'Organisation sur la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) - s'est employée à renforcer
la démocratie et la sécurité en Europe. Une Conférence sur les
suites de la CSCE tenue à Vienne de novembre 1986 à janvier 1989,
établit un système de suivi continu des accords sur les droits
de l'homme et les libertés fondamentales.
Elle lance
aussi deux nouvelles séries de négociations portant sur les forces
conventionnelles en Europe (FCE) qui visent à ramener des niveaux
inférieurs les armements conventionnels et les équipements des
23 pays membres de l'OTAN et du Pacte de Varsovie; des négociations
séparées avec les 35 pays participant à la CSCE porteront sur
des mesures de confiance et de sécurité (MDCS); selon les pays
membres de l'OTAN, il faudrait préconiser un échange d'informations
détaillées sur les structures militaires et les déploiements
d'armes prévus.
Parallèlement
à la décision d'entamer de nouveaux entretiens sur les FCE, les
Etats qui, à Vienne, avaient tenté d'obtenir des réductions
mutuelles et équilibrées des forces (MBFR) convinrent de mettre
un terme à leurs négociations et tinrent leur dernière réunion
en février 1989.
Le programme
de libéralisation de M. Gorbatchev amène enfin la liberté en Europe
de l'Est.
En février
1989, le Comité central du Parti communiste hongrois entérine un
programme de transition "progressive et régulière" au multipartisme
et desé lections sont prvéues pour 1990.
En avril
1989, l'opposition et le gouvernement polonais se mettent d'accord
sur des réformes politiques d'importance majeure, y compris
la tenue d'élections libres et la reconnaissance du syndicat
Solidarité jusque là interdit. En juillet, le général Jaruzelski,
Secrétaire général du Parti ouvrier unifié polonais, est léu
Président. Il essaie en vain de mettre en place un gouvernement
de coalition conduit par le Parti ouvrier avec toutes les parties
siégeant au parlement, mais Solidarité tient à former une coalition
avec d'autres partis démocrates. Le 24 août, le réformateur Tadeusz
Mazowiecki était nommé Premier ministre. Pour la première fois
depuis 40 ans, la Pologne s'est dotée d'un gouvernement non
communiste.
En automne,
l'Allemagne de l'Est traverse une crise politique profonde. Des
millions de personnes manifestent presque tous les jours dans le
pays.
Le 6 novembre,
les revendications populaires en faveur d'un changement rapide
et radical atteignent leur paroxysme; plus de 100.000 manifestants
demandent la chute du Mur de Berlin. Le lendemain, le Cabinet
du Premier ministre est-allemand démissionne et le Bureau politique
lui emboîte le pas. Le 9 novembre, une brèche est ouverte dans
le Mur et les milliers de citoyens est-allemands traversent
et reçoivent un accueil enthousiaste à l'Ouest. L'Allemagne
de l'Est annonce la levée des restrictions sur les voyages et
la mise en place de nouveaux points de passage. La chute du Mur
marque le début d'une période de changements révolutionnaires.
Avant longtemps, les pays d'Europe de l'Est auront acquis une
indépendance totale, l'Allemagne sera unifiée, le Pacte de Varsovie
dissous et l'Union soviétique en désintégration. Le communisme,
en tant qu'idéologie mondiale, fait désormais partie de l'histoire.
4 décembre
1989. Les signes du changement sont évidents dans l'ensemble de
l'Europe. De nouvelles réunions au sommet ont lieu. Les dirigeants
des pays de l'OTAN se réunissent à Bruxelles au moment même
où ceux des pays du Pacte de Varsovie se rencontrent à Moscou.
Juste après son entrevue avec M. Gorbatchev, qui a eu lieu à
Malte deux jours auparavant, le Président Bush se rend à Bruxelles
pour faire part de ses impressions sur l'évolution de la situation
en Europe centrale et orientale à ses homologues des autres pays
membres. Au même moment, les dirigeants du Pacte de Varsovie,
réunis à Moscou, dénoncent l'invasion de la Tchécoslovaquie par
leurs prédcesseurs en 1968 et répudient la doctrine Brejnev de
souveraineté qui prévalait depuis l'invasion et justifiait le
contrôle exercé par l'Union soviétique sur l'évolution de la
situation politique en Europe orientale.
Les événements
continuent de se précipiter en Europe de l'Est pendant les dernières
semaines de la décennie. Le gouvernement communiste du Président
tchécoslovaque Husk forme une coalition en vue d'instaurer la
démocratie. Le gouvernement communiste de la Bulgarie le suit
dans cette voie.
En Roumanie,
le régime est-européen le plus corrompu et le plus funeste d'Europe
de l'Est vient de tomber et son dirigeant, Nicolae Ceausescu
est sommairement exécuté. Avant la fin de l'année, le gouvernement
communiste de la Pologne a fini par renoncer au pouvoir et la
Tchécoslovaquie a élu un ex-dissident, poète et héros populaire
international, à la présidence.
Au beau
milieu de ces événements, la visite à l'OTAN du Ministre soviétique
des affaires étrangères, Edouard Chevardnadze, revêt un caractère
historique. Avant de quitter le siège de l'Organisation, se
tenant aux côtés du Secrétaire général Manfred Wörner, il déclare
à la presse internationale avec un large sourire, qu'il est
allé "jusqu' à
la bouche du volcan" et que "ce n'était pas si mal". |