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Mise à jour: 17-Mar-2008 1989


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1989

 
Sommaire

Depuis son ouverture en 1973, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) - qui est devenue l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - s'est employée à renforcer la démocratie et la sécurité en Europe. Une Conférence sur les suites de la CSCE tenue à Vienne de novembre 1986 à janvier 1989, établit un système de suivi continu des accords sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales.

Elle lance aussi deux nouvelles séries de négociations portant sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) qui visent à ramener des niveaux inférieurs les armements conventionnels et les équipements des 23 pays membres de l'OTAN et du Pacte de Varsovie; des négociations séparées avec les 35 pays participant à la CSCE porteront sur des mesures de confiance et de sécurité (MDCS); selon les pays membres de l'OTAN, il faudrait préconiser un échange d'informations détaillées sur les structures militaires et les déploiements d'armes prévus.

Parallèlement à la décision d'entamer de nouveaux entretiens sur les FCE, les Etats qui, à Vienne, avaient tenté d'obtenir des réductions mutuelles et équilibrées des forces (MBFR) convinrent de mettre un terme à leurs négociations et tinrent leur dernière réunion en février 1989.

Le programme de libéralisation de M. Gorbatchev amène enfin la liberté en Europe de l'Est.

En février 1989, le Comité central du Parti communiste hongrois entérine un programme de transition "progressive et régulière" au multipartisme et desé lections sont prvéues pour 1990.

En avril 1989, l'opposition et le gouvernement polonais se mettent d'accord sur des réformes politiques d'importance majeure, y compris la tenue d'élections libres et la reconnaissance du syndicat Solidarité jusque là interdit. En juillet, le général Jaruzelski, Secrétaire général du Parti ouvrier unifié polonais, est léu Président. Il essaie en vain de mettre en place un gouvernement de coalition conduit par le Parti ouvrier avec toutes les parties siégeant au parlement, mais Solidarité tient à former une coalition avec d'autres partis démocrates. Le 24 août, le réformateur Tadeusz Mazowiecki était nommé Premier ministre. Pour la première fois depuis 40 ans, la Pologne s'est dotée d'un gouvernement non communiste.

En automne, l'Allemagne de l'Est traverse une crise politique profonde. Des millions de personnes manifestent presque tous les jours dans le pays.

Le 6 novembre, les revendications populaires en faveur d'un changement rapide et radical atteignent leur paroxysme; plus de 100.000 manifestants demandent la chute du Mur de Berlin. Le lendemain, le Cabinet du Premier ministre est-allemand démissionne et le Bureau politique lui emboîte le pas. Le 9 novembre, une brèche est ouverte dans le Mur et les milliers de citoyens est-allemands traversent et reçoivent un accueil enthousiaste à l'Ouest. L'Allemagne de l'Est annonce la levée des restrictions sur les voyages et la mise en place de nouveaux points de passage. La chute du Mur marque le début d'une période de changements révolutionnaires. Avant longtemps, les pays d'Europe de l'Est auront acquis une indépendance totale, l'Allemagne sera unifiée, le Pacte de Varsovie dissous et l'Union soviétique en désintégration. Le communisme, en tant qu'idéologie mondiale, fait désormais partie de l'histoire.

4 décembre 1989. Les signes du changement sont évidents dans l'ensemble de l'Europe. De nouvelles réunions au sommet ont lieu. Les dirigeants des pays de l'OTAN se réunissent à Bruxelles au moment même où ceux des pays du Pacte de Varsovie se rencontrent à Moscou. Juste après son entrevue avec M. Gorbatchev, qui a eu lieu à Malte deux jours auparavant, le Président Bush se rend à Bruxelles pour faire part de ses impressions sur l'évolution de la situation en Europe centrale et orientale à ses homologues des autres pays membres. Au même moment, les dirigeants du Pacte de Varsovie, réunis à Moscou, dénoncent l'invasion de la Tchécoslovaquie par leurs prédcesseurs en 1968 et répudient la doctrine Brejnev de souveraineté qui prévalait depuis l'invasion et justifiait le contrôle exercé par l'Union soviétique sur l'évolution de la situation politique en Europe orientale.

Les événements continuent de se précipiter en Europe de l'Est pendant les dernières semaines de la décennie. Le gouvernement communiste du Président tchécoslovaque Husk forme une coalition en vue d'instaurer la démocratie. Le gouvernement communiste de la Bulgarie le suit dans cette voie.

En Roumanie, le régime est-européen le plus corrompu et le plus funeste d'Europe de l'Est vient de tomber et son dirigeant, Nicolae Ceausescu est sommairement exécuté. Avant la fin de l'année, le gouvernement communiste de la Pologne a fini par renoncer au pouvoir et la Tchécoslovaquie a élu un ex-dissident, poète et héros populaire international, à la présidence.

Au beau milieu de ces événements, la visite à l'OTAN du Ministre soviétique des affaires étrangères, Edouard Chevardnadze, revêt un caractère historique. Avant de quitter le siège de l'Organisation, se tenant aux côtés du Secrétaire général Manfred Wörner, il déclare à la presse internationale avec un large sourire, qu'il est allé "jusqu' à la bouche du volcan" et que "ce n'était pas si mal".