Header
Mise-à-jour: Janvier 2006 Digithèque de l'OTAN

Autres
Langues

Les origines de la structure militaire de l'OTAN

1. de la création de l'Alliance à la chute du Mur de Berlin

Contenu
  1. De la création de l'Alliance à la chute du Mur de Berlin
  2. La question du "Commandement"
 3. La mise en place de la structure militaire
 4. Le Comité Militaire adapte son travail
 5. La fin d'une époque, le passage à une autre
Editorial Note
  Important publisher and editorial information about this document.
Autres formats
Français PDF (~2040Kb)
Version à imprimer aux illustrations en couleurs
Commander une version de tirage
utilisant le bulletin de commande en ligne
Deux ouvriers belges délimitent la zone du site du "nouveau" siège de l'OTAN à Bruxelles, en mars 1967. C'est là que se trouvent le Secrétaire général de l'OTAN et le personnel de soutien, les délégations militaires nationales des pays OTAN et partenaires, l'État-major militaire international et le Comité militaire, qui prépare les orientations militaires à partir des directives politiques et donne aux autorités civiles de l'OTAN des avis militaires fondés sur un consensus. L'autre quartier général de l'OTAN situé en Belgique, où sont planifiées et coordonnées les opérations militaires de l'Alliance, se trouve près de Mons, à moins d'une heure de route, au sudouest de Bruxelles.

Plus d'un demi-siècle après la création de l'OTAN, il est difficile d'imaginer que l'Organisation n'a pas toujours disposé des structures politiques et militaires complexes qui sont depuis longtemps une des caractéristiques essentielles du processus de prise de décision au sein de l'Alliance. Lors de son institution par le Traité de Washington du 4 avril 1949, l'OTAN ne disposait que de structures politiques très réduites et, pour ainsi dire, d'aucun établissement militaire.

Les premières structures d'organisation furent créées par le Traité de Washington lui-même. L'article 9 prévoyait l'établissement d'un Conseil, qui serait ensuite connu sous le nom de Conseil de l'Atlantique Nord (CAN), la plus haute instance de prise de décision politique au sein de l'Alliance. Composé au départ des ministres des Affaires étrangères des pays membres, le Conseil était autorisé à constituer "les organismes subsidiaires qui pourraient être nécessaires". Le Conseil était en particulier chargé d'établir "immédiatement un comité de défense qui recommandera les mesures à prendre pour l'application des articles 3 [maintenir et accroître la capacité individuelle et collective de résistance à une attaque armée] et 5 [une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties]."

Le Comité de défense, composé des ministres de la Défense ou de leurs représentants, vit le jour lors de la première réunion du Conseil, le 17 septembre 1949. Le Conseil chargea également le nouveau Comité de défense d'établir des organismes subordonnés pour les questions de défense: un Comité militaire, composé des chefs d'état-major des pays membres, le Groupe permanent, organe exécutif tripartite du Comité militaire, composé de représentants de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que cinq groupes régionaux chargés de la mise au point des plans de défense (le Groupe régional nord européen, le Groupe régional ouest européen, le Groupe régional sud-ouest européen méditerranéen, le Groupe régional canadien-américain et le Groupe régional de l'océan Atlantique Nord), afin que chacun examine les questions d'intérêt militaire dans sa zone respective.

Le Comité militaire s'est réuni pour la première fois le 6 octobre 1949, le lendemain de sa création, à Washington. Il était composé des chefs d'état-major de 11 des 12 pays fondateurs (la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni et les États-Unis), et d'une représentation civile de l'Islande, qui n'avait pas (et n'a toujours pas) de forces armées. Le Comité de défense n'existe plus en tant que tel et le Comité militaire est donc, après le Conseil de l'Atlantique Nord, l'organe le plus ancien tenant des réunions régulières à l'OTAN.

L'organisation initiale de l'Alliance était très peu structurée. Les instances de niveau ministériel n'étaient tenues de se réunir qu'une fois par an, bien qu'elles eussent pu se réunir plus souvent. Pendant les premières années de la mise en place de la structure de l'Alliance, le Conseil s'est en réalité réuni quatre fois entre le mois de septembre 1949 et le mois de mai 1950, mais, rapidement, il est apparu clairement qu'un mécanisme de prise de décision était nécessaire entre les réunions du Conseil en session ministérielle. Ce n'est que lorsqu'une importante réorganisation de l'OTAN fut approuvée lors de la conférence de Lisbonne en 1952 qu'une véritable session permanente à temps plein du Conseil fut instituée. Parallèlement, un Secrétaire général fut nommé, afin de diriger le nouveau secrétariat international de l'OTAN et de présider la session permanente du Conseil.

Du côté militaire de l'Alliance, le Comité militaire se trouva dans la même situation que le Conseil: il existait à un très haut niveau et se réunissait donc rarement. Du moins disposait-il d'un organe exécutif permanent - le Groupe permanent - afin de mettre en oeuvre ses décisions, de diriger la planification militaire et de fournir un soutien administratif.

Sa composition restreinte, limitée à la France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, était une réelle source d'irritation pour les neuf autres membres de l'OTAN. Finalement, les pressions exercées par les pays non membres pour obtenir davantage d'influence en dehors des sessions du Comité militaire aboutirent à la création du Comité des représentants militaires, composé d'officiers de liaison des pays en tant que "représentants militaires accrédités". Toutefois, le Groupe permanent, avec son bureau permanent, son activité à temps plein et son influence sur la fixation de l'ordre du jour, demeura l'organisme prépondérant chargé d'orienter la planification militaire au sein du Comité militaire dans les années 1950. Cette situation contribua également à faire du Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), à l'époque, la principale source d'avis militaires pour le Secrétaire général et le Conseil. En 1957, tous les pays non membres du Groupe permanent furent invités à y envoyer un officier chargé de la planification et, en 1963, tous les pays de l'OTAN étaient pleinement représentés. Dès lors, le Groupe permanent fut connu sous le nom de Secrétariat international de planification.

Malgré ces changements, le Groupe permanent demeurait un instrument trop lourd, au sein duquel les points de vue nationaux tendaient à l'emporter sur les perspectives internationales. Confronté au déplacement prochain du siège politique et militaire de l'OTAN de France, le Commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Lyman Lemnitzer, proposa en mai 1966 de procéder à une importante réorganisation en créant un Commandant suprême des forces alliées de l'OTAN, qui remplacerait les trois postes de SACEUR, de Commandant suprême allié de l'Atlantique et de Président du Comité militaire.

Réalisant combien il serait difficile de mettre en oeuvre une transformation aussi importante à un moment où l'OTAN s'efforçait de gérer les conséquences du retrait de la France de la structure militaire intégrée, le général Lemnitzer présenta également une autre proposition au Secrétaire général: l'établissement d'un "état-major militaire international complètement intégré, dirigé par un Directeur, ayant le grade de général trois étoiles, devant servir d'organe exécutif du Comité militaire". Le Conseil de l'Atlantique Nord adopta cette proposition le 15 juin 1966 et le 10 février 1967 l'État-major militaire international (EMI) fut créé. Le Groupe permanent disparut et en octobre de la même année, l'EMI fut transféré définitivement de Washington au siège de l'OTAN à Bruxelles, où il se trouve toujours, au service du Comité militaire.

À l'origine, la présidence du Comité militaire revenait à chaque pays à tour de rôle pour une année, selon l'ordre alphabétique anglais, en commençant par les États-Unis. À ce titre, le général américain Omar Bradley fut donc le premier Président en 1949-1950. Cette solution fut appliquée jusqu'en 1964, lorsqu'il apparut clairement que la gamme, la portée et la complexité des questions et des activités nécessitaient un Président à temps plein, afin de faciliter et d'orienter le travail du Comité. À l'heure actuelle, le Président est élu par un vote à la majorité simple par tous les chefs d'état-major de l'OTAN, normalement pour une durée de trois ans, bien que cette période puisse être plus courte ou prolongée d'une année. En outre, il agit uniquement à titre international.

Le Comité militaire, qui est composé de l'ensemble des chefs d'état-major de l'OTAN, est la plus haute autorité militaire de l'Alliance, et son Président est le responsable militaire de plus haut niveau au sein de l'OTAN. C'est par l'intermédiaire de ce dernier que des avis militaires fondés sur un consensus sont présentés aux organes politiques de prise de décision et au Secrétaire général.

Home Suiv. Index

 © NATO - OTAN 2006 - Division Diplomatie publique de l'OTAN, 1110 Bruxelles, Belgique - site web: www.otan.nato.int
Courriel: natodoc@hq.nato.int