Le secrétaire général de l’OTAN appelle de ses vœux un plan d'action « réactivité »

  • 08 Apr. 2014 -
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  • Mis à jour le: 08 Apr. 2014 16:51

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a participé au séminaire sur la transformation de l'OTAN qui s'est tenu à Paris. À cette occasion, il a remercié le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et ses hôtes français pour la contribution de la France à la sécurité collective de l'Alliance. « De l'Afrique centrale à l'Europe orientale, les forces françaises aident à rendre le monde plus sûr – que ce soit sous la bannière de l'OTAN, de l'Union européenne ou de la France », a déclaré M. Rasmussen lors d'une conférence de presse. « La France a maintenu ses dépenses de défense proches de l'objectif OTAN agréé des 2 % du produit intérieur brut. Elle a aussi montré sa grande détermination à investir dans les capacités dont nous avons besoin, tant à l'OTAN qu'à l'Union européenne, donnant un excellent exemple de la façon dont les Alliés européens peuvent choisir d'investir les ressources voulues dans les capacités voulues.

NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen; the Minister of Defence of France, Jean-Yves Le Drian and Supreme Allied Commander Transformation (SACT), General Jean-Paul Paloméros

Dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion du séminaire organisé par le Commandement allié Transformation, le secrétaire général a déclaré que les événements survenus dans l'est de l'Ukraine étaient très préoccupants, et il a exhorté la Russie à faire marche arrière.

« Toute avancée dans l'est de l'Ukraine représenterait une grave escalade, et non la désescalade que nous souhaitons tous. Nous appelons la Russie à retirer les dizaines de milliers d'hommes qu'elle a massés aux frontières ukrainiennes, à entamer un véritable dialogue avec les autorités ukrainiennes, et à respecter ses engagements internationaux », a indiqué M. Rasmussen.

Le secrétaire général a déclaré que la crise soulevait de sérieuses questions quant la sécurité euro-atlantique et qu'il fallait apporter maintenant les bonnes réponses aux questions essentielles, dans la perspective du sommet de septembre au pays de Galles.

« Nous devons préparer un plan d'action "réactivité". Nous devons réinvestir dans notre défense. Et nous devons renforcer le lien transatlantique », a-t-il dit.

Le secrétaire général a souligné que les Alliés devaient être prêts, à tout moment, à faire face à l'imprévu.

« Car de Sébastopol à la Syrie en passant par le Sahel, nous sommes confrontés à un monde dangereux, où les menaces sont complexes, imprévisibles et imbriquées, et où de nouveaux défis sont à relever, comme le terrorisme, la faillite de certains États, les cyberattaques et les attaques balistiques. Et où d'anciens défis resurgissent sous une autre forme, comme le montrent les tentatives de redessiner les frontières par la force », a déclaré M. Rasmussen.

L'Alliance doit élaborer un plan d'action visant à renforcer sa réactivité, ce qui requiert d'avoir la bonne formation, la bonne posture et les bonnes capacités.

Le secrétaire général a indiqué que la Force de réaction de l'OTAN était un élément clé d'un tel plan d'action.

« Nous l'avons à disposition, et nous devons l'employer. Pour cela, nous devrions faire en sorte que certains éléments de cette force soient à très haut niveau de préparation. Mais cela ne suffit pas. Nous devons réexaminer l'état de préparation de toutes nos forces », a déclaré le secrétaire général.

« Nous devons acquérir les capacités du haut du spectre qui nous font actuellement défaut – renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées, défense antimissile, commandement et contrôle aériens, et transport aérien stratégique. Beaucoup a déjà été fait pour remédier à ces insuffisances. Mais nous devons faire progresser nos programmes et les élargir », a fait observer M. Rasmussen.

Le secrétaire général a déclaré que le lien entre l'Amérique du Nord et l'Europe demeurait vital pour la sécurité commune de l'Alliance, et qu'il devait être renforcé.

« La crise actuelle constitue un grave défi pour notre sécurité commune. Mais l'Amérique du Nord et l'Europe sont unies pour y faire face. Et elles y répondent fermement à l'unisson. Ces dernières semaines, les États-Unis ont clairement manifesté leur attachement à la sécurité de l'Europe – de la Baltique à la mer Noire. La France et d'autres Alliés européens complètent cet effort ».

Le secrétaire général a fait observer que le Conseil européen de décembre avait montré que les pays européens étaient prêts à intensifier leurs efforts.

« J'encourage donc tous les Alliés à jouer pleinement leur rôle. Le moment est venu de mieux équilibrer les coûts et les responsabilités entre Alliés. Tant entre les États-Unis et l'Europe, qu'entre les Alliés en Europe », a déclaré M. Rasmussen.

Le secrétaire général a souligné qu'un meilleur équilibre transatlantique reposait aussi sur une meilleure coopération entre l'OTAN et l'Union européenne.