Déclaration
du secrétaire général de l'OTAN à l’issue de la réunion du Conseil OTAN-Russie
Je viens de présider une réunion du Conseil OTAN-Russie.
Nous avons eu un débat de fond ouvert sur des questions importantes pour notre sécurité commune.
En période de tension, il importe plus que jamais de dialoguer. Aussi demeurons-nous attachés au dialogue avec la Russie. Et nous maintiendrons les voies de communication ouvertes.
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Le premier point à l'ordre du jour de la réunion était la crise en Ukraine et alentour.
Il y a entre les Alliés et la Russie de profonds désaccords au sujet de cette crise.
Aujourd'hui, les Alliés ont réaffirmé leur soutien sans réserve à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Les Alliés ne reconnaissent pas et ne reconnaîtront pas l’annexion, illégale et illégitime, de la Crimée par la Russie. Par ailleurs, la situation dans l'est de l'Ukraine reste extrêmement préoccupante.
Les violations du cessez-le-feu ont atteint un niveau record ces derniers mois, et les armes lourdes n'ont pas été retirées. De surcroît, les observateurs de l'OSCE ont été pris pour cible à de multiples reprises.
Les accords de Minsk offrent une feuille de route pour le règlement du conflit dans l'est de l'Ukraine. Tous les signataires doivent respecter pleinement les engagements qu'ils ont souscrits. Et les Alliés ont demandé à la Russie d'user de son influence considérable sur les rebelles pour les amener à honorer la totalité de leurs engagements.
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Nous avons également débattu de la situation de sécurité en Afghanistan, et notamment la menace terroriste régionale.
Il demeure indispensable d'aider les forces afghanes à assurer la sécurité de leur pays. Et c'est précisément ce que font l'OTAN et ses partenaires en organisant des entraînements et en apportant un soutien financier.
Car il est dans l'intérêt de tous que l'Afghanistan soit stable. Tous les acteurs extérieurs doivent dès lors jouer un rôle constructif en aidant le gouvernement d'union nationale à stabiliser le pays.
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Pour terminer, nous avons abordé les questions relatives aux activités militaires, à la transparence et à la réduction des risques.
Un comportement responsable et prévisible réduit le risque de malentendu, d'erreur d'appréciation et d'escalade involontaire.
Suite au débat que le Conseil OTAN-Russie a eu en juillet, nous avons entendu des exposés de représentants de l'équipe de projet Mer Baltique et de l'Organisation de l'aviation civile internationale. Les activités de ces deux organismes contribuent de manière importante à améliorer la sécurité aérienne au-dessus de la mer Baltique.
Je me réjouis que la Finlande se soit proposée pour accueillir l'année prochaine, avec le concours de l'OACI, une réunion technique destinée à faire avancer les travaux.
Les participants à cette réunion examineront l'avancement de la mise en œuvre des recommandations faites par l'équipe de projet Mer Baltique. Ils chercheront par ailleurs à déterminer s'il convient d'entamer d'autres travaux.
Il est important que nous respections tous les règles déjà en vigueur, que nous ayons un comportement responsable et sûr, et que nous suivions en tous temps de bonnes pratiques de pilotage.
Par ailleurs, la Russie a fait un exposé sur l'exercice KAVKAZ 2016, qui a eu lieu récemment. Et l'OTAN a fait un exposé sur l'exercice Trident Juncture 2016.
S'agissant des exercices militaires, la transparence est essentielle. Dans le cadre de l'OSCE, 57 pays, parmi lesquels tous les membres de l'OTAN ainsi que la Russie, ont convenu de règles concernant l'organisation des activités militaires en Europe, et notamment l'observation et la notification des exercices.
Aujourd'hui, les Alliés se sont déclarés particulièrement préoccupés par le recours excessif aux exercices impromptus. Ces exercices ont un effet déstabilisant et n'améliorent pas le climat général de nos relations. Beaucoup de pays autour de la table ont engagé les membres du Conseil OTAN Russie à apporter leur contribution, dans le cadre de l'OSCE, à l'actualisation du Document de Vienne pour ce qui a trait aux exercices et aux activités militaires.
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C'était donc la troisième fois que le Conseil OTAN-Russie se réunissait cette année.
Les Alliés et la Russie ont des positions différentes. Et notre réunion n'est pas le signe d'un retour à la normale.
Mais sans dialogue, nous ne pourrons pas réconcilier nos points de vue ni améliorer la compréhension mutuelle.
L’Alliance ne cherche pas la confrontation et ne constitue pas une menace. Tout ce que nous faisons, y compris ce que nous faisons pour renforcer notre présence dans l'est du territoire de l'Alliance, est de nature défensive, est proportionné et conforme aux engagements internationaux de l'OTAN.
L'objectif de l'OTAN est inchangé : protéger les pays membres de l'Alliance, prévenir les conflits et préserver la paix.