Conférence de Bonn : l'OTAN n'abandonnera pas l'Afghanistan
Le 5 décembre, quelque 90 délégations du monde entier se réuniront à Bonn, en Allemagne, pour discuter de l'Afghanistan. Cette conférence aura lieu exactement dix ans après la première Conférence de Bonn, en 2001, qui avait fixé le cadre pour la reconstitution de l'État afghan. Je compte bien que cette seconde réunion de Bonn viendra confirmer avec force notre soutien à l'Afghanistan, pas seulement jusqu'en 2014, lorsque la mission de combat de la FIAS prendra fin, mais également après.
Ce soutien est important parce que, même après que l'armée et la police afghanes auront pris le contrôle de la sécurité du pays, l'Afghanistan ne pourra pas s'en sortir tout seul. Après tout, il s'agit quand même de l'un des pays les pauvres du monde - qui plus est, ravagé par trente années de conflit qui ont détruit ses infrastructures et ses institutions. La communauté internationale devra donc assumer les coûts de la sécurité des Afghans, y compris le financement de leur armée et de leur police. L'Afghanistan aura également besoin d'un important soutien à son développement - il est inadmissible que 19 % des enfants afghans meurent avant leur cinquième anniversaire.
La Conférence de Bonn sera l'occasion pour les pays d'affirmer qu'ils vont se charger de ce fardeau. Une fois d'accord sur l'essentiel, ils se réuniront en 2012 pour mettre au point les détails du soutien à apporter. Le sommet de l'OTAN qui se tiendra en mai à Chicago constituera par exemple une étape décisive dans la définition du partenariat de l'Alliance avec l'Afghanistan au-delà de 2014 et dans la réflexion sur la façon dont la sécurité de l'Afghanistan sera financée.
Fort heureusement, les dépenses que la communauté internationale devra engager ne représenteront qu'une fraction des coûts que nous devons assumer à l'heure actuelle en raison de la présence de tant de troupes de la FIAS en Afghanistan. Pour autant, notre engagement ne sera pas sans limites : le Service géologique des États-Unis estime que l'Afghanistan dispose de réserves de minerais d'une valeur de plus de 900 milliards de dollars, et des travaux sont en cours pour commencer l'exploitation.
Ainsi, la Conférence de Bonn sera l'occasion pour nous d'envisager notre partenariat à long terme avec l'Afghanistan. Mais j'espère que nous allons aussi prendre un moment pour regarder ce qui a été réalisé depuis la première Conférence de Bonn il y a dix ans. Depuis lors, le PIB par habitant est passé de 180 à 530 dollars. Les améliorations apportées aux infrastructures permettent maintenant aux Afghans d'aller d'une ville à l'autre quatre fois plus vite qu'en 2001. Ils ont également un meilleur accès à l'électricité, aux télécommunications, à l'éducation et aux services de santé.
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Mais l'Afghanistan avance dans la bonne direction. Nous n'abandonnerons pas l'Afghanistan après le retrait de nos troupes de combat. À Bonn, ce sera le moment de le dire clairement.
L'ambassadeur Simon Gass est le haut représentant civil de l’OTAN en Afghanistan.
Source : http://www.isaf.nato.int/article/bonn-conference/index.php