Retour sur le parcours de Mme l’ambassadrice Csilla Würtz et sur les deux sommets de l’OTAN qu’elle a organisés, au pays de Galles et à Varsovie
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En 2013, Mme l’ambassadrice Csilla Würtz est devenue la première Hongroise et la première femme à être nommée au poste de secrétaire du Conseil de l'Atlantique Nord et d’autres organes du même niveau. À ce poste de haut niveau, qu’elle a occupé pendant cinq ans, elle a veillé au bon fonctionnement du principal organe de décision de l’Alliance, et a également été chargée de planifier et d'organiser les sommets de l’OTAN au Pays de Galles en 2014 et à Varsovie en 2016, ainsi que la première réunion que les chefs d'État et de gouvernement ont tenue au nouveau siège de l’Organisation en 2017. Comment Mme Würtz est-elle arrivée à l’OTAN ? Quels ont été les principaux défis qui se sont posés dans la préparation des sommets ? Quel est son meilleur souvenir du sommet du pays de Galles ?
De la musique à la sécurité : le parcours de Csilla Würtz
Pour Csilla, née en 1967 en Hongrie communiste, l'idée d'une carrière diplomatique ne s'est pas imposée tout de suite. Petite, elle a d’abord rêvé de devenir pianiste, avant de se sentir appelée par une carrière de chanteuse d'opéra. Et, aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est précisément sa passion pour la musique qui l’a conduite à rejoindre la diplomatie hongroise.
« Un de mes amis m’avait dit que le meilleur moyen de faire carrière dans l'opéra était de devenir diplomate », plaisante-t-elle, expliquant que l’ami en question avait une vision assez stéréotypée des diplomates, qui, selon lui, ne passaient leur temps qu’à assister à des cocktails et à des réceptions et à accueillir des invités étrangers. « Mon ami avait tout faux, mais j’ai tout de suite accroché ».
Après des études d’anglais et d'histoire, Csilla est entrée au ministère hongrois des Affaires étrangères en 1992, où elle s’est intéressée à la diplomatie multilatérale et à l'action des organisations internationales. En 1999, la Hongrie est devenue membre de l’OTAN, et Csilla a rejoint la délégation de son pays auprès de l’Organisation, en Belgique, pour travailler sur les questions relatives aux armes de destruction massive et aux armes conventionnelles.
« J’étais une nouvelle alliée, si l’on peut dire, et c’était vraiment extraordinaire. Tout d'un coup, je me suis retrouvée dans des comités tels que le Groupe des plans nucléaires, et j’ai pu participer à des réunions auxquelles je n’aurais jamais imaginé pouvoir assister quelques années auparavant ».
À la tête du Secrétariat du Conseil de l’Atlantique Nord et d’autres organismes majeurs
En 2013, après plusieurs affectations à divers postes pour le compte du ministère hongrois des Affaires étrangères, Csilla est revenue à l’OTAN, cette fois pour travailler au Secrétariat international, où elle est devenue la première femme à la tête du Secrétariat du Conseil de l’Atlantique Nord et d’autres organes du même niveau. Elle organisait toutes les réunions de haut niveau et les réunions au niveau des ambassadeurs, en veillant à ce que ces dernières fassent l’objet de comptes rendus précis, et elle apportait un soutien au secrétaire général et à son adjoint pendant les débats. « C’était un poste très prenant. En cinq ans, j’ai assisté à environ 400 réunions du Conseil. J’ai également travaillé avec d’autres conseils et comités dans différents cadres de partenariat, notamment le Conseil de partenariat euro-atlantique, le Conseil OTAN-Russie, la Commission OTAN-Ukraine ou encore la Commission OTAN-Géorgie. »
Csilla était également chef du protocole au siège de l’OTAN et directrice de l’Équipe spéciale pour les réunions ministérielles et au sommet. Elle a planifié, organisé et géré 25 sessions ministérielles, à Bruxelles et à l’étranger. Elle a également dirigé les préparatifs de deux sommets – celui du pays de Galles, en 2014, et celui de Varsovie, en 2016 – ainsi que ceux de la réunion de haut niveau des chefs d'État et de gouvernement organisée à l’occasion de la remise du nouveau siège de l’OTAN, à Bruxelles, en 2017. En outre, en sa qualité de chef du protocole, elle a été amenée à fournir des services de protocole aux responsables de l’OTAN et des pays de l’Alliance lors de visites de haut niveau au siège et à l’étranger. Au total, elle a organisé des réunions pour le Conseil de l'Atlantique Nord dans 32 pays, dont des pays partenaires comme la Jordanie, le Koweït et le Qatar.
Les préparatifs d'un sommet
Comme elle l’explique, la préparation d'un sommet de l’OTAN est un événement hors norme pour le pays qui l’accueille. En effet, ce dernier doit prendre en charge l’intégralité des coûts d'organisation et se coordonner étroitement avec l’OTAN pour tout ce qui touche aux procédures et aux questions de sécurité. Le choix du lieu est extrêmement important. « Il n’existe pas d’endroit spécifiquement conçu pour l’OTAN », explique Csilla, et trouver le lieu idéal est difficile : même les endroits où ont déjà été organisés des événements de grande ampleur, comme des conférences de l’ONU ou les Jeux Olympiques, ne répondent pas toujours aux besoins de l’OTAN, que ce soit en termes de taille ou de sécurité.
« Pour le sommet de 2016, la Pologne avait choisi d’organiser la réunion dans le stade national de Varsovie. C’est un endroit immense, et pourtant nous avons quand même dû construire des bâtiments supplémentaires et modifier la structure existante pour pouvoir accueillir tous les invités. Il y avait près de 60 pays participants, représentés à tous les niveaux – chefs d'État et de gouvernement, ministres des Affaires étrangères et de la défense, chefs d’état-major... Et il fallait aussi prévoir de la place pour la presse et les médias, les expositions de l'industrie, les activités de diplomatie publique, et les innombrables réunions connexes ».

>Mme l’ambassadrice Csilla Würtz aux côtés du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, juste avant l’ouverture du sommet de Varsovie, en 2016

Le stade national de Varsovie, choisi pour accueillir le sommet de 2016.
L'OTAN, une expérience inoubliable
Quand elle repense à toutes les réunions qu’elle a organisées, Csilla avoue être fière et reconnaissante. « Nous avons contribué au bon fonctionnement de l’OTAN et j’étais toujours heureuse – et soulagée – de voir que, à la fin de chaque réunion du Conseil, tout le monde autour de la table avait l’air satisfait ».
La vie après l’OTAN
Le 22 juin 2018, Mme l’Ambassadrice Csilla Würtz a eu l’immense honneur de se voir décerner par sa Majesté Philippe, roi des Belges, le titre de Grand officier de l’Ordre de Léopold II, en reconnaissance du travail accompli en faveur du rayonnement de la Belgique et au sein de l’Alliance. Après avoir quitté l’OTAN en 2018, elle a continué de travailler dans l'organisation de grands événements, assurant l'accueil et l'accompagnement d'invités de marque et offrant des services de protocole pour le compte de diverses organisations. Elle a également été directrice de l'équipe chargée de la participation de la Hongrie à l’Expo 2020, à Dubaï, et directrice générale et représentante spéciale pour les partenariats internationaux au National Talent Center of Hungary.
« Longue vie à l’OTAN. Ce 75e anniversaire revêt une importance toute particulière pour l’Alliance, parce que l’OTAN est un modèle de stabilité, de sécurité et de coopération pour de nombreux pays partout dans le monde. Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin, et il faut même aller plus loin ! »
Cet article fait partie d’une série d’articles publiés à l’occasion du 75e anniversaire de l’Alliance dans le cadre de la campagne #WeAreNATO.
D’anciens membres du personnel sont invités à revenir sur leur parcours et à nous raconter comment ils ont vécu les grands moments qui ont marqué l’histoire de l’Alliance et du monde, comme la fin de la Guerre froide et l’année 1989, les premières missions hors zone, la création des partenariats, ou encore le 11-Septembre.