Guide du sommet de l'OTAN

Varsovie, 8-9 juillet 2016

  • 08 Jul. 2016 - 09 Jul. 2016
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  • Mis à jour le: 06 Jul. 2016 09:59

Une Alliance essentielle dans un monde plus dangereux

Le sommet de Varsovie vient à un moment déterminant pour la sécurité de l'Alliance atlantique. Ces dernières années, le monde est devenu plus instable et dangereux : annexion illégale de la Crimée et déstabilisation de l'est de l'Ukraine par la Russie, et renforcement du dispositif militaire russe de la mer de Barents à la Baltique, et de la mer Noire à la Méditerranée orientale ; troubles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui alimentent la plus grande crise de migrants et de réfugiés qu'ait connue l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ; attaques brutales de l'EIIL et d'autres groupes terroristes ; cyberattaques, prolifération nucléaire, menaces balistiques.

L'OTAN s'adapte à ce nouvel environnement de sécurité, tout en restant déterminée à remplir ses trois tâches fondamentales que sont la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative. Dans la capitale polonaise, l'Alliance prendra d'importantes décisions afin de renforcer la sécurité en Europe et alentour, suivant deux principes essentiels : protéger ses citoyens grâce à une dissuasion et à une défense modernes, et projeter la stabilité au-delà de ses frontières.

Les États membres de l'OTAN forment une communauté de valeurs unique en son genre, attachée aux principes de la démocratie, de la liberté individuelle et de l'état de droit. Dans le monde dangereux d'aujourd'hui, la coopération transatlantique est plus que jamais nécessaire. L'OTAN incarne cette coopération, grâce à la force et à l'unité de l'Amérique du Nord et de l'Europe.

Ce sommet est le premier qui se tient en Pologne, et le premier à être présidé par le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, qui a pris ses fonctions en octobre 2014.

I. Protéger nos citoyens

La responsabilité première de l'OTAN est de protéger les citoyens de ses pays membres - soit près d'un milliard de personnes. L'OTAN prendra des mesures importantes pour moderniser la défense collective et la dissuasion, de manière à pouvoir répondre efficacement aux menaces, d'où qu'elles viennent. L'OTAN ne cherche pas la confrontation, mais elle défendra les Alliés contre toute menace. Sa dissuasion ne vise pas à provoquer à conflit, mais à le prévenir. Toutes les actions que l'OTAN entreprend sont défensives, proportionnées et conformes à ses engagements internationaux.

Des défis modernes exigent une Alliance moderne, avec les ressources et les capacités nécessaires pour assurer la sécurité des Alliés. Depuis le sommet du pays de Galles, en 2014, l'OTAN a pris un certain nombre de mesures importantes pour renforcer sa défense collective. La Force de réaction de l’OTAN est maintenant trois fois plus importante, avec en son cœur une force fer de lance à haut niveau de préparation de la taille d'une brigade. L'OTAN a mis en place les six premiers nouveaux petits quartiers généraux dans la partie orientale de l'Alliance, accroissant ainsi sa capacité en matière de planification et d'exercices, ainsi que de renforcement si nécessaire ; elle continue de renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie ; elle a augmenté le nombre d'exercices, accéléré la prise de décision et développé une stratégie pour faire face aux menaces hybrides. L'Alliance fait aussi davantage pour lutter contre le terrorisme, développer la défense antimissile balistique et mettre à disposition d'autres capacités essentielles comme le JISR (renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées) et l'AGS (capacité alliée de surveillance terrestre), tout en veillant à ce que sa dissuasion nucléaire reste crédible et efficace.

Au sommet de Varsovie, l'OTAN entrera dans la phase suivante de son adaptation. Elle renforcera la présence avancée de ses forces dans la partie orientale du territoire de l’Alliance avec quatre bataillons importants, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne ; elle prendra des décisions concernant une présence adaptée pour le flanc sud-est, et adoptera un cadre pour poursuivre son adaptation face aux défis émanant du sud. L'OTAN renforcera également la résilience, à la fois dans les pays membres de l'Alliance et collectivement, en modernisant les capacités, en améliorant la préparation du secteur civil, en renforçant les moyens de cyberdéfense, et en veillant à ce que l'Alliance dispose d'une combinaison appropriée de capacités militaires et civiles pour faire face à l'évolution des défis de sécurité, y compris la guerre hybride.

Le sommet sera également l'occasion de réexaminer et de confirmer l'engagement en matière d'investissements de défense pris par les Alliés au sommet du pays de Galles. Pour la première fois depuis de nombreuses années, l'OTAN a enregistré en 2015 une légère augmentation des dépenses de défense dans les pays européens de l'Alliance et au Canada. Les estimations pour 2016 laissent entrevoir une nouvelle augmentation de ces dépenses en termes réels.

II. Projeter la stabilité

Pour préserver la sécurité sur son territoire, l'OTAN doit aussi projeter la stabilité au-delà de ses frontières. Si les voisins de l'Alliance sont plus stables, les Alliés sont plus en sécurité.

L'OTAN s'emploie depuis longtemps à projeter la stabilité : au travers d'opérations comme celles menées en Afghanistan et au Kosovo,  et dans le cadre de partenariats avec plus d'une quarantaine de partenaires différents du monde entier. L'OTAN a l'expérience des entraînements de grande envergure,  elle possède des structures politiques et militaires permanentes,  et elle est solide - autant d'atouts pour relever les défis à long terme auxquels l'Alliance est confrontée.

Tous les pays membres de l'OTAN contribuent à la coalition mondiale contre l’EIIL. L'OTAN étudie actuellement la manière dont elle pourrait fournir un soutien direct à la coalition avec les avions AWACS opérant sur le territoire de l'Alliance et dans l'espace aérien international. Le déploiement mené par l'OTAN en mer Égée contribue aux efforts internationaux qui visent à démanteler les réseaux de traite d'êtres humains, en fournissant des données en temps réel à la Grèce et à la Turquie, ainsi qu'à Frontex, l'agence de l'Union européenne pour la gestion des frontières. L'OTAN peut aussi faire davantage pour faire face aux menaces et défis communs en Méditerranée afin de compléter et d'appuyer les efforts déployés actuellement par l'Union européenne et d'autres acteurs. L'OTAN transforme l'opération Active Endeavour en une opération de sûreté maritime plus large englobant des tâches telles que l'amélioration de la connaissance de la situation, la lutte contre le terrorisme et la contribution au renforcement des capacités.

L’OTAN a pris un engagement à long terme envers la stabilité de l’Afghanistan. Elle poursuivra la mission Resolute Support, qui dispensera formation, conseils et assistance aux forces de sécurité afghanes après 2016, et contribuera au financement de ces forces jusqu'en 2020, afin qu'elles puissent assurer la défense du pays et repousser l'extrémisme violent.

L'OTAN intensifie ses activités de renforcement des capacités de défense, ainsi que sa coopération avec les partenaires régionaux. Dans la lutte contre l'EIIL et contre d'autres groupes terroristes et acteurs non étatiques, et dans le traitement des causes profondes de l'instabilité, l'un de ses instruments les plus efficaces consiste à renforcer les capacités de défense de ses partenaires. L'OTAN entraîne ainsi plusieurs centaines d'officiers iraquiens en Jordanie, et aide la Jordanie et la Tunisie à renforcer leur secteur de défense. Elle poursuit en outre ses travaux préparatoires en vue d'assister la Libye, si la demande lui en est faite.

À l'est, l'OTAN continuera à renforcer les capacités de défense et la résilience de ses partenaires que sont l'Ukraine, la Géorgie et la République de Moldova, pour les aider à résister à la pression extérieure et à progresser dans leurs réformes. L'OTAN renforcera son soutien politique et pratique fort à l'Ukraine, notamment avec un ensemble complet de mesures d'assistance. Elle renforcera le paquet substantiel OTAN-Géorgie.

L'OTAN poursuivra sa collaboration étroite avec les partenaires comme la Finlande, la Suède et la Géorgie, qui ont une contribution importante à fournir à la sécurité dans les régions stratégiquement importantes de la mer Baltique et de la mer Noire.

La future adhésion du Monténégro consolidera la stabilité dans les Balkans occidentaux. La politique OTAN de la porte ouverte et l'élargissement de l'Union européenne ont aidé à propager la stabilité et la prospérité. La porte de l’OTAN demeure ouverte aux États européens capables d'assumer les engagements et obligations liés au statut de membre, et de contribuer à la sécurité de la zone euro-atlantique.

III. Coopération avec l'Union européenne

Une coopération plus étroite entre l'OTAN et l'Union européenne est essentielle pour faire face aux défis de sécurité actuels et émergents émanant de l'est et du sud, où qu'ils puissent apparaître. Les deux organisations sont complémentaires. En mer Égée, l'OTAN coopère plus étroitement que jamais avec l'Union européenne. Les deux organisations continuent de travailler ensemble sur les missions en Afghanistan et au Kosovo.

Au sommet de Varsovie, l'OTAN visera un nouveau niveau de coopération réciproque avec l'Union européenne, et mettra l'accent sur des domaines concrets comme la lutte contre les menaces hybrides et les cybermenaces, le soutien aux partenaires pour le renforcement des capacités de défense, et le renforcement de la sûreté maritime.

IV. Une Alliance dont les membres partagent des valeurs communes

Le monde évolue, et l'OTAN évolue avec lui. Ce qui reste inchangé est la force du lien transatlantique sur lequel l'OTAN est fondée, et l'engagement solennel de chaque Allié à défendre tous les autres. L'Alliance existe pour protéger ses populations, projeter la stabilité et promouvoir ses valeurs.