Soutien de l’OTAN à la Turquie - Contexte et chronologie

  • Mis à jour le: 20 Feb. 2013 17:03

Le gouvernement turc a demandé à l'OTAN de renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie pour assurer la défense de sa population et de son territoire. Le 4 décembre 2012, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN ont répondu positivement à cette demande.

La décision a été prise dans le prolongement des discussions menées par l'Alliance au titre de l'article 4 du Traité de l'Atlantique Nord, qui prévoit que tout pays membre peut demander la tenue de consultations si sa sécurité est menacée.

Ces discussions ont été largement motivées par deux incidents qui se sont produits en 2012 : la destruction d'un avion turc, abattu par les forces syriennes au mois de juin, et la mort, en Turquie, de cinq civils turcs tués par un tir de mortier syrien, au mois d'octobre.

Ce n'est pas la première fois que l'OTAN apporte son soutien à la Turquie de manière aussi visible. Des déploiements analogues de batteries de missiles Patriot ont déjà été effectués en Turquie en 1991 et 2003.

Trois pays de l'OTAN - l'Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis - ont accepté de mettre chacun à disposition deux batteries de missiles Patriot pour renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie. Le choix des sites de déploiement a été décidé en concertation avec la Turquie, pays hôte, et en étroite coordination avec le commandant suprême des forces alliées en Europe, sur la base de l'analyse de la situation militaire faite par les Alliés concernés et par les autorités militaires de l'OTAN. Les missiles de l'Allemagne seront déployés à Kahramanmaras, ceux des Pays-Bas à Adana et ceux des États-Unis à Gaziantep.

L'action de l’Alliance est purement défensive. Elle est l'expression de sa solidarité envers un Allié dont la sécurité est menacée. Cette action défensive vise à contribuer à la désescalade de la crise à la frontière de l’OTAN.

Repères chronologiques

Juin 2012 - Ankara

Un avion turc de reconnaissance (F4) est abattu par les forces gouvernementales syriennes. Les corps des deux pilotes sont récupérés en Méditerranée au mois de juillet.

26 juin - Bruxelles

Après la destruction de l'un de ses avions, la Turquie demande à l'OTAN de mener des consultations (en vertu de l'article 4 du Traité de l'Atlantique Nord) sur la situation de sécurité dans la région. Une déclaration du Conseil de l'Atlantique Nord est diffusée à l'issue de ces consultations : « Nous considérons que cet acte est inacceptable et nous le condamnons avec la plus grande fermeté. Il témoigne une fois encore du mépris des autorités syriennes pour les règles internationales, la paix et la sécurité internationales, et la vie humaine. »

3 octobre - Akcakale (Turquie)

Cinq civils - deux femmes et trois enfants - sont tués par un tir de mortier syrien sur la ville turque d'Akcakale. La Turquie riposte. La Turquie et la Syrie s'interdisent mutuellement le survol de leurs territoires respectifs.

À la demande de la Turquie, l'OTAN mène de nouvelles consultations (au titre de l'article 4 du Traité de l'Atlantique Nord) sur la situation de sécurité dans la région. Le Conseil de L'Atlantique Nord diffuse la déclaration suivante : « Au vu des agressions perpétrées récemment par le régime syrien à la frontière sud-est de l’OTAN, qui constituent une violation flagrante du droit international et qui présentent clairement un danger immédiat pour la sécurité de l’un des membres de l’Alliance, le Conseil de l’Atlantique Nord s’est réuni aujourd’hui... et exige l’arrêt immédiat de telles agressions dirigées contre un Allié, et demande instamment au régime syrien de mettre fin aux violations flagrantes du droit international. »

21 novembre - Bruxelles

Le secrétaire général de l'OTAN fait savoir que le gouvernement turc a demandé à l'OTAN de renforcer les capacités de défense aérienne de la Turquie pour assurer la défense de sa population et de son territoire, contribuer à la désescalade de la crise à la frontière sud-est de l'OTAN, et montrer la solidarité de l'Alliance envers la Turquie.

28 novembre - Turquie

Une équipe de l'OTAN se rend en Turquie pour procéder à une évaluation de sites en vue du déploiement éventuel, en Turquie, de capacités renforcées de défense aérienne.

4 décembre - Bruxelles

Le Conseil de l'Atlantique Nord autorise le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) à travailler en liaison avec la Turquie, pays hôte, et avec les pays disposés à fournir des systèmes de défense aérienne Patriot, pour mettre en œuvre le déploiement purement défensif de ces systèmes, conformément au plan permanent de défense aérienne de l’OTAN.


Cargaison de missiles Patriot des Pays-Bas prêts pour l'embarquement à destination de la Turquie (7 janvier 2013)

21 décembre 2012 - Bruxelles

L'OTAN annonce la décision de déployer des batteries de missiles Patriot sur les sites de Kahramanmaras, Adana and Gaziantep.

4-7 janvier 2013 - Allemagne / Pays-Bas / Turquie / États-Unis

Les éléments précurseurs envoyés par les Pays-Bas, l'Allemagne et les États-Unis arrivent en Turquie. L'acheminement de matériels en provenance d'Allemagne, des Pays-Bas et des États-Unis débute, par voie maritime et par voie aérienne.

20-21 janvier 2013 - Base aérienne d'Incirlik (Turquie)

Les principaux contingents néerlandais et allemands arrivent à la base aérienne d'Incirlik.

21-22 janvier 2013 - Iskenderun (Turquie)

Les navires néerlandais et allemands transportant le gros du matériel arrivent au port d'Iskenderun.

26 janvier 2013 - Adana (Turquie)

La première batterie de missiles Patriot mise à disposition par les Pays-Bas est déclarée opérationnelle et placée sous le commandement et le contrôle de l'OTAN.

28 janvier 2013 – Kahramanmaras (Turquie)

Les batteries de missiles Patriot mises à disposition par l’Allemagne sont déclarées opérationnelles et placées sous le commandement et le contrôle de l'OTAN.

5 février 2013 – Gaziantep (Turquie)

La première batterie de missiles Patriot mise à disposition par les États-Unis est déclarée opérationnelle et placée sous le commandement et le contrôle de l'OTAN.

15 février 2013 - Gaziantep (Turquie)

La dernière des six batteries de missiles Patriot déployées en Turquie est déclarée opérationnelle et placée sous le commandemenet le contrôle de l'OTAN.