La campagne aérienne du Kosovo (mars-juin1999)
Opération « Allied Force »
L'OTAN a lancé une campagne aérienne, l'opération « Allied Force », en mars 1999, pour mettre fin à la catastrophe humanitaire qui se déroulait alors au Kosovo. La décision d'intervenir faisait suite à plus d'une année de combats dans la province et à l'échec des tentatives internationales visant à résoudre le conflit par la voie diplomatique.
- L'imposition par Belgrade, en 1989, d'un régime d'administration directe de cette province à population majoritairement albanaise a entraîné des tensions et des vagues de violence entre Serbes et Albanais du Kosovo au sein de la République fédérale de Yougoslavie.
- La politique de purification ethnique du président Milosevic a provoqué des flux de réfugiés et le déplacement de personnes à l'intérieur du pays.
- En 1999, toutes les voies diplomatiques ayant été épuisées, l'OTAN a lancé une campagne aérienne pour mettre un terme à la catastrophe humanitaire qui s'étendait au Kosovo.
- L'opération Force alliée a démarré le 24 mars 1999 et s'est achevée le 10 juin, soit après 78 jours.
- Le 10 juin 1999, la République fédérale de Yougoslavie a accepté de retirer ses forces militaires, de police et paramilitaires, et marqué son accord pour le déploiement d'une véritable présence internationale civile et de sécurité.
À la fin de 1998, plus de 300 000 Kosovars avaient déjà fui leur foyer, les divers accords de cessez-le-feu étaient systématiquement bafoués, et les négociations étaient au point mort.
Les deux séries de pourparlers tenues sous l'égide de la communauté internationale à Rambouillet (France) en février 1999 et à Paris en mars 1999 n'ont pas permis de sortir de l'impasse. Toutes les voies diplomatiques étaient épuisées. À l'époque, il aurait été possible d'assurer l'autonomie du Kosovo au sein de la République fédérale de Yougoslavie, et de la garantir par la présence d'une force dirigée par l'OTAN. Acceptée par la délégation albanophone, la proposition a toutefois été rejetée par Belgrade.
L'OTAN a annoncé la suspension de la campagne aérienne le 10 juin, après avoir signé un accord militaro-technique avec la République fédérale de Yougoslavie. Le même jour, le Conseil de sécurité des Nations Unies adoptait la résolution 1244, qui saluait l'adhésion de la République fédérale de Yougoslavie aux principes à appliquer en vue d'une solution politique, y compris l'arrêt immédiat de la violence, un retrait rapide par la République fédérale de Yougoslavie de ses forces militaires, paramilitaires et de police et le déploiement d'une présence internationale civile et de sécurité effective, avec une participation substantielle de l'OTAN.
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Les objectifs politiques de la campagne aérienne
Les objectifs étaient les suivants :
- qu'il soit mis un terme, de façon vérifiable, à toute action militaire, à la violence et à la répression ;
- que les forces militaires, les forces de police et les forces paramilitaires soient retirées du Kosovo ;
- qu’une présence militaire internationale soit mise en place au Kosovo ;
- que tous les réfugiés et personnes déplacées puissent rentrer dans leur foyer, sans conditions et dans un climat de sécurité, et qu'il soit permis aux organisations d'aide humanitaire d’avoir accès à eux d'accéder sans entraves ;
- que soit établi un accord politique pour le Kosovo en conformité avec le droit international et la Charte des Nations Unies.
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La campagne
Malgré les tensions, l'Alliance est restée unie pendant les 78 jours qu’ont duré les frappes aériennes. Plus de 38 000 sorties ont alors été effectuées – dont 10 484 étaient des missions de frappe – sans que l'on ait à déplorer une seule victime alliée.
Après avoir commencé par viser les défenses aériennes de la République fédérale de Yougoslavie, l'OTAN a graduellement augmenté l'intensité de la campagne, utilisant les systèmes à guidage de précision les plus évolués et évitant dans toute la mesure du possible de provoquer des pertes civiles.
Le choix des cibles était examiné à plusieurs niveaux de commandement afin de s'assurer qu'il était conforme au droit international, militairement justifié et qu'il réduisait au maximum les risques pour la population civile et les biens.
Si elle est d'abord intervenue au Kosovo afin de protéger les albanophones contre l'épuration ethnique, dès le déploiement de la KFOR dans la province, en juin 1999, l'OTAN s’est montrée tout aussi déterminée à protéger les Serbes contre un sort similaire.
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La montée en puissance de la campagne aérienne et ses effets immédiats
À la fin février 1998, la tension qui couvait au Kosovo, du fait de l'imposition par Belgrade, en 1989, d'un régime d'administration directe de cette province à population majoritairement albanaise, a dégénéré en violence entre les forces serbes – armée et police – et les Albanais du Kosovo.
Intervention de la communauté internationale
La communauté internationale s'est montrée de plus en plus préoccupée par l'escalade du conflit, ses conséquences sur le plan humanitaire et le risque d'extension aux pays voisins, ainsi que par le mépris affiché par le président de la Yougoslavie, Slobodan Milosevic, à l'égard des efforts diplomatiques entrepris pour trouver une solution pacifique à la crise dans laquelle les militants albanais du Kosovo jouaient un rôle déstabilisateur.
Le 13 octobre 1998, le Conseil de l'Atlantique Nord autorisait les ordres d'activation en vue de frappes aériennes de l'OTAN, à l'appui des efforts diplomatiques déployés pour amener le régime de Milosevic à retirer ses forces du Kosovo, à coopérer afin de mettre un terme à la violence et à faciliter le retour des réfugiés dans leur foyer. À la suite de nouvelles initiatives diplomatiques, le président Milosevic acceptait de respecter les décisions, et les frappes aériennes étaient annulées.
La Mission de vérification au Kosovo
D'autres mesures ont été prises à l'appui des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies demandant qu'un terme soit mis au conflit, avec notamment la création d'une Mission de vérification au Kosovo (KVM) par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), d'une mission de surveillance aérienne par l'OTAN, ainsi que d'une force spéciale de l'OTAN chargée d'aider à l'évacuation des membres de la Mission de vérification si le conflit devait se poursuivre.
Intensification de la crise
La situation au Kosovo s'est embrasée à nouveau au début de 1999, suite à un certain nombre d'actes de provocation perpétrés par les deux parties et à un recours excessif à la force de la part de l'armée et de la police spéciale serbes. Celles-ci avaient notamment été responsables du massacre, le 15 janvier 1999, de 40 civils albanais du Kosovo non armés dans le village de Racak.
Les efforts internationaux qui furent déployés pour relancer la recherche d'une solution pacifique au conflit aboutirent à l'organisation de négociations entre les deux parties, à Londres et à Paris, dans le cadre d'une médiation internationale. Toutefois, ces négociations échouèrent et, en mars 1999, l'armée et la police serbes firent monter en puissance leurs opérations, envoyant dans la région des renforts de troupes et des chars, en violation flagrante des accords qui avaient été passés.
Cette offensive systématique déclencha l'exode de dizaines de milliers de personnes. La tentative menée par l'ambassadeur américain Richard Holbrooke pour convaincre le président Milosevic d'inverser sa politique se solda par un échec. Tous les recours diplomatiques ayant été épuisés, l'OTAN déclencha, le 24 mars 1999, une campagne aérienne contre le régime de Milosevic.
Les effets de la campagne aérienne
Suite aux efforts diplomatiques entrepris par la Russie et l'Union européenne le 3 juin, un accord militaro-technique fut conclu le 9 juin 1999 entre l'OTAN et la République fédérale de Yougoslavie. Le lendemain, après qu'il eut été confirmé que les forces yougoslaves avaient commencé à se retirer du Kosovo, l'OTAN annonça la suspension de la campagne aérienne.
Le 10 juin, le Conseil de sécurité des Nations Unies adoptait la résolution 1244, qui saluait l'adhésion de la République fédérale de Yougoslavie aux principes à appliquer en vue d'une solution politique, y compris l'arrêt immédiat de la violence, un retrait rapide par la République fédérale de Yougoslavie de ses forces militaires, paramilitaires et de police, et le déploiement d'une présence internationale civile et de sécurité effective, avec une participation substantielle de l'OTAN.