La capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) protégera les forces de l'OTAN

La capacité de renseignement, de surveillance et de reconnaissance interarmées (JISR) sera bientôt disponible

  • 24 May. 2012 -
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  • Mis à jour le: 05 Jun. 2012 15:50

Il pèse 6,7 tonnes, mesure près de 5 mètres de long et a une autonomie de plus de 30 heures. Son moteur ronronne comme une Rolls Royce. Il est capable de voir par tous les temps et dans toutes les conditions de luminosité. Son nom : le Global Hawk Block 40 ou RQ-4. Ce véhicule aérien sans pilote (UAV) et ses quatre petits frères sont en cours d'acquisition par 13 pays de l'OTAN. Objectif : fournir à l’Alliance une capacité de surveillance terrestre, maritime et aérienne.

Quelque part en Afghanistan. Lors d'une attaque coordonnée menée par des insurgés, des bombes explosent dans différentes zones, où se trouvent des organismes internationaux d'aide humanitaire. Un convoi de l'OTAN et des bureaux administratifs afghans sont aussi pris pour cible lors de l'attaque. Il y a des morts et des blessés. La capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) de l'OTAN est mobilisée.

Les UAV composant l’AGS – sont équipés de l'un des radars de surveillance terrestre les plus évolués. Ce radar est utilisé pour recueillir, en temps quasi réel, des données relatives à des cibles mobiles au sol.

L'AGS de l'OTAN évalue la situation avant l'arrivée des équipes médicales et de soutien au sol. Les données provenant de missions AGS précédentes et provenant d'autres systèmes nationaux interopérables sont accessibles depuis la base d'opérations principale de l'AGS, à Sigonella (Italie). Les données stockées permettent de savoir si un mouvement suspect, quel qu'il soit, s'est déjà produit au niveau des zones attaquées, et elles permettent d'obtenir une image globale de la situation.

Ces données font état d'un mouvement suspect. Des images radar de la zone sont fournies. L'AGS permet de localiser les véhicules suspects et de transmettre les informations correspondantes à des forces interopérables. Les informations sont ensuite utilisées pour établir un périmètre, et elles permettent aux équipes médicales et de soutien de se rendre sur les lieux des attaques, de sécuriser la zone et d'évacuer les blessés.

« Il s'agit d'un scénario fictif. Mais nous pouvons nous attendre à ce que l'AGS, une fois déployée, gère des situations de ce type », a déclaré Bogdan Horvat, administrateur exécutif à l'Agence de gestion de l'AGS de l'OTAN (NAGSMA).

De nombreux talents pour assurer la sécurité des Alliés

Le système allié de surveillance terrestre permettra d'exécuter toute la gamme des missions de l'OTAN, comme la protection des troupes au sol et des populations civiles, le contrôle des frontières et la sécurité maritime, la lutte contre le terrorisme, la gestion de crise et l’aide humanitaire lors de catastrophes naturelles.

Les UAV, qui sont une composante de l'AGS, ont une envergure de 40 mètres, mesurent près de 14,5 mètres de long et peuvent voler plus de 30 heures. Ils sont capables d'observer les mouvements et de prendre des photos par tous les temps et dans toutes les conditions de luminosité. Cela tient au fait qu'ils peuvent voler à de hautes altitudes (jusqu'à 19 000 mètres), largement au-dessus des avions de ligne commerciaux.

Avec ses cinq UAV et ses stations terrestres fixes, transportables et mobiles, l'AGS permettra à l'Alliance de développer sa propre capacité de défense terrestre, en fournissant des informations de surveillance en temps quasi réel.

« La capacité AGS est composée d'éléments aériens, terrestres et de soutien aux opérations de mission ; elle est opérationnelle par tous les temps, et elle assure en permanence la surveillance terrestre et maritime de zones étendues », a déclaré M. Horvat.

Une capacité interopérable, à qui rien n'échappe

La capacité du système AGS à assurer la dissuasion et la défense contre toute menace pesant sur la sécurité des pays membres de l'OTAN est indiscutable. À la réunion des ministres de la Défense tenue les 2 et 3 février 2012, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a expliqué que la capacité AGS « permettra aux commandants de voir ce qui se passe sur le terrain, sur de longues distances et pendant des périodes prolongées – 24 heures sur 24, et par tous les temps ».

Elle pourra détecter et suivre en permanence des objets en mouvement ou des objets fixes, donnant ainsi aux forces sur le terrain et aux décideurs une image globale et en temps quasi réel de la situation au sol. « Grâce à une zone de couverture radar étendue et à un réseau de communications relié aux éléments terrestres, de nombreux utilisateurs accèderont en même temps à la capacité de renseignement, de surveillance et de reconnaissance interarmées », a expliqué M. Horvat.

La France et le Royaume-Uni fourniront d'autres systèmes de surveillance, qui viendront compléter l'AGS. Des systèmes nationaux interopérables aéroportés et terrestres pourraient s'ajouter et être adaptés aux besoins d'une opération ou d'une mission spécifique dirigée par l'Alliance.

Un contrat d'acquisition multinational entre 13 pays de l'Alliance

L'AGS, qui s'inscrit dans la stratégie de transformation de l'OTAN, devrait devenir l'une des composantes capacitaires majeures de la Force de réaction de l'OTAN (NRF).

Le 2 février 2012, le Conseil de l'Atlantique Nord a décidé que les coûts d'exploitation de l'AGS en tant que capacité appartenant à l'OTAN feraient l'objet d'un financement commun. Le contrat d'acquisition devrait être attribué en 2012.

Le système sera acquis par 13 Alliés (Bulgarie, République tchèque, Estonie, Allemagne, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et États-Unis) et sera mis à la disposition de l'Alliance entre 2015 et 2017.

Le 20 mai 2012, en marge du sommet de l'OTAN à Chicago, un contrat d'acquisition du système AGS a été signé. « Aujourd'hui est un grand jour pour le programme AGS », a déclaré Alexander Vershbown, secrétaire général délégué de l'OTAN. « La signature du contrat d'acquisition du système AGS est une étape importante vers la mise en place de cette capacité essentielle à l'Alliance. »