Les ministres de la Défense des pays de l’OTAN approuvent un plan permettant de piloter la coordination du programme de formation et d’assistance à la sécurité en faveur de l’Ukraine, et ils examinent la question de la dissuasion et de la défense
Ce vendredi (14 juin 2024) s’est achevée la réunion des ministres de la Défense des pays de l’Alliance, consacrée à la préparation du sommet qui se tiendra à Washington en juillet. Le renforcement du dispositif de dissuasion et de défense de l’OTAN et le soutien à l’Ukraine ont été au cœur de ces deux jours de discussion.
Concernant l’Ukraine, les ministres ont approuvé un plan devant permettre à l’OTAN de piloter la coordination du programme de formation et d’assistance à la sécurité. « Les dirigeants des pays de l’OTAN pourront ainsi lancer cette initiative au sommet qui se tiendra à Washington en juillet, et renforcer encore le soutien à l’Ukraine pour les années à venir », a déclaré M. Stoltenberg. À partir de son commandement basé à Wiesbaden (Allemagne), l’OTAN coordonnera ainsi les offres de formations et d’équipements des Alliés. Quelque 700 personnes des pays de l’Alliance et des pays partenaires y seront associées. L’OTAN facilitera également la logistique pour les matériels et apportera son concours au développement à long terme des forces armées ukrainiennes. « Ces initiatives ne font pas de l’OTAN une partie au conflit, mais elles visent à renforcer notre soutien pour que l’Ukraine puisse exercer son droit de légitime défense », a déclaré le secrétaire général.
Les ministres de la Défense ont également adopté des mesures réactives face aux actions hostiles de la Russie à l’encontre des Alliés. Il s’agit d’intensifier les échanges de renseignements, de renforcer la protection des infrastructures critiques, notamment des infrastructures sous-marines et cyber, et d’imposer de nouvelles restrictions aux agents de renseignement de la Russie. « La campagne menée par la Russie ne nous découragera pas de soutenir l’Ukraine. Nous continuerons de protéger nos territoires et nos populations contre tous types d’actions hostiles », a indiqué M. Stoltenberg.
En matière de dissuasion et de défense, les ministres ont examiné les nouveaux plans de défense de l’OTAN, que les planificateurs militaires traduisent actuellement en besoins concrets pour pouvoir disposer des forces et capacités nécessaires pour défendre les pays membres de l’Alliance. « Les Alliés mettent des forces à la disposition du commandement de l’OTAN dans une ampleur que l’on n’a pas connue depuis des dizaines d’années. Aujourd’hui, nous disposons de 500 000 soldats à un niveau de préparation élevé, dans tous les domaines d’opération, soit nettement plus que ce que prévoyait l’objectif fixé au sommet de Madrid de 2022 », a indiqué M. Stoltenberg. Il a ajouté que les Alliés investissaient dans des capacités essentielles, notant que « dans les cinq années à venir, les Alliés européens et le Canada prévoient d’acquérir des milliers de systèmes d’artillerie et de défense aérienne, 850 aéronefs de conception moderne, pour la plupart des F-35 de 5e génération, ainsi qu’un grand nombre d’autres capacités du haut du spectre ». L’OTAN investit également dans l’innovation, notamment 1 milliard de dollars dans le Fonds OTAN pour l’innovation. Les Alliés ont évoqué un nouvel engagement en faveur de l’industrie de défense, qui va permettre d’intensifier la production militaire et de consolider la coopération à long terme avec l’industrie.
Lors d’une réunion du Groupe des plans nucléaires, ce vendredi, les ministres de la Défense ont parlé de l’adaptation des capacités nucléaires de l’OTAN, qui est en cours. « Nous sommes une Alliance nucléaire, attachés à nous montrer responsables et transparents. Nous sommes clairement déterminés à préserver la paix, à prévenir toute coercition et à exercer la dissuasion contre toute agression », a déclaré M. Stoltenberg.