Nouvelles mesures prises par les Alliés pour opérationnaliser le fonds OTAN pour l'innovation
En 2022, au sommet de Madrid, vingt-deux Alliés lançait le fonds OTAN pour l'innovation, premier fonds de capital-risque « multi-souverain » au monde. Depuis lors, plusieurs mesures importantes ont été prises pour que ce fonds soit opérationnel d'ici le sommet de Vilnius, en juillet 2023.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, à la cérémonie de signature de la lettre d'engagement relative au fonds OTAN pour l'innovation (30 juin 2022).
Les pays membres de l'OTAN qui sont partie prenante au fonds OTAN pour l'innovation viennent de nommer par consensus les trois premiers membres de son conseil d'administration : le président, Klaus Hommels, fondateur et président de l'entreprise de capital-risque Lakestar, qui pourra compter sur le soutien de Fiona Murray, doyenne associée Innovation & Inclusion de la School of Management – Massachusetts Institute of Technology (MIT), et de Roberto Cingolani, ancien ministre de la Transition écologique dans le gouvernement italien et fondateur de l'Istituto Italiano di Tecnologia. Le conseil d'administration comptera, à terme, neuf membres, qui auront pour rôle d'aider et de conseiller l'équipe de direction du fonds, dont la constitution devrait intervenir dans les semaines à venir. Les cabinets chasseurs de têtes True Search et Egon Zehnder, acteurs d'envergure mondiale, apportent leur concours pour repérer les membres qui composeront l'équipe de gestion et le conseil d'administration.
Ce lundi (20 mars 2023), le président et les deux premiers membres du conseil d'administration du fonds OTAN pour l'innovation ont annoncé qu'ils avaient décidé que les Pays-Bas accueilleraient la branche chargée de la gestion des investissements. Compte tenu de l'allonge géographique de ce fonds, d'autres bureaux régionaux verront le jour sur le territoire de l'Alliance.
David van Weel, secrétaire général adjoint pour les défis de sécurité émergents à l'OTAN, a salué cette annonce, expliquant qu'il s'agissait là d'une étape importante dans la création de ce fonds, sans égal dans l'histoire, en ce sens qu'il permettrait à l'Organisation de puiser dans l'écosystème d'innovation au profit de notre défense et de notre sécurité.
Le fonds OTAN pour l'innovation est un partenariat financier entre les pays membres de l'Alliance parties à ce fonds en tant qu'associés commanditaires et une branche de gestion des investissements spécifiquement créée pour ce fonds. Les pays participants sont convenus il y a quelque temps d'établir le siège de la société en commandite au Luxembourg. Le fonds investira 1 milliard d'euros dans des jeunes pousses cherchant à développer des technologies émergentes ou des technologies de rupture et dans d’autres fonds de capital-risque misant sur les deep tech à double usage.
Klaus Hommels, président du conseil d’administration du fonds OTAN pour l'innovation :
« Les technologies gagnant en importance dans tous les aspects de nos vies, il devient de plus en plus nécessaire d'asseoir notre souveraineté technologique et numérique. Le fonds OTAN pour l'innovation est le premier fonds de capital-risque « multi-souverain » qui permettra de soutenir les technologies émergentes et de stimuler l’innovation dans des domaines essentiels pour les objectifs stratégiques de l’Alliance. Je suis très honoré de participer à cette initiative importante et de pouvoir continuer à soutenir des innovateurs brillants. »
Klaus Hommels est le fondateur et le président de l’entreprise de capital-risque Lakestar, qui compte parmi les leaders de l’investissement technologique en Europe. Il est actuellement président d’InvestEurope, association européenne du capital-investissement et du capital-risque, et membre du Capital Markets Industry Taskforce (Royaume-Uni). Il est également présent dans plusieurs commissions et think tanks du numérique, comme le Security Innovation Board de la Conférence de Munich sur la sécurité. Klaus Hommels est l’une des voix de l’écosystème européen qui s’exprime régulièrement en faveur d'un renforcement de la souveraineté financière et technologique. Son nom a figuré à de nombreuses reprises dans la liste Midas pour ses investissements dans des entreprises comme Spotify, Klarna, Revolut et AirBnB.
Fiona Murray, membre du conseil d’administration du fonds OTAN pour l'innovation :
« À l’heure où la situation géopolitique est de plus en plus instable, c'est un honneur pour moi de travailler avec l’OTAN dans le cadre du fonds pour l'innovation. Grâce à la création de ce fonds « multi-souverain », nous pourrons faire en sorte que le capital-risque – un outil économique puissant pour agir sur les entreprises qui émergent et prospèrent dans nos économies – contribue à une mission essentielle à notre époque : la défense et la sécurité. Il ne s’agit pas d’un énième fonds, mais plutôt d’une véritable occasion de renforcer la capacité des Alliés de maintenir leur avantage stratégique dans le domaine de la science et de la technologie, et de construire leurs écosystèmes d’innovation. »
Fiona Murray occupe les fonctions de doyenne associée Innovation & Inclusion à la School of Management – Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de professeur d'entrepreneuriat William Porter (1967). Elle est aussi co-directrice de l’initiative Innovation et directrice académique du Legatum Center for Entrepreneurship and Development du MIT. Elle est en outre chercheuse associée au National Bureau of Economic Research et membre du Council for Science and Technology, qui relève du premier ministre britannique.
Roberto Cingolani, membre du conseil d’administration du fonds OTAN pour l'innovation :
« La création du fonds OTAN pour l'innovation – premier fonds de capital-risque « multi-souverain » pour l’innovation technologique à l’OTAN – favorisera l’émergence et la mise au point de nouvelles technologies qui contribueront à la sécurité des pays de l’OTAN et au développement de nos sociétés. »
Ancien ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani a fondé l’Istituto Italiano di Tecnologia à Gênes, dont il a également été le premier directeur scientifique. Auparavant, il a travaillé à l’institut Max Planck à Stuttgart et a été professeur invité à l’université de Tokyo et à la Virginia Commonwealth University. Il a également été directeur Technologie et innovation chez Leonardo, et a fondé le laboratoire national de nanotechnologie de l’Istituto Nazionale per la Fisica della Materia. Il a par ailleurs été conseiller auprès du ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, ainsi qu'auprès de la Commission européenne.