Programme de travail pour la défense contre le terrorisme (DAT)

  • Mis à jour le: 04 Aug. 2022 08:34

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  • Une initiative unique conduite par des pays pilotes

    Le programme de travail DAT est un programme tout à fait unique qui repose sur le principe du financement commun. C'est la voie rapide pour le développement capacitaire. Dans le cadre de ce programme, différents Alliés conduisent, avec l'aide et les contributions d'autres pays membres et organismes OTAN, des projets visant à mettre au point des technologies ou des contre-mesures avancées répondant aux besoins de sécurité les plus urgents face au terrorisme et à d'autres menaces asymétriques. Le programme contribue à la mise en place de concepts, de doctrines, de politiques générales, d’équipements, de formations et de processus de retour d'expérience, garantissant ainsi une approche globale des capacités de lutte contre le terrorisme.

    Ce programme a été approuvé par les dirigeants des pays de l’Alliance au sommet d’Istanbul en 2004 ; son but est de renforcer la contribution de l'Alliance à la lutte contre le terrorisme en améliorant le développement capacitaire, en soutenant les opérations et en favorisant les partenariats.

    L'évolution du programme DAT est déterminée par les dernières directives politiques en date, y compris le concept stratégique de 2010, les lignes directrices 2012 de l’OTAN sur la lutte contre le terrorisme, et les orientations sur le renforcement du rôle de l’OTAN dans la lutte de la communauté internationale contre le terrorisme, entérinées par les dirigeants des pays de l’OTAN à leur réunion de mai 2017, puis renforcées en 2018 et en 2019.

  • Une voie rapide pour l’innovation et les nouvelles technologies

    Le programme de travail DAT répond à des besoins situés entre les besoins militaires à long terme et les besoins opérationnels urgents. Il contribue aussi aux activités scientifiques et technologiques (S&T) de l’OTAN dans le domaine des technologies émergentes et des technologies de rupture, comme l’exploitation des données et des véhicules autonomes.

    Les projets relevant du programme de travail DAT couvrent un large éventail de domaines.

    Protection des ports et des installations portuaires

    Le fonctionnement sécurisé et ininterrompu des ports et des installations portuaires est essentiel pour l'économie mondiale ; il est donc indispensable que les moyens maritimes bénéficient de la meilleure protection possible. Pour renforcer la protection maritime, on étudie différentes technologies utilisant notamment des réseaux de capteurs, des détecteurs électro-optiques, des capacités de réaction rapide, des barrières magnétiques sous-marines et des véhicules sous-marins sans équipage. En 2018 et en 2020, le programme de travail DAT comprenait l’exercice Cut Away, un exercice multinational d’exploration et de déminage portuaire dirigé par la France. Il permet aussi d’évaluer, sous la direction du Centre pour la recherche et l'expérimentation maritimes (CMRE) de l’OTAN, situé à La Spezia (Italie), l'utilisation des systèmes sous-marins autonomes pour la détection d’EEI en mer, et l’utilisation de la réalité virtuelle pour la connaissance de la situation.

    Réduction de la vulnérabilité des avions gros porteurs civils et militaires face à des menaces potentielles

    Une série de contre-mesures infrarouges et électroniques sont en cours de développement. Ces contre-mesures s'appliquent à des avions gros porteurs, à des hélicoptères et à des avions à réaction rapides. Chaque année, des exercices et des essais sont organisés dans le but d'améliorer les systèmes et les équipements. Le Royaume-Uni est le pays pilote pour cette initiative, et le Groupe OTAN sur l'armement des forces aériennes (NAFAG) a fourni une expertise et un soutien critiques pour les essais annuels sur le terrain.

    Prévention de la prolifération des armes de destruction massive et défense contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN)

    Dans l’idéal, les terroristes seraient empêchés d’acquérir et d’utiliser des armes CBRN. L’OTAN est déterminée, si jamais la prévention devait échouer, à protéger ses forces, son territoire et les populations de ses pays membres contre les effets de ces armes et à apporter son soutien aux efforts de rétablissement de la situation. Le programme DAT contribue à ce que l’Alliance soit en mesure de respecter ces engagements par différents projets portant sur la détection, l’identification et le suivi des substances CBRN, la gestion des informations CBRN, la protection physique, la gestion des risques et les contre-mesures médicales CBRN. Le programme DAT prévoit également des formations et des exercices, y compris avec des agents réels.

    Le programme DAT a également soutenu le Centre d'excellence interarmées pour la défense CBRN, implanté à Vyškov (République tchèque), pour la création et le développement d’une capacité de téléexpertise CBRN, le but étant de faire en sorte que la structure de commandement OTAN et les forces alliées disposent d’une expertise CBRN sur les théâtres d'opérations.

    Lutte contre les engins explosifs improvisés

    Cette initiative est pilotée par plusieurs organismes OTAN, dont le Centre d’excellence pour la lutte contre les engins explosifs improvisés, implanté à Madrid (Espagne). Différentes technologies de neutralisation des EEI ont été étudiées, notamment la détection à distance. Le programme de travail DAT comprend l'exercice annuel Northern Challenge, dirigé par l’Islande, qui met à l’épreuve les capacités de lutte contre les EEI et de traitement des EEI. La série biennale d’essais de contre-mesures électroniques Thor’s Hammer, qui aura lieu en Suède en 2021, et la base de données sur les EEI radiocommandés (RCIED) sont deux initiatives novatrices soutenues dans le cadre du programme de travail DAT, initiatives qui sont désormais aussi mises à profit pour la lutte contre les systèmes aériens sans pilote.

    Traitement des dispositifs explosifs et gestion des conséquences

    Cette initiative vise à améliorer les capacités de l'OTAN par l'entraînement des équipes EOD (traitement des dispositifs explosifs) et l'optimisation de la gestion des conséquences d'une explosion. Le programme de travail DAT comprend des démonstrations et des essais EOD de l'OTAN, organisés par le Centre d'excellence OTAN pour le traitement des dispositifs explosifs, situé à Trenčin (Slovaquie). Avec le soutien du programme de travail DAT, la communauté du déminage a aussi procédé à des essais d’exosquelettes intégrés. Parmi les milieux directement intéressés par ces questions figurent des experts de pays partenaires, comme ceux de l'école de déminage des forces de défense irlandaises.

    Lutte contre les systèmes aériens sans pilote (UAS)

    Le détournement de systèmes aériens sans pilote à des fins terroristes pose un certain nombre de problèmes aux Alliés et aux pays partenaires en termes d'état de préparation, que ce soit sur les théâtres d’opérations ou sur le territoire national. Le programme de travail DAT contribue au développement capacitaire global dans le domaine de la lutte contre les UAS, au travers d’essais, d'évaluations et d’exercices, de l’élaboration de concepts et de la normalisation technique. Il contribue aussi aux activités de la chaîne de protection complète (détection, identification, pistage, engagement, et commandement et contrôle). Par ailleurs, en 2021, le programme de travail DAT a soutenu un concours d’innovation pour le développement de technologies de fusion de données reposant sur l'intelligence artificielle et permettant, grâce aux données fournies par les capteurs disponibles, le pistage, la classification et l’identification des drones volant dans une zone donnée.

    Développement de capacités non létales

    L’Alliance a mis en évidence la nécessité de disposer de meilleures capacités de riposte permettant de réduire le plus possible les dommages collatéraux. Si les forces ne peuvent riposter qu'avec des moyens létaux, cela met en danger les civils comme les militaires et risque de faire échouer la mission ou d'entraîner des répercussions politiques. Aussi une démonstration de l’usage d’armes non létales dans différents environnements a-t-elle été organisée dans le cadre du programme de travail DAT, sous la direction de la Belgique, du Canada et des États-Unis.

    Biométrie

    Les données biométriques sont essentielles pour la protection des forces sur le théâtre, car elles permettent d'identifier des insurgés, connus ou présumés. Les commandements stratégiques de l'OTAN reconnaissent que le développement et l'amélioration de ce domaine sont un besoin militaire. Dans le domaine de la biométrie, le programme de travail et le plan d'action de l’OTAN portent sur tous les domaines requis pour former une capacité complète (doctrine, concept, normes, équipement, etc.). Un prototype appelé NABIS (système automatisé d'identification biométrique de l'OTAN) a été développé par l'Agence OTAN d'information et de communication et est actuellement mis à la disposition de la Force pour le Kosovo (KFOR) pour des essais et des expérimentations opérationnelles. Toutes les parties prenantes au programme DAT ont également soutenu une initiative visant à développer une capacité biométrique dans un environnement maritime.

    Exploitation technique

    En 2020, l'OTAN a élaboré une politique en matière d'exploitation technique visant à lutter contre les capacités des terroristes. L'objectif est de recueillir des ressources ayant appartenu à des terroristes et à d’autres adversaires, telles que des armes, des ordinateurs ou des téléphones portables, et de procéder, au moyen d’analyses et d’outils scientifiques, à l’identification des acteurs, de leurs capacités et de leurs intentions. Cette politique influera sur le développement capacitaire à l’échelle de l'OTAN et dans les pays, notamment grâce à des solutions d'intelligence artificielle et de partage de données.