SATCOM Post-2000 (archives)

  • Mis à jour le: 06 May. 2021 11:26

Le programme SATCOM post-2000 de l'OTAN (NSP2K) a permis à l'Alliance de disposer de capacités de télécommunications par satellite plus performantes, ce qui s’est avéré important alors que des forces de l'OTAN étaient envoyées en mission bien au-delà de la zone d'opérations traditionnelle de l'Alliance. En janvier 2020, le programme NSP2K a été remplacé par un nouveau projet de services satellitaires baptisé NSS6G (services SATCOM de l’OTAN de 6e génération).

Dans le cadre du programme NSP2K, un consortium formé par les gouvernements britannique, français et italien a mis à la disposition de l'OTAN des moyens évolués de télécommunications par satellite (SATCOM) pour une période de 15 ans, à savoir de janvier 2005 jusqu'à la fin de 2019.

La capacité satellitaire était mise à disposition sur les satellites de ces trois pays aux termes d'un accord de fourniture de capacité qui était susceptible d'être adapté en fonction de l'évolution des besoins opérationnels. Par rapport à la génération précédente de moyens SATCOM, le programme offrait les avantages suivants : plus grande largeur de bande, couverture élargie et capacités accrues pour les communications voix et données, notamment avec les navires à la mer, les moyens aériens et les troupes déployées partout dans le monde.

Composantes

Ce programme a permis à l'OTAN, aux termes d'un mémorandum d'entente, d’avoir accès aux segments militaires de trois systèmes nationaux de télécommunications par satellite, à savoir SYRACUSE 3 pour la France, SICRAL 1 et 1Bis pour l'Italie, et Skynet 4 et 5 pour le Royaume-Uni.

Cette capacité satellitaire a remplacé les deux satellites de télécommunications OTAN IV que l'Alliance possédait et exploitait, et qui ont cessé d'être utilisés respectivement en 2007 et en 2010, après une durée de vie opérationnelle cumulée de 19 ans.

Le programme NSP2K a mis à la disposition de l'OTAN des moyens de télécommunications SHF (super-haute fréquence) et UHF (ultra-haute fréquence). La composante UHF (300 MHz) est utilisée pour les télécommunications tactiques, alors que la composante SHF (7-8 GHz) est utilisée par les stations au sol fixes et déployées dotées de réflecteurs paraboliques de plus grandes dimensions.

Les satellites SYRACUSE, SICRAL et Skynet 4/5 peuvent tous assurer des liaisons SHF présentant des caractéristiques militaires de renforcement aux radiations, alors que les liaisons UHF ne peuvent quant à elles être établies que par les satellites SICRAL et Skynet.

Évolution du contrat

En mai 2004, l'Agence des C3 de l'OTAN (NC3A) – qui a par la suite été remplacée par l’Agence OTAN d'information et de communication (NCIA) –, a choisi la proposition élaborée par la France, l'Italie et le Royaume-Uni pour fournir des moyens de télécommunications SHF et UHF.

L'OTAN a jugé que la proposition de ce consortium constituait l'offre techniquement conforme la plus abordable. Elle était inférieure au plafond de financement prévu par l'Alliance pour les moyens SHF et UHF, qui s'élevait à 457 millions d'euros.

La capacité opérationnelle initiale (IOC) du projet NSP2K a été atteinte en janvier 2005, avec une couverture et des moyens SHF et UHF limités, et la capacité opérationnelle totale en 2008, avec une couverture étendue et l’ensemble des moyens SHF et UHF.

En janvier 2020, le programme NSP2K a été remplacé par un nouveau projet de services satellitaires baptisé NSS6G (services SATCOM de l’OTAN de 6e génération).

Mécanismes

La fourniture des capacités du programme NSP2K était supervisée par le Bureau conjoint de gestion du programme (JPMO) situé à Paris (France). Ce bureau employait des personnels des gouvernements britannique, français et italien, qui rendaient compte à la NC3A, celle-ci administrant le mémorandum d'entente pour le compte de l'OTAN.

Le Commandement allié Opérations (ACO) de l'OTAN, conjointement avec la NC3A, planifiait et établissait les besoins opérationnels de l’OTAN, qui étaient ensuite examinés avec le JPMO dans le but de s’assurer qu’une capacité satellitaire suffisante était disponible pour faire face à l'évolution des besoins de l'OTAN.

Les demandes courantes de capacités de télécommunications étaient gérées par l'Agence OTAN de services de systèmes d'information et de communication (NCSA) – qui a elle aussi été remplacée par l’Agence OTAN d'information et de communication (NCIA) –, au Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) situé à Mons (Belgique). La NCSA gérait le trafic utilisateur en fonction de la capacité satellitaire disponible. La NCSA se tenait en contact avec le Centre d'accès à la mission de l'OTAN (NMAC), implanté au même endroit qu'elle, dont l'effectif était constitué de contractants nationaux qui assuraient le lien entre les centres nationaux de commande des satellites et les opérateurs du réseau OTAN, pour la gestion de la capacité allouée à l’OTAN et l’accès à celle-ci.