Forces d'opérations spéciales
Les forces d’opérations spéciales (SOF) de l’OTAN sont des unités militaires d’élite faites pour mener des missions de sécurité complexes et dynamiques dans un environnement stratégique évolutif. Complémentaires des capacités terrestres, aériennes, maritimes, cyber et spatiales de l’Alliance, elles sont une composante essentielle des opérations multimilieux, en particulier lorsqu’il faut agir dans la clandestinité (avec potentiellement des risques élevés à la clé). Les SOF contribuent aux trois tâches fondamentales de l’OTAN : la dissuasion et la défense, la prévention et la gestion des crises, et la sécurité coopérative.
Dans la rivière Tisza, des membres des SOF hongroises s’entraînent à progresser sous l’eau et à rejoindre silencieusement la berge (photo : forces armées hongroises).
- Les opérations spéciales sont des activités militaires conduites par des forces spécialement désignées, organisées, entraînées et équipées, qui utilisent des techniques et modes d'action spécifiques.
- Ces activités peuvent être menées de manière indépendante ou conjointement avec des forces conventionnelles, des partenaires interinstitutionnels, ou des forces locales ou supplétives. La plupart des opérations des SOF nécessitent un appui extérieur.
- Le Commandement allié des forces d'opérations spéciales (SOFCOM) sert de commandement de composante de théâtre pour les activités SOF de l'OTAN et de point de coordination pour les SOF des Alliés.
Principales caractéristiques des forces d'opérations spéciales
La réussite des opérations spéciales repose sur l'expertise des petites unités mobilisées et des individus qui les composent. Ces forces très entraînées s'appuient sur leurs compétences opérationnelles spécialisées et sont capables de s'adapter facilement, d'improviser, de faire preuve d'inventivité et d'agir en toute autonomie. La taille restreinte, les capacités uniques et l'autosuffisance (pour une certaine durée) des unités SOF élargissent l'éventail des options militaires qui s'offrent à l'Alliance pour réagir à une situation donnée sans risque d'escalade, contrairement au déploiement de forces conventionnelles, qui sont par nature plus visibles ou de plus grande envergure.
L'emploi des SOF de l'OTAN sert des objectifs tactiques, opératifs et stratégiques. Leur organisation leur permet d'œuvrer avec aisance aux côtés d'unités terrestres, aériennes, maritimes, cyber et spatiales. Les forces des pays membres et celles des pays partenaires de l'Alliance peuvent ainsi travailler de concert en toute cohérence et en toute efficacité dans le cadre des opérations et des exercices de l'OTAN.
Le Commandement allié des forces d'opérations spéciales (SOFCOM)
Le SOFCOM est implanté au sein du Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE), à Mons (Belgique). Il est placé sous le commandement opérationnel du commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) et rassemble plus de 200 personnels provenant de 28 pays membres de l'OTAN et de deux pays partenaires, à savoir l'Autriche et l'Irlande.
Le SOFCOM a pour mission de renforcer l'interopérabilité entre les SOF des Alliés et avec les opérationnels SOF des partenaires. Il joue ainsi le rôle de commandement de composante de théâtre pour les activités SOF de l'OTAN, menées par des unités mises à disposition par les pays. En tant que commandant de composante de théâtre, le commandant du SOFCOM formule des avis stratégiques relatifs aux SOF, encadre leur développement et synchronise leurs opérations et leurs exercices, avec pour objectif de déjouer les menaces et de défendre l’Alliance. Dans le cadre de la Force de réaction de l'OTAN (NRF), le commandement et le contrôle des SOF incombent au commandement de composante Opérations spéciales (SOCC). Ces fonctions sont assurées par roulement par une poignée de pays dotés des capacités et des moyens SOF requis.
L’Université des opérations spéciales de l'OTAN (NSOU), située sur la base aérienne de Chièvres (Belgique), organise des activités de formation et d’entraînement visant à renforcer les capacités et l’interopérabilité des SOF des Alliés et des partenaires. Il s’agit d’établir des interconnexions et des structures performantes, réalistes et axées sur la dimension géographique, au service des objectifs fixés par l’OTAN aussi bien en temps de paix qu’en période de crise ou de conflit.
Le SOFCOM a vu le jour en 2006, au sommet tenu par l’OTAN à Riga, lors duquel les Alliés ont décidé de lancer l’initiative de transformation des SOF de l'OTAN. C’est sous l’égide de cette initiative qu’a été institué le Centre OTAN de coordination des SOF (NSCC), chargé de synchroniser le développement capacitaire des SOF à l’échelle de l'Organisation. Entre 2006 et 2014, le NSCC a contribué à la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) dirigée par l’OTAN en Afghanistan, puis à la mission Resolute Support (RSM) à partir de 2015 et jusqu’à la fin de la mission, en 2021. Il a par ailleurs créé la NSOU en 2009. En 2010, le NSCC devient le Quartier général des opérations spéciales de l'OTAN (NSHQ). Huit ans plus tard, les Alliés en font le commandement de composante de théâtre pour les activités SOF de l'Alliance. En 2023, le NSHQ est rebaptisé Commandement allié des forces d’opérations spéciales (SOFCOM), dans un souci de cohérence avec le nom des autres commandements de composante de théâtre : le Commandement aérien allié (AIRCOM), le Commandement terrestre allié (LANDCOM) et le Commandement maritime allié (MARCOM).
Le SOFCOM continue d’adapter, de coordonner, de faciliter et de soutenir l'intégration des SOF multinationales, contribuant ainsi à la défense collective de l'Alliance selon une approche à 360 degrés.