Press briefing with General Jean-Paul Paloméros, Supreme Allied Commander Transformation (SACT)

  • 14 Jan. 2013 -
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  • Last updated: 15 Jan. 2013 08:52

General Jean-Paul Paloméros, Supreme Allied Commander Transformation (SACT)

Oana Lungescu (NATO Spokesperson): I’m very happy to welcome General Paloméros for his first meeting with the Brussels’ press corps. As you know he is responsible for transformation in NATO since the end of September, when he took over from Général Abrial.

Le général Paloméros est au coeur du processus de transformation de l’Alliance. Transformer efficacement l’OTAN dans un environnement économique difficile, tout en faisant face à de nouveaux types de menaces représente un réel défi. Dans cette logique, l’ACT est également en charge de la réflexion sur la période post-2014 en Afghanistan. Le général Paloméros s’est exprimé devant le Conseil, devant les ambassadeurs la semaine dernière. Ce matin, il est devant vous. Mon général, je vous cède la parole.

Général Paloméros: Merci, merci beaucoup Oana. Bonjour à tous et à toutes. C’est un réel plaisir pour moi de me présenter devant vous. Il y a plus de trois mois maintenant que j’ai pris ce superbe commandement de la Transformation basé à Norfolk, en Virginie, et comme vous venez de le dire, j’ai présenté mes idées et les priorités telles que je les vois se présenter à nous au Conseil la semaine dernière, ainsi qu’au Comité Militaire. Nous allons également les évoquer avec les chefs d’état-major qui se réunissent cette semaine, avant que les ministres eux-mêmes ne se réunissent en février.

Pourquoi la transformation de l’OTAN est-elle aussi importante aujourd’hui ? Parce que nous vivons très clairement des évolutions très importantes du contexte stratégique et du contexte politique d’une manière générale et économique. Si l’OTAN au fil des années, depuis sa création, a su répondre aux grands enjeux de ce monde de la fin du XXème siècle et du début du XXIème siècle, c’est parce que l’Alliance a réussi à se transformer, à évoluer au fur et  à mesure que les enjeux se présentaient, que ce soit bien sûr la fin de la Guerre Froide, dans les Balkans, face à l’Afghanistan, dans les opérations en Libye auxquelles j’ai participé comme chef d’état-major de l’armée de l’air française, et maintenant l’Alliance doit se préparer aux futurs enjeux. C’est tout l’objet de ma mission à la tête du commandement allié de la transformation.

Des incertitudes pèsent aussi sur l’environnement économique, avec des réductions budgétaires sensibles dans les différents pays de l’OTAN et auxquelles il nous faut faire face de manière coordonnée. C’est mon objectif : proposer aux chefs d’état-major, au Conseil, au Comité Militaire des équilibres dans les capacités dont l’Alliance doit se doter pour faire face à ses missions : la défense collective, la sécurité coopérative, la gestion des crises, telles que définies dans son concept stratégique. Pour ce faire, et face à l’évolution des opérations, en particulier en Afghanistan avec le redéploiement des forces et de la mission de l’OTAN, continuer à maintenir l’interopérabilité, à maintenir la disponibilité, l’efficacité des forces militaires de l’Alliance, au travers de cette transformation qui vise ces capacités, mais aussi en maintenant au meilleur niveau l’entraînement des forces de l’Alliance, ce qu’on appelle l’initiative des forces connectées.

Ceci est ma première priorité : maintenir au plus haut niveau l’interopérabilité et la disponibilité des forces de l’Alliance. L’entraînement collectif, qui est aujourd’hui une mission confiée depuis le mois de décembre au commandement allié de la transformation, dans ce cadre prend une importance considérable, et nous présentons aujourd’hui aux responsables politiques et militaires un concept d’entraînement nouveau qui vise à mettre en synergie les activités des différents pays membres de l’OTAN de manière à leur donner encore plus d’efficacité. Cet entraînement est un entraînement collectif. Il repose évidemment aussi sur des formations individuelles et dans ce domaine nous tâchons de faire des propositions pour améliorer encore cette formation individuelle et en particulier au travers de l’enseignement à distance.

Vous savez peut-être que l’OTAN est un des premiers fournisseurs d’enseignement à distance aujourd’hui dans le monde de manière à préparer chacun des combattants et chacun des responsables d’état-major au mieux face à ses responsabilités. Voilà des méthodes nouvelles pour mieux préparer les hommes et si possible en faisant aussi des économies. Dans ce domaine, il est évident que la simulation est un outil tout à fait intéressant. Dans cette priorité de connexion des forces, d’interconnexion des forces pour maintenir leur interopérabilité et leur efficacité, nous avons un outil remarquable et indispensable qu’est la Force de Réponse de l’OTAN (NATO Response Force).

Dans les conclusions du paquet défense de Chicago, il est prévu de renforcer cette force de réponse et de l’adapter aux besoins modernes. C’est exactement le sens des propositions que nous faisons en tirant le meilleur parti des nouvelles structures de commandement de l’OTAN qui sont en train de se mettre en place, structures réduites mais je dirais plus musclées et plus adaptées au contexte.  Donc cette force de réponse de l’OTAN nous tenons à lui donner tous les moyens pour continuer à être l’outil opérationnel qu’elle a toujours été, et c’est aussi un outil de transformation pour valider nos concepts et parfois aussi valider un certain nombre d’équipements et de systèmes de commandement qui nous sont indispensables.

Ma deuxième priorité porte sur le développement cohérent des capacités de l’Alliance. Au travers du processus de planification, qui est bien connu, de l’Alliance, le NATO Defence Planning Process, qui est un processus collectif qui part du niveau d’ambition, qui décline ce niveau d’ambition en objectifs capacitaires, qui sont ensuite répartis entre les différents pays de l’Alliance. Ca c’est une priorité, puisque c’est ce qui permet de conserver la cohérence du développement des capacités de l’Alliance face à l’environnement tel que je l’ai décrit tout à l’heure et en particulier face aux évolutions des risques et des menaces et face aux évolutions économiques. C’est vraiment le ciment, la ligne directrice que nous devons garder.

Dans le même temps il faut apporter des réponses rapides, utiles et efficaces en permettant aux pays de coopérer ensemble et ça c’est l’esprit même de la défense plus intelligente, de la « Smart Defence », qui vise à fournir des réponses assez rapides, les plus rapides possible, à des vrais défis d’aujourd’hui. On a parlé de la défense anti-missile, de la cyberdéfense, on parle aussi de plus en plus de capacités de renseignement, de surveillance, de reconnaissance tel que le besoin s’en fait sentir dans toutes les crises modernes. Une planification coordonnée, une planification efficace, une planification visible aussi au plan politique de manière à ce que tous les pays puissent vraiment y prendre leur part, dans un souci aussi d‘équilibre et de plus en plus dans un souci d’équilibre transatlantique.

La dernière de mes priorités, c’est de continuer à développer les partenariats de l’OTAN conformément là aussi à l’esprit et à la lettre de Chicago, avec de nombreux pays partenaires, avec des organisations partenaires, et je citerai en particulier l’Union Européenne puisque, vous le savez, 21 pays membres de l’Alliance aujourd’hui sont des membres de l’Union européenne et que cette volonté d’équilibre transatlantique est présente dans nos esprits, et qu’également l‘Union Européenne a des projets de développement capacitaires et d’optimisation des capacités, ce que l’on appelle le pooling and sharing, partage et mise en commun, et qu’évidemment il faut que ces initiatives soient coordonnées de manière à éviter toute duplication et au contraire à optimiser les réponses que les uns ou les autres apportent aux mêmes problèmes que sont les défis capacitaires du futur. Donc des partenariats, des partenariats aussi avec des pays qui développent des centres d’excellence qui nous sont fort utiles et qui apportent encore à la compétence de notre organisation.

Voilà le sens de mes priorités. Il est clair que l’Histoire est en train une fois de plus d’évoluer. La prévision de la fin des opérations que nous connaissons aujourd’hui en Afghanistan avec un recentrage sur des missions de soutien et d’entraînement, des incertitudes évidemment du concept stratégique confirment que le choix qui a été fait il y a 10 ans de créer un commandement de l’OTAN pour la transformation était le bon. Plus que jamais, ce commandement de la transformation prend son sens pour toutes les raisons que je vous ai données. Je suis évidemment prêt maintenant à continuer avec vous cette réflexion, sachant que, comme je vous l’ai déjà indiqué, les chefs d’état-major vont se réunir dès cette semaine, les ministres se réuniront au mois de février pour travailler sur ce plan d’action que nous leur proposons, de manière à renforcer les capacités, l’entraînement et la coopération des forces, la connexion des forces et les partenariats.