Séminaire de l’OTAN sur l’énergie intelligente

  • 05 Mar. 2012 -
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  • Mis à jour le: 13 Mar. 2012 11:53

Alors que la crise financière internationale touche de plein fouet les budgets de défense des pays de l’Alliance, les ressources sont de plus en plus comptées et il est impératif de s’attacher à les utiliser de manière plus efficace.

PowerFOB trials in Cyprus using a varierty of renewable energies to provide power to Forward Operating Bases.

Pour soutenir les efforts de l’OTAN à cet égard, les Divisions Défis de sécurité émergents et Diplomatie publique ont organisé, le lundi 5 mars 2012, un séminaire sur l’application des technologies d’énergie intelligente au contexte militaire. Des orateurs de plusieurs pays de l’OTAN ont présenté les expériences faites par différentes armées de l’utilisation sur le terrain de solutions énergétiques intelligentes destinées à réduire la consommation de combustibles fossiles.

Énergie intelligente et défense intelligente

Fournir aux forces armées l’énergie dont elles ont besoin peut se révéler coûteux, à la fois en termes financiers et en termes de sécurité. Alors que les contraintes budgétaires obligent les institutions de défense des pays à repenser leur manière d’opérer, l’efficacité énergétique est un enjeu important pour les dirigeants politiques comme pour les responsables militaires. « La raréfaction des ressources énergétiques traditionnelles, conjuguée à la crise de liquidité que nous connaissons actuellement, est une préoccupation pour chacun des Alliés », a expliqué M. l’ambassadeur Audrius Bruzga, directeur du Centre lituanien de la sécurité énergétique.

M. l’ambassadeur Gábor Iklódy, secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les défis de sécurité émergents, a insisté sur le fait que l’utilisation rationnelle des ressources énergétiques était non seulement une nécessité budgétaire – la crise impose de réaliser des économies – mais aussi un impératif stratégique.

Comme il l’a déclaré dans son allocution d’ouverture, « nos budgets de défense sont soumis à des contraintes très sévères et ils le resteront pendant un certain temps. Si nous ne faisons rien, nous risquons d’assister au déclin de la compétence militaire de l’OTAN, et partant au déclin de notre capacité de faire évoluer l’environnement stratégique conformément à nos valeurs et à nos intérêts ».

Parce qu’elle rend les forces de l’OTAN plus efficaces sur le plan énergétique, l’énergie intelligente contribue opportunément à la défense intelligente. « La défense intelligente sans l’énergie intelligente est vouée à l’échec. Par nature et par définition, ces deux initiatives doivent nécessairement aller de pair », a souligné M. Bruzga.

L’énergie intelligente, une question de bon sens

Au cours du séminaire, cinq orateurs, venus du Canada, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis, ont présenté des solutions innovantes, efficaces et bon marché pour réduire la dépendance par rapport aux combustibles fossiles.

Les exposés ont montré les avantages économiques et environnementaux de l’utilisation de biocarburants, illustré les possibilités de recours à des énergies alternatives dans des environnements chauds et froids, suggéré différentes manières de réaliser rapidement des économies d’énergie, comme une isolation meilleure ou l’aménagement de logements basse consommation, et recensé des sources d’énergie durables susceptibles de remplacer les combustibles fossiles pour la production d’électricité, parmi lesquelles les technologies éoliennes, solaires, géothermiques, hydrauliques et celles utilisant les pompes à chaleur.

Le séminaire portait donc avant tout sur les manières de réduire la dépendance par rapport aux combustibles fossiles, mais d’autres thèmes ont également été abordés. « Notre premier souci est de consommer moins, mais ce n’est pas le seul défi. Nous devons aussi protéger l’environnement », a indiqué M. Iklódy. « Nul ne peut nier que nos forces armées sont de gros pollueurs. Notre intérêt commun est de mettre tout en œuvre pour réduire leur incidence sur l’environnement. Il ne s’agit pas ici d’être politiquement correct mais de faire preuve de bon sens ».