L’OTAN accroît le budget de la cyberdéfense et lance une initiative multinationale
Le 20 septembre, l’OTAN a donné le coup d’envoi officiel du processus d’acquisition de la capacité opérationnelle totale des cyberdéfenses de l’OTAN, lesquelles devraient être exploitables pour la fin de 2012, et elle a aussi lancé un projet multinational visant à diminuer les coûts de la cyberdéfense pour les pays de l’Alliance.
La nouvelle capacité de cyberdéfense est l’un des 11 projets prioritaires approuvés au sommet de Lisbonne en novembre dernier. En consacrant plus de 28 millions d’euros à la protection de ses réseaux, l’OTAN a presque triplé son budget dans ce domaine et elle renforce ainsi son aptitude à soutenir ses pays membres.
« À Lisbonne, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN ont adopté une nouvelle vision stratégique de la défense moderne et ils se sont mis d’accord sur les investissements nécessaires, » a déclaré M. l’ambassadeurGábor Iklódy, secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les défis de sécurité émergents. « Surtout, les nouvelles capacités renforceront aussi notre aptitude à soutenir les Alliés en cas de cyberattaque s’ils en font la demande, puisque le partage de l’information sera amélioré et les équipes de réaction rapide seront plus efficaces. »
Les entreprises sont à présent invitées à soumettre leurs meilleures offres pour le projet ; elles trouveront les informations nécessaires sur le site web de la NC3A qui est l’agence OTAN responsable de la réalisation des nouvelles cyberdéfenses. Le projet prévoit la mise en place de technologies innovantes ainsi qu’un soutien opérationnel.
« Il s’agit d’un projet complexe et le calendrier est serré – fin 2012 »” a indiqué M. Georges D’hollander, directeur général de la NC3A. « Les entreprises ont 90 jours pour établir leurs offres – trente jours de plus que le minimum requis – et nous organiserons une conférence des soumissionnaires dans les trente prochains jours. »
Partager le financement du développement de capacités nationales
Les participants à un atelier organisé le 19 septembre à la NC3A à Bruxelles ont défini un certain nombre de domaines dans lesquels les pays envisagent de collaborer pour partager les coûts de la recherche et du développement de haut niveau, ainsi que ceux de la réalisation de nouvelles capacités.
Dans le cadre de ce projet, certains pays ont d’ores et déjà décidé d’unir leurs efforts dans les domaines du partage de l’information sur la cyberdéfense et la connaissance de la situation cybernétique, et plusieurs autres se sont dit intéressés.
« En unissant leurs efforts, les pays devraient pouvoir réaliser des économies de l’ordre de 15 % à 20 % sur leurs cybercapacités », a ajouté M. D’hollander. « Par ailleurs, en développant ensemble des capacités, les pays pourront partager expertise et connaissances. »
L’ACT (le Commandement allié Transformation) est le grand responsable des projets multinationaux au sein de l’Alliance.
« Selon le Commandement allié Transformation, cette initiative doit permettre de regrouper les activités de développement des capacités de l’OTAN et des pays pour un travail en collaboration et un partage des résultats », a précisé le général Jaap Willemse (ACT). « La question qui se pose aux pays est donc la suivante : pouvons-nous travailler ensemble aujourd’hui et dans les prochains mois pour améliorer la cyberdéfense de chacun à l’avenir. »
Enfin, le développement de capacités nationales renforcera à terme les défenses de l’Alliance.
« Le secrétaire général ayant appelé à une approche multinationale en faveur de la « défense intelligente », nous cherchons à diminuer les coûts et à faciliter le développement de capacités nationales » a déclaré M. Suleyman Anil (Division Défis de sécurité émergents). « Dans ce monde interconnecté qu’est le cyberespace, c’est le maillon le plus faible qui détermine la robustesse d’un réseau. »